
Quelque chose de profond est en train de changer au Maroc.
Quelque chose d’enthousiasmant, d’euphorisant, de grisant.
Nous y allons une ou deux fois par an, et ce changement, palpable, est perceptible dès notre atterrissage à l’aéroport international de Marrakech…
Chose impensable il y a encore 3 ou 4 ans, de nombreux avions de lignes aux couleurs d’El Al stationnent sur le tarmac, déversant des flots de visiteurs, de touristes, d’hommes d’affaires venus d’Israël…
J’avais déjà remarqué ça l’an dernier quand, à Marrakech, dans le Mellah (l’ancien quartier juif), de nombreux visiteurs juifs se pressaient devant la superbe synagogue Salat Al Azama, magnifiquement entretenue et ne bénéficiant visiblement d’aucun service de sécurité particulier.
Et ce flot n’est pas à sens unique.
Les vols pour Tel Aviv sont quotidiens, nombreux, et complets.
Le Maroc a accueilli 300 000 visiteurs israéliens en 2022 (1 millions sont attendus d’ici 2026). Dans le même temps, 4000 marocains ont visité Israël. C’est peu mais il n’y en avait aucun il y a encore 3 ans. Et puis ce n’est pas le même pouvoir d’achat non plus. Les demandes de visa pour Israël sont facilitées, encouragées, mais les démarches administratives dans ce pays restent longues, fastidieuses, et pas à la portée de tous.
Ainsi, de nombreux marocains, des jeunes surtout, partent à la découverte de ce pays longtemps pointé du doigt par les médias et les islamistes. Le regard qu’ils portent sur Israël est en train de changer radicalement. Ils s’affranchissent de la propagande d’Al Jazeera, ne sont plus systématiquement et de manière pavlovienne « pro pal », parce qu’ils voient, enfin, que la réalité est bien éloignée de la salade antisémite dans laquelle on a trop longtemps voulu les enfermer. Les touristes israéliens sont accueillis à bras ouverts, et parait il que le Roi lui-même a donné des consignes aux forces de sécurité pour réprimer impitoyablement la moindre marque de ressentiment.
Bientôt, il faudra venir en Europe, et plus particulièrement en France, pour voir évoluer, dans leur milieu naturel, des abrutis considérant le Hamas et le Hazbollah comme de belles ONG humanitaires défendant le faible contre le fort. Ces tocards resteront bientôt les seuls à ne pas voir (ou à refuser de voir), que les palestiniens ne souffrent d’aucun apartheid en Israël, mais sont bien esclaves, chez eux, dans leurs « territoires », des islamistes et des Iraniens qui les prennent depuis 70 ans en otage dans l’unique but d’anéantir leur voisin. Ce sont des jouets au service d’une propagande.
Mais avec le Maroc, c’est terminé. La page se tourne et les échanges diplomatiques, commerciaux et stratégiques se multiplient, au grand dam du voisin algérien, toujours frustré, englué dans sa haine et jaloux des réussites de son voisin marocain, pourtant bien plus pauvre en terme de ressources.
Le contraste est saisissant. Le Maroc se tourne vers Israël et les USA, inonde l’Afrique de ses produits et de sa diplomatie, quand l’Algérie a fait le choix du repli sur soi, soutenu dans sa posture belliqueuse par l’Iran, la Chine et la Russie.
Deux pays pourtant frères, mais deux ambiances.
Au Maroc, même si tout n’est pas rose, nous voyons une société optimiste tournée vers l’extérieur et l’avenir, où les entreprises du monde entier viennent s’installer.
A l’inverse, l’Algérie est une nation de jaloux, d’envieux et de frustrés, incapable de se construire un avenir, toujours tournée vers le passé, à la recherche d’un coupable ou d’un bouc-émissaire sur les épaules duquel faire peser tout le poids de leurs propres échecs.
L’histoire est en train de les enfermer dans une impasse; un cul-de-sac qu’ils ont délibérément choisi il y a 60 ans.
Le Maroc, malgré toutes ses difficultés, a fait le choix de la modernité, en s’appuyant sur les piliers qui ont toujours fait sa renommée : le sens de l’accueil et la tolérance.
Tout ceci est réjouissant.
Tout ceci me réchauffe le coeur.
Parce que j’aime Le Maroc, et parce que j’aime Israël.
Je rêve d’ailleurs d’y retourner un jour avec Lamia, pour qui ce voyage était encore interdit il y a peu.
L’an prochain à Jérusalem!!
Shalom! Salaam!
© Jean-Éric L.
Déployé au Mali en janvier 2019 dans le cadre d’une opération extérieure (OPEX), l’adjudant Jean-Éric L. a tenu un journal sur ses activités quotidiennes. Ces prises de notes quotidiennes réunies ont abouti à un témoignage fort dont le rythme haletant suscitera sans doute des vocations: « Tombouctou : journal de marche – Mali 2019 ». Mars 2023. Perrin & Pierre de Taillac Éditions.
Crédit vidéo : Elane Maraldo / Garde républicaine