Tribune Juive

Jacques Neuburger. La haine, l’amour, le respect, la République, la mémoire

Bien seul, bien impopulaire, détesté depuis six ans et plus sur un mode qui interpelle tant dans les propos de haine on retrouve de l’irrationnel, des sortes de mythes aux échos nauséabonds.

Aujourd’hui c’était commémoration et mémoire, hommage aussi aux héros qui ont vaincu la politique de l’horreur, et hommage aux victimes de la terreur totalitaire nazie et collaboratrice.

Et il y a eu des individus qui ce jour du 8 mai ont eu cette impudence de manifester dans un pays de droit, dans un pays en paix, dans un pays qui est une démocratie en prétendant être là « Résistance ». Quel manque de respect aux résistants, aux vrais. Quelle honte.

Voilà. Sur les événements du jour c’est tout pour moi.

Mais, qu’on le veuille ou non, c’est lui qui représente au plus haut niveau, qui incarne presque, à cette date d’aujourd’hui la République, la mémoire de l’honneur de la lutte contre le nazisme, la mémoire de la victoire, la charge de l’hommage aux victimes du nazisme et de la collaboration, la charge de l’hommage à celles et ceux qui l’ont combattu et vaincu.

Bref, qu’on l’aime ou non et qu’on estime ou non sa politique et ses réformes, ce qui est autre chose, c’est lui qui au plus haut niveau de la République en incarne les valeurs.

Et puis , puisque la période est à ce point à la haine, osons aller à contre-courant.

Et même soyons romance…

Question d’amour…..

Aimant bien être à contre-courant, c’est plus aimable et plus confortable pour les lobes cérébraux, je reprends ce texte ancien de six années: bien des choses ont changé mais je suis toujours entièrement d’accord avec ce que j’écrivais… ceci précisément:

« Pour moi ce soir c’est un bonheur intellectuel et humaniste que de voir à l’honneur Brigitte Macron plutôt que telle ou telle plus conventionnelle personne.

J’ai à ce propos une pensée pour Gabrielle Russier qui il y a un demi siècle fut emprisonnée et se suicida de détresse pour avoir osé aimer un homme beaucoup plus jeune qu’elle et son élève de surcroît.

Les ignobles attaques de diverses origines à l’encontre de l’âge de Brigitte Macron ont pour moi réouvert ces blessures que furent les persécutions que subirent tant de personnes qui dans leur existence personnelle, privée, avaient alors effectué des choix qui n’étaient pas ceux qu’imposait par la pire contrainte la norme de société alors en vigueur.

Car, que l’on soit homme ou femme, aimer quelqu’un d’un âge très différent n’est ni critiquable, ni risible, ni raillable – encore moins condamnable.

L’amour, le véritable amour, ce diamant si rare, cette rose si précieuse, n’a pas à faire l’objet des rires des railleurs ni des sourires de supériorité de ceux qui de par leur médiocrité d’âme se croient autorisés à juger de tout. L’amour, le vrai amour est une chose fine, insaisissable, inaccessible au regard des autres, une chose intime qui n’appartient qu’aux âmes qui s’entraiment selon le joli terme des poètes anciens. »

© Jacques Neuburger

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