Tribune Juive

René Seror. L’Europe et la France ne comprennent rien à la Tunisie


Rached Ghanochi, le chef du parti islamiste en Tunisie, a été arrêté. 
La guerre des 6 jours en a fait un frère musulman et un antisémite notoire. 
Il vomissait Bourguiba et Ben Ali. 
Le premier l’a jeté en prison. 
Le second l’en a libéré. 
La « révolution du Jasmin » l’a ramené d’exil. 
Depuis une dizaine d’années, il est le maître du chaos. 
Ses amis ont vidé les caisses. 
Il est soupçonné d’avoir amassé une fortune sur des  comptes offshores. 
Il excuse Daesh, qui est, selon lui, l’islam en colère. 
C’est plutôt gonflé de dire une telle chose dans un pays miné par le terrorisme. 
Il est soupçonné dans l’assassinat de 2 opposants de gauche. 
Ses amis ont saboté l’enquête dans l’attentat du Bardo. 
Il a tout de même été nommé à la Présidence de l’Assemblée et chassé par Kaid Saied. 

La semaine dernière, Rached Ghanouchi a affirmé que la Tunisie serait menacée de guerre civile, si l’islam politique était interdit!
On peut penser à une menace!
Dans la bouche de cet homme de 86 ans, elle est crédible. 
Aussitôt la police l’a arrêté pendant la rupture du jeûne! 
Dans la foulée, tous les bureaux d’Ennahdha ont été fermés. 
Le mouvement a été decapité sans que soit versée une goutte de sang. 

La France se dit préoccupée. 
La Commission européenne est très inquiète. 
Pour eux, le pluralisme politique est la base du partenariat. 
Franchement, ces inquiétudes me font penser à des leçons de savoir-vivre données à un mourant. 
L’Europe ne comprend rien. 
Cette arrestation est évidemment un raidissement autoritaire. 
Mais la Tunisie, c’est une économie au bord de la faillite. 
Un État près de s’effondrer. 
Le régime est implacable avec la corruption et avec le terrorisme. 
Voilà 2 bonnes raisons pour l’aider. 
Si l’on en cherche une troisième, l’Europe en général et la France en particulier devraient l’aider de toutes leurs forces à éviter le raz de marée migratoire.
© René Seror

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