Tribune Juive

Le Point de vue de René Seror. Dégager celui que Michel Onfray nomme « le freluquet »

Qui est fort? Qui est riche? Réponse à la fin du post.

Ça y est! Il est candidat.

Avec une lettre banale, autant dans le style que dans le contenu, une déclaration sans esbroufe, sans meeting de lancement tonitruant, sans enthousiasme, très loin en tout cas de ce qui avait été initialement imaginé.

La guerre est un prétexte et c’est le président qui s’est mis tout seul dans cette situation à force de repousser sa déclaration pour trouver l’instant le plus favorable.

Le résultat, c’est une série de généralités, des objectifs décrits grossièrement, et quelques piques à l’adresse de ses concurrents.

Rien de bien puissant. « Continuer » et « Poursuivre » sont les mots clés de son intervention.

C’est bien ce qui inquiète une majorité de français.

Sa stratégie consiste à effacer les obstacles. Faire comme s’ils n’existaient pas! Une manière d’assurer la continuité entre aujourd’hui et demain.

Alors on fait une déclaration de candidature en la banalisant avec une lettre ordinaire!

Etant donné que tout le monde savait qu’il était candidat, que les français ont la tête ailleurs, il suffit d’effacer la campagne électorale, car la guerre impose un minimum d’unité nationale.

De ce fait, tel un juge suprême, il assène son verdict: « Je ne pourrai pas mener campagne comme je l’aurais souhaité,  en raison du contexte! »

Magique, non? 

Il l’avait déjà dit clairement mercredi soir lors de son discours adressé aux français : « Cette campagne permettra un débat démocratique,  important pour la nation,  mais qui ne nous empêchera pas de nous réunir sur l’essentiel. Sic.

Autrement dit: Ok pour une campagne,  mais pas trop! Il n’y aura pas d’interview au 20 h, Pas de débat télévisé avec des adversaires du premier tour.

Tout ça lui évite de présenter son bilan!

On sait que c’est le point faible de tout sortant.

Le temps passe.

Les oppositions de droite comme de gauche marquent leur impatience.

Impossible pour elles d’opposer à Emmanuel Macron la réalité de ses résultats.

Très bien, c’est noté!

Eh bien, puisqu’on efface la campagne et le bilan, qu’en est-il de l’élection?  On l’efface également?

Bien sûr que non! Mais il va essayer de l’enjamber.

Ce n’est pas la première fois,  que le chef de l’état essaie de passer par-dessus une échéance électorale! Une sorte de saute- moutons démocratique à l’occasion des Municipales puis des Régionales. Dans les deux cas, la Macronie savait que ces élections intermédiaires ne pouvaient lui être favorables.

Les LREM ont complètement raté ces deux derniers rendez-vous : pour la présidentielle, ils veulent faire comme si elle n’existait pas ou si peu.   Ils craignent que les pourcentages favorables ne viennent à s’écrouler.

Du coup, enjamber la campagne leur semble tout indiqué.

Les sondages stagnent pour tous les candidats.

Ils stagnent ou varient à peine.

Pourtant, chacun est sûr de relever le ban.

Aucun avertissement ne les détourne de leur ligne de conduite.

Chacun ou chacune est sûr de l’emporter, seul.

Mon dieu que les egos semblent profondément ancrés et que leur chanson est monotone.

Même Hidalgo nous la chante.

Qu’ils m’écoutent ou qu’ils n’en fassent qu’à leur tête, à un mois de l’échéance, le seul espoir de dégager celui que Michel Onfray nomme « le freluquet » consiste en une association entre Zemmour et MLP.

Peu nous importe lequel sera Président et lequel sera Premier Ministre.

Je terminerai sur un enseignement extrait des Maximes des Pères:

Qui est fort?

Celui qui contrôle son ego!

Qui est riche?

Celui qui se contente de ce qu’il a!

© René Seror

Quitter la version mobile