
La banalisation de l’antisémitisme et l’impunité, corollaire logique, frapperaient-ils aussi au sein-même de la LICRA, a tweeté l’OJE
Alertée par une foultitude de mails de Responsables et membres de section de la LICRA consternés par des propos antisémites tenus par courriel par un des membres du Bureau national à l’occasion d’un « échange » avec un ancien vice-président de la Licra, Tribune juive a rendu publics, comme l’avaient fait La Lettre A précédemment mais encore une lettre ouverte de Shimon Samuels, Directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, accompagnée d’un « Communiqué de Presse pour Diffusion immédiate », lesdits propos.
Comme il faut aujourd’hui plus que jamais remettre l’église au centre du village et que depuis 24 heures, nous voyons le Bureau exécutif user de toutes les arguties pour convaincre ses adhérents qu’un vil procès lui était fait, Rappelons les propos en question, envoyés à un ancien vice-président de la Licra, de confession juive et survivant de la Shoah, par le dénommé Alain David, haut responsable de la Ligue :
« J’ai appris très tard pour mon père. Pourtant j’ai toujours su intérieurement que j’étais un Arabe, j’ai toujours éprouvé de la méfiance, voire une répugnance que j’avais du mal à m’expliquer à l’égard de la race juive. D’où aussi mon attirance pour l’Allemagne, mon admiration pour leur culture ».
Les errements du Bureau
Après avoir écrit hier en interne qu’il s’agissait … « d’ironie », qu’il ne fallait pas prendre ces mots au pied de la lettre, et qu’il convenait de les « contextualiser »,
Après avoir prétendu ce matin que ledit courriel « n’existait pas », et qu’il s’agissait … d’un « faux »,
Ne voilà-t-il pas que la LICRA promet -ou menace- de déposer « plainte contre le media Tribune juive » pour avoir diffusé « un article à caractère injurieux et diffamatoire visant la Licra et certains de ses membres ».
Ainsi, Mario Stasi et son équipe, après avoir menacé d’exclusion la Section de Paris, après avoir distribué moult avertissements pour qui inviterait un Georges Bensoussan, après avoir tenté de museler toute critique interne, voudrait aujourd’hui faire taire un media qui entend rendre compte de ce qui se passe de déshonorant et grave au sein-même de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme.
Les avocats de TJ sont à leur tout en train d’étudier les termes mêmes de ce communiqué qui justifient à leurs yeux une plainte de notre media contre la LICRA pour « injures publiques« .
Alors que j’avais titré mon papier « L’honneur perdu de la LICRA », l’une de nos juristes et amies m’avait fait remarquer, évoquant le positionnement de ladite LICRA lors du procès intenté à Georges Bensoussan, que l’Honneur ne se perdait qu’une fois...
La même ajoutait: « Cette menace émanant de la LICRA est publiée alors que nous commémorons … la Nuit de cristal. Le temps où la lutte contre l’antisémitisme était l’objet de la LICA fondée par Bernard Lecache est bien loin.«
Victime de diffamation, la Licra porte plainte contre le média « Tribune juive »
Le média en ligne « Tribune juive » a diffusé un article à caractère injurieux et diffamatoire visant la Licra et certains de ses membres.
Des multiples allégations mensongères parsèment cet article malveillant qui déforme, tronque et décontextualise un certain nombre de citations. L’une d’entre elles, extraite d’un échange privé entre militants, par mail, constitue le cœur du réacteur de cette attaque : le sarcasme exaspéré employé par l’un d’entre eux, Alain David – militant de 40 ans au sein de notre association, dont l’engagement au sein de la section de Dijon, des instances nationales ou encore de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) est connue, et dont les multiples publications, notamment dans Le Droit de Vivre (Le DDV), journal historique de la Licra, atteste un engagement sans faille –, a été instrumentalisé aux fins de disqualifier ce dernier et de salir la Licra.
Des querelles internes à une association – lot commun de toutes associations où s’expriment nécessairement des divergences – ne peuvent justifier ni excuser de telles pratiques : elles ne relèvent en aucune manière du journalisme mais purement et simplement de la calomnie. L’auteure et l’organe de presse devront en répondre devant les tribunaux.
© Sarah Cattan