Tribune Juive

José Boublil. Les « tunes » et l’éducation

José Boublil

Vous allez encore me trouver chauvin, mais ce n’est pas grave.

Toute mon enfance et ma jeunesse je n’ai vécu qu’avec des tunisiens. La plupart de mes amis étaient un savant mélange de petits et grands bourgeois et de fils de familles assez simples.

Comme je l’ai souvent rappelé, il n’y avait strictement aucune distinction d’origine, et nous ne calculions jamais d’où venaient nos potes. Ce qui, aujourd’hui, semble presque incroyable.

Mais le plus formidable, c’est la proportion totalement énorme de ceux qui, venant d’origine très modeste, y compris au niveau culturel, faisaient des études de haut niveau.

Combien de médecins, dentistes, pharmaciens, ingénieurs, nés dans des familles où on parlait à peine le français. Ou dans des familles de petits commerçants, qui étaient à peine plus éclairées.

Il faut savoir que ces statistiques, si on les analysait, bousculeraient toutes les études sociologiques sur ce qu’on appelle la « reproduction sociale ».

Les parents tunes ont eu du courage, de l’intuition, et ont fait d’énormes sacrifices pour porter à bout de bras leurs enfants.

Pour aller encore plus loin, je pense qu’il n’y a pas d’écart significatif entre les enfants de ces familles et ceux de la bourgeoisie, qui ne réussissaient pas mieux.

© José Boublil

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