Tribune Juive

Élisabeth Borne, la Première ministre, fille d’un père juif d’origine russe déporté en 1942

Favorite, le nom de celle qui était jusqu’alors ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion fut le premier à circuler. Puis ont suivi d’autres noms. Une flopée.

Élisabeth Borne succède à Jean Casteix, trois semaines après la réélection d’Emmanuel Macron pour un second quinquennat.

J’ai confiance en toi, déclare Jean Castex, après avoir salué les immenses qualités de droiture, d’intégrité, de compétence, de volontarisme d’Elisabeth Borne.

Il lui rappelle qu’elle devra veiller à ne jamais oublier les millions de concitoyens de la France silencieuse,  colonne vertébrale de la France et qui ne s’expriment pas forcément sur les réseaux sociaux ou les chaînes d’information continue et lui souhaite bonne chance.

Les premiers mots de la PM sont pour la première femme qui a occupé ces fonctions, Edith Cresson. Je dédie cette nomination à toutes les petites filles : Rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société, déclare Elisabeth Borne dans un discours simple, au cours duquel elle promet d’agir plus vite et plus fort face au défi climatique et écologique, et d’associer encore davantage les forces vives de nos territoires, parce que c’est bien au plus près des Français qu’on trouvera les bonnes réponses.

Interrogée, Edith Cresson assure qu’Elisabeth Borne a été nommée car remarquable  et non parce que femme et s’étonne que le pays ait attendu aussi longtemps pour qu’une femme soit à nouveau désignée à la tête du gouvernement : la France est un pays particulièrement arriérée, pas la population française, mais la classe politique, déclare-t-elle en citant les exemples de l’Allemagne et du Royaume-Uni où Angela Merkel et Margaret Thatcher occupèrent  ces fonctions.   

Elisabeth Borne

Ministre depuis 2017 des gouvernements Philippe et Castex, citée depuis plusieurs semaines pour entrer à Matignon, l’ancienne patronne de la RATP,  ancienne élève de l’Ecole polytechnique et ingénieure diplômée de l’Ecole nationale des ponts et chaussées est décrite comme une femme de gauche qui a fait de la justice sociale et l’égalité des chances les combats de sa vie, une technocrate, une femme attachée à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive.

Née en 1961 d’une mère pharmacienne et fille d’un père juif d’origine russe réfugié en France en 1939, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, déporté en 1942 et qu’elle perdit à l’âge de 11 ans, elle fut pupille de la nation et fit ses études grâce à une bourse.

D’elle, on dit encore qu’elle coche la case compétence et la case loyauté, qu’elle est bosseuse et exigeante et plus intéressée par le fond des dossiers que par le jeu politicien : Courir sur les plateaux télé pour lancer des punchlines, ce n’est pas ma méthode et cela ne le sera jamais, a-t-elle confié au Figaro.

Longtemps proche du PS, elle a rejoint dès 2020 le parti Territoires de progrès, qui regroupe des macronistes de gauche.

De son passage à la RATP, qu’elle dirigea entre 2015 et 2017, le syndicat Unsa-RATP retient sa franchise et sa volonté.

Certes une source anonyme citée par Le Monde avait raconté qu’on en connaissait plus d’un qui sortirent en larmes de son bureau, ce qui lui valut le surnom de Burn-Out, mais Christophe Castaner lui a trouvé un surnom plus flatteur : Ministre des réformes impossibles rendues possibles.

Si elle aime marcher dans le désert et est connue pour vapoter, cette mère de famille divorcée, surnommée Babette par Les Jeunes avec Macron, avoue ne pas savoir s’accorder beaucoup de temps libre. Elle ira alors au théâtre, à l’Opéra ou lira.

A noter : ce choix n’a pas convaincu les oppositions au président de la République, Mélenchon la décrivant comme une des figures les plus dures de la maltraitance sociale, et Marine Le Pen voyant dans sa nomination la poursuite par le Président de sa politique de saccage social.

Nous lui souhaitons bonne chance.

Sarah Cattan

Quitter la version mobile