
Le film Hold-Up a subi un procès en complotisme dès sa sortie. Mais ces accusations sont-elles justifiées ? J’ai posé la question à l’un des participants, Michel Rosenzweig, bien connu des lecteurs du Courrier des Stratèges. Sa réponse mérite d’être regardée, écoutée et réfléchie attentivement, car elle ne procède d’aucun simplisme idéologique et prend le temps de poser le débat dans sa complexité. Un moment de délibération et d’introspection rare à notre époque, qu’il ne faut surtout pas manquer.
Hold-Up a fait couler beaucoup d’encre par sa dimension complotiste. Les propos de Michel Rosenzweig sur le sujet ont le mérite de poser le sujet dans toute sa dimension, sans se dérober aux angles d’attaque. Il me paraissait important de mettre sur la table, loin de l’hystérisation des discours (dans un sens comme dans l’autre) les questions que posent le film en termes de philosophie de l’histoire.
Anti-complotisme et reductio ad Hitlerum
J’en profite pour égratigner une certaine forme d’anti-complotisme qui n’est rien d’autre qu’un « point Godwin » permanent, c’est-à-dire une reductio ad Hitlerum, une accusation permanente de nazisme perpétrée à l’encontre de tous ceux qui mettent en toutes les propagandes officielles (d’où qu’elles viennent).
Le Conspiracy Watch, dirigé par Rudy Reichstadt avec le soutien d’esprits nauséabonds comme Bernard Henri-Lévy, sont les spécialistes de ce type de sophisme ou de manipulation sophistique cherchant à discréditer des adversaires sans argumentation rationnelle.
Le procédé est simple : on pose que l’antisémitisme s’est nourri du Protocole des Sages de Sion, et donc de la peur d’un complot juif. Ensuite, on pratique un syllogisme : donc, ceux qui imaginent des complots sont antisémites. Donc ceux qui mettent en doute la propagande officielle sont antisémites et donc (in)directement complices de la Shoah.
S’il existe aujourd’hui des gens convaincus que des Juifs complotent, c’est évidemment une profonde malhonnêteté intellectuelle que de réduire à eux l’esprit critique et que d’insinuer qu’un recul factuel, objectif et argumenté vis-à-vis de la propagande mainstream emporte une quelconque responsabilité dans la destruction massive des Juifs par les Allemands entre 1934 et 1945. De mon point de vue, ces insinuations abjectes ne sont pas seulement à vomir, elles devraient être placées sous le coup d’une lourde responsabilité pénale.