
Remarque liminaire : Moi aussi , je m’inquiète de ce que les traçages numériques et la collecte de données augurent pour l’avenir et c’est ce qui constitue je pense le point le plus sensible ( litote) des mesures liées à la pandémie.
Ceci étant relevé…
– Depuis mettons le Moyen-âge, toute société humaine confrontée à une épidémie a cherché à s’en protéger et pendant des siècles, seuls l’isolement et la quarantaine ont été des mesures un tout petit peu efficaces . Sauf erreur, la dernière grande Peste qui a touché Marseille est venue par un navire de commerce, les marchands ayant réussi à faire cesser ou contourner la quarantaine. Les rats transportant les puces ont ainsi pu débarquer.
- Puis à partir du XIX ème siècle, progrès fulgurants de la recherche et de l’hygiène : vaccins, antibiotiques, mesures sanitaires ont permis d’éradiquer un grand nombre de maladies infectieuses ou d’en limiter l’impact.
– L’espérance de vie a grimpé en flèche, les enfants et adultes vaccinés ne mourraient plus de la rougeole, de la tuberculose, de la diphtérie ou de la variole etc…
Et dès qu’un vaccin ou un antibiotique étaient élaborés, on les administrait sans études cliniques massives préalables car on estimait qu’il y avait urgence et que les bénéfices en étaient largement supérieurs aux risques : paris moult fois pris, paris moult fois réussis.
– Bien sûr , la médecine et la pharmacopée, ce ne sont ni des divinités, des idoles: médecins, chercheurs et surtout labos qui brassent des milliards ne sont ni infaillibles ni des saints.
– Nous avons sur les épidémies, leurs modes de propagation, leur logique de mutation et la vaccination environ 140 ans de recul avec des zones d’ombre qui n’ont jamais été cachées au grand public.
– Survient le COVID : mortalité faible mais très contagieux ( et de plus en plus de par ses variants ) , rapporté à la population, il fait des ravages, sature les hôpitaux, épuise les soignants ( si on le laisse se propager, aucun système hospitalier ne peut y être adapté ) de telle sorte que les malades d’autres affections ne sont plus ni détectés ni soignés convenablement.
– Ce virus frappe indifféremment pays industriels et pays en voie de développement et dans les premiers frappent des populations dont le sens civique est plus qu’émoussé, ne supportant pas que l’Etat leur impose des restructions à leur liberté envisagée sous le seul angle individuel et consumériste et suspicieuses, parfois légitimement, parfois jusqu’au délire, populations ayant aussi bouté le risque et la mort hors de leur champ de vision et n’hésitant pas à engager la responsabilité pénale des dirigeants pour ne pas avoir agi ou pour avoir agi.
– Bien sur, les Exécutifs avaient aussi perdu la mémoire de ce qu’est une épidémie et les mesures sanitaires nécessaires à prendre et doivent essayer de trouver un équilibre entre poursuite de la vie économique et sociale et mesures prophylactiques. Ils ont commis des erreurs, ont parfois menti, se sont contredits.
– Chercheurs et labos ont alors travaillé d’arrache-pied, les uns sur l’élaboration de vaccins classiques, d’autres sur la piste de l’ARN messager explorée depuis une trentaine d’années.
Miracle, au bout de quelques mois, DES vaccins étaient élaborés, testés ( certes pas pendant des années mais testés ), leurs travaux soumis à l’examen des administrations de Santé Publique mais aussi de leurs homologues dans le monde entier.
Les Labos sont des multinationales animées par le goût du lucre ? Certes mais c’est eux qui élaborent vaccins et médicaments et donc, oui, cela soulève des questions économiques, politiques et sociales mais ces questions sont d’un autre registre que celui de la découverte de vaccins ou de médocs.
– Ces vaccins ( méthode classique ou de l’ARN messager ) ont été administrés à des centaines de millions de personnes qui volontairement ont été, si l’on reprend la terminologie des anti vaxx, des cobayes et s’il y a eu des effets secondaires, en l’état actuel des connaissances médicales ( si on réfute cette notion, alors, c’est qu’on accepte le risque de millions de morts du fait de n’importe quelle maladie infectieuse ), ils sont très modérés au vu des risques ( de toute nature ) d’une épidémie.
– Sans vaccination massive, c’est-à-dire d’un maximum de gens ayant des anticorps, le virus continue à circuler librement, à prélever son tribut de morts et de graves séquelles, à muter avec le risque que les vaccins ne soient plus efficaces ( oui, oui je sais, une épidémie ça va ça vient, les mutations du virus sont en partie mystérieuses : ok ok, alors on fait quoi, on prie ou alors on se base sur l’expérience épidémiologique et vaccinale, moi j’ai choisi) et donc voilà posées les questions liées aux mesures sanitaires avec leurs contraintes, leurs restrictions et ces questions-là sont politiques et éthiques.
-En matière d’épidémie, la liberté des uns a systématiquement et inévitablement des conséquences sur la liberté des autres, de telle sorte que chaque fois que ce mot de liberté est prononcé, il doit impérativement être accompagné d’une explication / conséquences pour autrui ou alors il est vide de tout sens.
– La pandémie reprend dans tous les pays d’Europe, la couverture vaccinale est insuffisante et donc bien sûr des mesures restrictives, déplaisantes, inquiétantes non pas par elles-mêmes sauf à considérer qu’il faut pousser le libértalisme à son extrême c’est-à-dire ayant aboli la notion d’intérêt général et de civisme mais du fait du contrôle numérique de nos vies ( déjà très très largement effectué par des opérateurs privés et donc sans aucune légitimité démocratique).
– Donc , aujourd’hui, Qui ne se fait pas vacciner le fait sciemment.
Le même hurle à l’atteinte à ses droits / nouvelles mesures de non pas « restriction des libertés de tous » mais de celle de ceux qui refusent de se faire vacciner et qui donc, en l’état actuel des connaissances médicales, contribuent fortement à la poursuite de la pandémie et risquent de rendre la vaccination inopérante en raison des mutations du virus.
Donc, ma question est simple et elle est sérieuse car je vois bien parmi les antivaxx des gens sérieux et non complotistes ( je méprise les autres !) :
Que faut-il faire à votre avis, en tenant compte bien sûr des fameuses connaissances actuelles de la médecine, ce qui exclut de facto les voix dissidentes très minoritaires, car en matière de santé publique et de décisions à prendre, vous savez fort bien que c’est sur celles-ci qu’il faut se fonder? ( Peut-être que l’avenir donnera raison à ces voix dissidentes, qui le sait? Mais en attendant, On fait Quoi ?) ?
© Catherine Galloy