
Voilà décidément un voyage qui aura fait couler beaucoup d’encre avant même qu’il eût eu lieu.
Algeriepatriotique titre ce soir sur le refus d’Alger de voir le recteur de la Grande Mosquée de Paris faire partie de la délégation française et Chems-Eddine Hafiz ne sera donc pas du voyage, bien qu’il en ait émis le vœu.
En effet, le président français avait occulté un aspect protocolaire : accompagné du grand rabbin de France, il ne pouvait plus se passer d’un représentant du culte musulman : la chose aurait fait désordre et aurait créé un déséquilibre, explique Algériepatriotique.
Ce sera donc Ghaleb Bencheikh, le président de la FIF ou Fondation Islam de France, qui prendra part au voyage officiel.
Ghaleb Bencheikh en lieu et place de Chems-Eddine Hafiz ? Un changement motivé par une raison éminemment politique : en effet, accueillir le recteur de la Grande Mosquée de Paris parmi une délégation officielle française accompagnant le chef de l’Etat n’équivaudrait-il pas à considérer ce lieu de culte comme appartenant à la France et son recteur comme une autorité religieuse française.
Or, les autorités algériennes n’ont eu de cesse de répéter que l’Institution dont la fondation remonte aux années 1920 est un bel et bien « algérienne »! Preuve en est le financement de ses activités et des imams qui lui sont rattachés par les ministères algériens des Affaires étrangères et des Affaires religieuses, financement duquel Tribune juive n’a cessé d’entretenir ses lecteurs.
Emmanuel Macron ne pouvait donc se rendre en Algérie, pays musulman conservateur et connu pour ses positions hostiles à Israël et son soutien indéfectible à la Palestine, avec, à ses côtés, le représentant du culte juif sans être accompagné de son « équivalent musulman ».
Comment faire l’impasse sur ces compromissions répétées, lesquelles se révèlent alors que fusent les tweets haineux à l’encontre dudit rabbin et que chacun a gardé à l’esprit tous les accommodements lâches que la France est désormais prompte à opérer…
Sarah Cattan