
A l’ONU, une énième commission approuve une nouvelle mesure hostile à Israël.
Il s’agit cette fois d’approuver une proposition sollicitant la Cour internationale de Justice (organe juridictionnel de l’ONU) aux fins d’examen du conflit israélo-palestinien et d’une « annexion israélienne ».
C’est, on l’aura compris, d’une énième tentative d’éliminer Israël par les deux voies encore ouvertes que sont la diplomatie et le Droit, toutes deux talentueusement dévoyées par les Etats requérants hostiles à Israël.
La résolution a été adoptée par 98 voix en faveur, 17 en opposition et 52 abstentions.
Intitulée à la façon Kroutchev : « Pratiques israéliennes et activités de colonisation affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés », elle a l’avantage de rassembler l’ensemble de la lexicographie ennemie d’Israël telle qu’elle a cours dans les dictatures qui s’y livrent avec une ténacité qui n’a d’égale que sa viduité, puisqu’elle ne parvient toujours pas à ébranler sa cible!
Parmi les Etats favorables, des Etats arabes qui sont liés à Israël par des traités de paix, la Fédération de Russie et … l’Ukraine!
A ce stade, plusieurs notes s’imposent…
1-L’équation israélo-arabe
Les traités de paix signés entre Arabes et Israéliens révèlent la fébrilité diplomatique des régimes arabes et de leurs relations avec l’Etat d’Israël.
Les régimes arabes en paix avec Jérusalem oppriment plus ou moins leurs propres populations. L’une des rares libertés qu’ils leurs octroient est la critique ou la haine de l’Etat hébreu. Le conflit entre Jérusalem et les dictatures palestiniennes de Gaza et de Ramallah constituent à cet effet une aubaine sécuritaire intérieure et diplomatique à l’extérieur. Ils chargent Israël comme soupape de la maintenance de l’assise de leurs pouvoirs. Ils sont donc soumis et soumettent les traités avec Israël à leurs propres aléas internes et externes.
L’hostilité diplomatique envers Israël de certains Etats arabes (Egypte, Jordanie, etc) ou néophyte pour d’autres (Bahrein, Emirats arabes unis, etc), tous en paix avec Israël pose le problème des échanges et de la finalité de tels traités.
En échange d’une reconnaissance diplomatique soumise aux aléas de leurs alliances externes arabes et de leurs « rues » internes dont la haine des Juifs et d’Israël est la seule liberté, Jérusalem offre à ses « partenaires » aides et potentiels militaires parmi les plus avancés et les plus précieux au monde.
2- L’équation israélo-russe
Dans son conflit avec Kiev, Moscou pense tenir Jérusalem par sa présence militaire en Syrie et par la communauté des Russes juifs. Tristes prétentions contraires au Droit international public, à la Charte de l’ONU et à la liberté des peuples. Mais de ces et de ses fondements, l’ONU est absente.
La Russie ne tient aucun compte de la modération de la diplomatie israélienne à son endroit en général et à l’ONU en particulier
3- L’équation israélo-ukrainienne
L’ ingratitude ukrainienne envers Israël est une réédition.
On se rappelle les outrances et les mensonges du président ukrainien aux députés israéliens. Il y soutenait que Jérusalem était débiteur de Kiev en raison de l’aide ukrainienne aux Juifs pendant la Shoa… alors que les Juifs étaient massacrés en masse, en camps, dans les rues, notamment par des civils, soldats et miliciens ukrainiens!
Les aides de défense civiles et militaires offertes à Kiev par Jérusalem s’effectuent au détriment vital et géopolitique israélien qui voit ainsi s’envenimer sa relation avec Moscou.
Pire! Les regrets publics et contradictoires du vote de l’Ukraine contre Israël émis par un proche de son Président visent par duplicité et hypocrisie à tenter grossièrement de rétablir une balance diplomatique à la défaveur comptable de Jérusalem à l’ONU… Ces regrets sont en réalité de piteuses condoléances qui n’effacent pas le vote ukrainien à l’ONU. On se rappelle également l’attitude identique du Président français Hollande qui regrettait le vote de sa propre délégation à l’UNESCO retirant toute histoire juive à Jérusalem!
Les aides israéliennes encouragent l’Ukraine dans son conflit avec Moscou dont les armées sont aux portes syriennes d’Israël. Folle diplomatie!
4- Diplomatie israélienne
Ni la rage, ni la haine, ni les agressions, ni les mobilisations internationales, ni les propagandes entre la République d’Ukraine et la Fédération de Russie n’auront tenu devant l’attrait financier des dictatures pétrolières. Au nom pétrifié de la Finance pétrolière, la guerre entre Kiev et Moscou laisse la place à l’union anti-israélienne à l’ONU!
En plein conflit meurtrier civil et militaire au cœur de l’Europe, en pleines propagandes hostiles l’une envers l’autre, Kiev et Moscou unissent leurs votes contre Jérusalem à Moscou.
Certes, la mansuétude et la flexibilité de la diplomatie israélienne envers ses partenaires arabes, ukrainiens et russes est récompensée par la non belligérance pour les Arabes et la « neutralité variable » pour Russes et Ukrainiens. Certes, les aménagements économiques vitaux pour Israël en sont dynamisés. Certes, les accords isolent toujours un peu plus les ennemis en minorant leurs nocivités.
Pour autant, s’agissant des Etats arabes, il faut bien constater que la sécurité est le paramètre essentiel qu’ils proposent à Israël dans leurs échanges.
Quant à l’Ukraine et la Russie, on distingue mal les avantages reçus par Israël en échange de ses efforts. Kiev vote avec Moscou contre Israël à l’ONU et Moscou rappelle à la sécurité israélienne sa présence à la frontière syrienne et celle de Juifs sur son territoire!
5-Réalités diplomatiques
Les réalités diplomatiques rappellent à Israël qu’en dépit de sa force, de sa puissance et de son incontournabilité, nul combat autre que le sien ne saurait lui être profitable.
Seuls ses intérêts vitaux sont à défendre devant les dangers que lui représentent les régimes oppressifs installés en places fortes à Téhéran, Gaza, Ramallah et autres.
Jerusalem doit imperméabiliser sa diplomatie au profit unique des ses justes intérêts qui, malgré le nombre des traités de paix et le niveau de son invulnérabilité , sont toujours contestés.
© Pierre Saba
16 décembre 2022