
Cela s’est passé il y quelques jours dans la wilaya de Tizi Ouzou, à Makouda précisément. « Féminicides Algérie », réseau en ligne qui recense les femmes victimes de violence, alerte. Les réseaux sociaux relayent. La presse algérienne est contrainte de parler de Ryma, brûlée vive parce qu’elle n’a pas voulu se marier.
Ignorance. Fanatisme. Barbarie. Moeurs d’un autre temps. Pays où les droits des femmes sont bafoués toujours en 2022. C’est un père. Un frère. Un cousin. Ici, un voisin.
Un voisin. Amoureux éconduit. Pourquoi tolérerait-il que Ryma dise « non » à sa demande en mariage?
La jeune femme va payer cher ce « non »: le prétendant la guette alors qu’elle va rejoindre au matin l’endroit où elle enseigne le français. Il l’asperge d’essence. Met le feu.
Brûlée au 3ème degré, Ryma se trouve actuellement au CHU de Tizi Ouzou entre la vie et la mort. Plusieurs appels à dons de sang ont été lancés ce matin. Sont demandés urgemment « du Fortimel, de la Flamazine, du tulle gras. Quand à la barbarie des âmes s’ajoute la vétusté des infrastructures.
Harcèlement verbal. Violences physiques. Sexuelles. Immolation.
L’auteur des faits s’est rendu à la police. Il est placé en détention provisoire, dans l’attente de son procès.
Sarah Cattan