
Elisabeth Badinter, invitée sur Europe 1 à réagir aux bouleversements de la vie politique française et au climat actuel dans la société, a alerté sur le danger couru par notre civilisation : Souvent l’Histoire est tragique. Lutter contre les acquis de cette civilisation peut nous mener très loin, a-t-elle déclaré en guise d’alerte.
La philosophe a expliqué qu’à son sens, les habitants des démocraties n’ayant pas connu vraiment de guerres depuis la dernière Guerre mondiale avaient tout simplement oublié que les civilisations étaient mortelles : Nous avons la chance de vivre, en Occident d’ailleurs, dans des régimes qui sont démocratiques, où on assume les libertés d’expression, où on a le droit à la critique, on a le droit de parler et j’ai le sentiment qu’on est en train d’essayer de nous censurer, de nous interdire d’exprimer notre opinion. Je trouve ça très grave.
Déplorant un recul sur des valeurs communes, elle poursuit : Ça a commencé il y a très longtemps, cette déliquescence de la protection de nos libertés. Souvenez-vous, dans les années 1980, les pacifistes étaient à l’Ouest et les Russes avaient pointé contre l’Occident ses fusées. Et le slogan était déjà Plutôt rouges que morts. Ce qui voulait dire que nous étions prêts à reculer sur nos valeurs. C’est vrai qu’une civilisation meurt quand certains, qui veulent imposer des valeurs et des principes qui ne sont pas les nôtres, avancent, eux, et que nous ne défendons pas, nous reculons sur nos exigences.
La philosophe Lanceuse d’alerte s’est enfin exprimée quant à la montée de l’individualisme : Il y a un individualisme tel que le combat collectif est devenu plus difficile aujourd’hui qu’à d’autres époques. L’universalisme, cet objectif à atteindre qui tient compte du concept d’humanité, de ce qui ce qui nous rassemble et pas ce qui nous distingue, est maintenant considéré comme un gros mot. Et je pense que le développement du communautarisme anglo-saxon, tel que nous le voyons apparaître, est une arme absolument redoutable contre la démocratie.
Voilà. Il était 8 heures, ce matin.
Adresse à Quelqu’un qui aimerait que nos écrits soient plus … optimistes.
Malaisé, Sir !
Sarah Cattan