
Alors qu’en Iran la joie a explosé et que les Etats-Unis parlent quasiment d’une même voix pour commenter la tentative de mise à mort de Salman Rushdie, la pauvre France, n’étaient-ce ses intellectuels, se perd en circonvolutions grotesques et grossières qui viennent confirmer au monde entier que ça n’est par hasard qu’y furent tués entre tant d’autres nos amis de Charlie ou Samuel Paty.
Les députés LFI-NUPES confondus le disputent par leur couardise aux Unes de media pleutres qui s’imaginent qu’ils pourront longtemps encore vendre à un public médusé cette daube qui sent aujourd’hui trop fort, tandis que nos dirigeants, s’étouffant dans des pudeurs de vierges effarouchées, se contorsionnent douloureusement pour inventer quelque déclaration qui fît le job sans toutefois risquer de trop faire de bruit.
Alors que les apostats musulmans, qui savent la menace encourue, prirent tous la plume pour dire la gravité extrême du moment, il en est que nous n’entendîmes pas condamner l’offense à la Liberté qui s’en prit vendredi, couteau à la main, à l’auteur des Versets. Si Ghaleb Bencheikh est porté disparu, le Grand Recteur de la Mosquée de Paris a osé poster en lieu et place de toute condamnation ou seule allusion à la tragédie qui nous avait tous laissés pétrifiés un tweet immonde en soi mais dont la portée prit une force exponentielle au vu des dates et heures auxquelles il fut écrit.
Écrit et aussitôt supprimé par ledit Recteur assurément pourvu de Conseillers qui vinrent à sa rescousse. Mais le mal était fait et la capture d’écran réalisée, faisant montre au monde de quel était le personnage.
On est tenté hélas de dire que la chose compte de peu lorsqu’on apprend ce qui arriva à l’Imam Hassen Chalghoumi, le seul parmi les officiels à avoir réagi avec le cœur et la raison à l’exécution par égorgement de notre ami Salman Rushdie.
Trop seul dans ce monde musulman vite couru aux abris lorsqu’il ne félicita pas le fou d’Allah, Hassen Chalghoumi, cet esprit sage duquel on se demande encore pourquoi nos dirigeants politiques ne l’ont pas choisi comme voix modérée du peuple musulman au lieu que de le protéger à tout-va, est une nouvelle fois menacé. Tu seras le prochain, lui fut-il promis. Tu seras brûlé, lui garantit-on.
Comme ça la ficherait vraiment mal qu’il lui arrivât quelque mésaventure et qu’il paraît cependant difficile de le protéger plus encore qu’il est, ils ont trouvé un colmatage qui pourra faire l’affaire et illusion quelques jours peut-être : l’éloigner de Paris.
Un sentiment de honte et dégoût s’empare alors de ceux nombreux qui voient bien que cette guerre, guidés qu’ils sont par des pleutres, eh bien ils sont en train de la perdre en ce début de siècle. Voilà les français devenus graves en plein cœur de l’été, tant, où qu’ils portent le regard, ils ne voient venir que l’ennemi islamiste pénétré en nos terres par la grande porte avec la complicité établie de toute une clique de dirigeants faux Candide incapables et devenus collabos par leur infinie lâcheté.
« La réalité est que nous avons tous une fatwa contre nous. Nous autres qui voulons faire usage de la liberté d’expression, avoir la possibilité de ne pas croire, mener une vie libre, boire un verre de vin à la terrasse des cafés et écouter de la musique ; mais aussi toutes les femmes qui ne veulent pas porter le voile ni vivre sous la domination des hommes… Nous avons tous été condamnés à mort par les fanatiques », répétait, las, Salman Rushdie à Philosophie Magazine en 2017.
Le problème, il est là: « Une question de temps« , comme nous disait hier Boualem Sansal. Les islamistes tiennent leurs promesses.
En attendant, nous pouvons a minima joindre nos voix à celles de nos amis qui demandent aux Jurés d’Oslo d’avoir l’audace de décerner le prix Nobel de littérature à Salman Rushdie.
Sarah Cattan
