Sarah Cattan. Halimi. Lui, douché, tondu, brûlé, tué. Elle, lynchée et jetée par la fenêtre. Parce que Juifs. Rien n’aura pas empêché l’outrage judiciaire fait aux Juifs de France

Son nom et son assassinat barbare font partie de l’indicible. Il y a et il y aura toujours désormais un “Avant” et “Après” l’Affaire Ilan Halimi.

Pour rappel, dans la nuit du 20 au 21 janvier 2006, il y a 16 ans aujourd’hui, Ilan Halimi était enlevé par le “gang des barbares” en région parisienne.

Un samedi au petit matin, sa petite amie Mony cherche vainement la Twingo d’Ilan, remonte chez elle. Inquiète, elle appelle ses amis et la famille Halimi. Ilan est torturé pendant les trois semaines suivantes dans une cité HLM de Bagneux dans les Hauts-de-Seine. Découvert agonisant le 13 février 2006 le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de l’Essonne, il est décédé peu de temps après son transfert à l’hôpital. Tué parce qu’il était juif”

Depuis, Chaque année, j’écris à Ilan. Il est le marqueur de la haine envers le Juif. Lorsqu’elle est tue. Tue malgré une évidence frappante. Chacun sait que si les policiers, à l’époque, avaient écouté les prémonitions de Ruth, sa mère, peut-être l’horreur aurait-elle pu être empêchée.

Aujourd’hui, 16 ans après, je vais dire à Ilan que rien n’a changé, puisque nous voilà, tous, mortifiés,face à cette députée, Florence Morliguem, qui vient nous dire que Sarah Halimi, jetée, elle, vivante, du haut d’un 3ème étage par la fenêtre de son appartement, “n’a pas dû crier bien longtemps”, “sinon la police aurait entendu ses cris”.

Mais la police, ce jour-là, était “mal-entendante”.

Mais la juge, pour Sarah, avait fort à faire.

Mais tous, voyez-vous, ont du mal à se souvenir, si longtemps après.

Mais un Procureur vient gloser sur la différence entre faits de violence et faits de barbarie.

Mais nos Représentants, eux aussi, sont touchés de paralysie, comme tous ceux-là qui regardent encore “le nouvel antisémitisme” avec des prudences de gazelle.

Aujourd’hui sur la tombe d’Ilan, viendront une énième fois se prosterner “des Gens autorisés” par leur seule Fonction. Ils déposeront quelque pauvre gerbe et nous serons soulagés si les lieux qui portent son nom ne sont pas dégradés. Là où j’habite, un olivier porte son nom.

Nous seron ssurtout souylagés qu’ils soient, honte à la France, tous enterrés à Jérusalem: là où leur tombe ne subira pas, elle, un dernier outrage.

Aujourd’hui, 2O janvier 2022, l’impuissance l’emportant décidément sur tout autre sentiment, je reposte ces mots. Ces mots dérisoires.


Ilan

Ce qui allait devenir “L’Affaire Ilan Halimi”, cet assassinat antisémite

Qui peut oublier, dans une France sidérée, les commentaires désespérés qui répondaient à d’autres, haineux, sur les forum de la twittosphère, les déclarations dans les média de policiers incrédules, celles de juristes dont la prudence confinait à la complaisance, ces articles à la limite du supportable de journalistes insistant sur l’aspect crapuleux de « l’ affaire », une affaire qui, à les lire, relevait quasiment du droit commun. Qui a oublié les dénégations nauséeuses face auxquelles il fallut trop souvent se positionner, et qui encore a oublié combien il fut difficile pour certains d’admettre qu’il s’agissait bien d’un assassinat antisémite.

Le 11 février 2016, le Collectif Haverim initia une célébration lumineuse et tendre dans le parc qui porte le nom d’Ilan. Cet espace vert, situé au 54 rue de Fécamp dans le XIIème arrondissement de Paris, et dans lequel Ilan jouait lorsqu’il était enfant, fut inauguré le 2 mai 2011 et prit le nom de Jardin Ilan-Halimi.

Ilan veut dire arbre en hébreu

Ilan veut dire arbre en hébreu. Plusieurs centaines de personnes étaient là. Aucun discours mais des mots, des extraits de films, des chants qu’Ilan affectionnait particulièrement : C’est parce que nous souhaitions célébrer la vie alors qu’eux célèbrent la mort que nous avons décidé de rendre cet hommage positif , expliqua Laurent Pariente, Président de l’Association, avant de laisser la place à Stéphane Guillon sur une scène ornée des drapeaux français et israéliens. « Hier encore j’avais 20 ans… », déclama l’humoriste, lisant les paroles de la chanson de Charles Aznavour, l’une des préférées d’Ilan.

Emilie Frêche, auteur du livre « 24 jours » qui inspira le film d’Alexandre Arcady, lui succéda avec un texte poignant, évoquant ce jeune homme souriant et généreux dont nous avons tous vu le beau visage dans les journaux.

Après un savoureux dialogue entre Patrick Braoudé et Ariel Wizman, tiré de la pièce de Jean-Claude Grumberg, Laura Mayne, du groupe Native, reprit le tube « Si la vie demande ça », que tu écoutais en 1993. Enfin, un extrait du film « la Vie est belle » résonna dans le petit square où un olivier fut planté symboliquement par quatre enfants.

Dans la foule nombreuse, le grand rabbin Haïm Korsia, la Maire Anne Hidalgo, de nombreux élus, mais aussi les deux sœurs d’Ilan, Yaël et Anne-Laure, qui ont guidé les organisateurs de cet hommage.

Ce rassemblement citoyen devait être complété par la soirée de réflexion contre l’antisémitisme, menée par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme, à la mairie du 11e.

Réalisé par Ben Izaak, « L’assassinat d’Ilan Halimi »

Ce même soir, ce jeudi 11 février, un reportage sur Ilan Halimi était diffusé sur France 3 : un retour sur l’échec de la police et de toute la société française, un retour sur cette plaie à jamais à vif.

Réalisé par Ben Izaak, « L’assassinat d’Ilan Halimi » s’ouvre sur le Concerto pour piano n°23 de Mozart, une symphonie sombre, au rythme lent, à l’image du film qui suit. Séquençant en chapitres son travail construit autour de témoignages des différents acteurs du dossier – le procureur Philippe Bilger, l’élu socialiste Julien Dray, la journaliste Patricia Tourancheau, la maire de Bagneux, les enquêteurs de la BRI, la psychologue qui a mené les négociations avec Fofana, ou encore la sœur d’Ilan Halimi -, le réalisateur fait le choix d’autopsier ce drame devenu symbole de la violence antisémite.

On l’a douché, puis on l’a tondu, puis on l’a tué, puis on l’a brûlé: Le processus de la mort d’Halimi est un processus bouleversant .

Maître Francis Szpiner lance le film, en répondant à la question posée de façon sous-jacente : D’abord on l’a douché, parce que l’on ne voulait pas qu’il y ait de traces d’ADN, puis on l’a tondu, puis on l’a tué. Après l’avoir tué, on l’a brûlé. Le processus de la mort d’Ilan Halimi ne peut que renvoyer à la mémoire juive qui est celle de l’exécution des juifs. Le processus de la mort d’Halimi est un processus bouleversant .

Pour l’avocat de la famille Halimi, qui a fait d’Ilan Halimi la personnification de la manifestation antisémite en France, la réponse tombe sous le sens, mais pour la conseillère d’un des prévenus, Maître Françoise Cotta, «  Cette posture requiert prudence. »

Ce face à face résume d’emblée l’enjeu du documentaire : mettre en lumière un déni, celui de la police et de la justice, qui tardèrent tant à prendre en compte la piste antisémite dans l’enlèvement du jeune homme, ce 21 janvier 2006.

Mario Menara, commandant à la Brigade criminelle de Paris, reconnaît qu’Ilan Halimi est la première personne enlevée qu’on n’a pas retrouvée vivante. C’est un échec qui a marqué beaucoup de collègues , même si près de 400 policiers furent mobilisés pour cette enquête. Jean-Jacques Herlem, Directeur adjoint de la Police Judiciaire de Paris, l’admet également: tous les gens de cette maison ont fait ce qu’ils pouvaient. […] On peut mettre toute son énergie, toute son expérience et puis ne pas aboutir.

Déjà, l’obsédante question : qu’est-ce qui a empêché à ce point la hiérarchie policière, et par la suite la justice et les médias

Hier soir, chacun avait, et a encore à l’esprit, l’obsédante question : qu’est-ce qui a empêché à ce point la hiérarchie policière, et par la suite la justice et les médias, d’envisager et d’admettre qu’au-delà du crime crapuleux s’exprimait une haine antisémite, viscérale, culturelle : la haine de ce qu’Ilan représentait. Oui un crime antisémite avait bien eu lieu dans cette France du début du 21ème siècle.

Cet échec s’expliquerait par une mauvaise stratégie de départ : le « gang des barbares » aurait déstabilisé la Police Judiciaire de Paris par son mode de fonctionnement. Il y a eu une série de ratés, estime Patricia Tourancheau, chroniqueuse judiciaire à L’Obs, alors que la sœur même d’Ilan, Yael, ajoute : Je pense qu’ils n’étaient pas préparés à ce type d’enlèvement, à ce type de personnes derrière.

Nous n’allons pas revenir sur ce qui mit à mal la stratégie des policiers, leurs difficultés à retracer les appels du gang, dont beaucoup provenaient de Côte d’Ivoire, le « manque de chance », le fait que de nombreux messages postés à partir de cybercafés empêchèrent les enquêteurs d’ identifier leur adresse IP, le choix de ne pas médiatiser l’enlèvement, le refus de diffuser le portrait-robot de «l’appât», en sa possession pourtant, la principale erreur ayant été de minimiser l’éventuel aspect antisémite de l’affaire : Cet aspect-là, on l’a en tête, mais ça ne peut pas être un axe d’enquête à lui tout seul, explique Germain Nouvion, chef de section à la brigade criminelle.

Autant d’erreurs d’appréciation des enquêteurs chargés de l’affaire

Au final, les tortionnaires d’Ilan « baladèrent » la Police des Polices de France», résume Yaël Halimi.

L’affaire avait pourtant ébranlé la France : le 13 février 2006, Ilan Halimi fut retrouvé agonisant en banlieue parisienne, près d’une voie de RER dans l’Essonne, torturé à mort.

Lors du procès, la question se posa de savoir si l’antisémitisme repose sur le fait de tenter d’extorquer une rançon à la famille Halimi, supposément riche car de confession juive. Comme si c’était l’un ou l’autre l’antisémitisme ou le crime crapuleux. Mais l’antisémitisme revêt une dimension intrinsèquement crapuleuse , résume le philosophe Adrien Barrot[1].

Février 2016. Emilie Frèche, coauteur avec Ruth Halimi de La vérité sur la mort d’Ilan Halimi[2], contactée par 20 Minutes, affirme que les parents d’Ilan et ses sœurs habitent toujours en France. Les parents travaillent toujours et mènent une vie très discrète. Ils restent en retrait de tous les hommages et ne veulent pas s’exposer dans les médias. Ruth Halimi que je vois souvent, est une femme exceptionnelle par sa force vitale, même si la mort de son fils l’a amputée d’une partie d’elle-même, déclare-t-elle.

Très marquée par les attentats de 2015, Ruth, la mère d’Ilan, a le sentiment que la mort de son fils a inauguré une période inquiétante. C’était la première fois depuis de longues années qu’on tuait un homme parce qu’il était juif. Elle confie que son fils, d’abord enterré au cimetière juif de Pantin, repose depuis 2007 à Jérusalem.

L’idée que des gens puissent un jour profaner sa tombe était insupportable à sa famille, explique Emilie Frèche. Yaël Halimi et Anne-Laure Abitbol, sœurs de la victime, se sont exprimées en avril 2014 sur Europe 1 à l’occasion de la sortie du film 24 jours, d’Alexandre Arcady, redisant combien c’était toujours une épreuve d’en parler.

Rappelons que le cinéaste Alexandre Arcady, invité sur le plateau d’On n’est pas couché pour évoquer son film, « 24 heures », consacré à l’assassinat d’ un jeune homme juif, s’était vu opposer par le chroniqueur Aymeric Caron que l’‘antisémitisme n’existait que dans des psychés dérangées et que le vrai crime était l’existence de l’État d’Israël, le sniper de Laurent Ruquier n’hésitant pas à établir un parallèle entre l’assassinat d’Ilan Halimi et les enfants palestiniens victimes de violences au Proche-Orient et, ce faisant, « justifiant » presque le meurtre d’Ilan Halimi, à telle enseigne que la production décida de couper la scène au montage.

Ruth Halimi confie que la rédaction du livre avec Emilie Frêche avait été une thérapie pour elle, et qu’elle avait accepté qu’Alexandre Arcady en fasse une adaptation qui soit un « film éducatif »: Je voulais aussi que le film témoigne de la bonté et du caractère solaire d’Ilan, poursuit Ruth Halimi. C’était un bon vivant, le cœur sur la main. Le jour où la jeune fille est venue l’appâter dans la boutique de téléphonie, il était en train de remplacer un ami au travail […] Chaque 1er octobre, jour de l’anniversaire d’Ilan, je me rends en Israël sur sa tombe couverte de petits cailloux, équivalents des fleurs dans la religion juive.

Elle montre volontiers des photos d’Ilan, qu’elle porte toujours sur elle, insiste sur son charme, sa gaieté : Il était séduisant, mais aussi terriblement attachant. Il était très ouvert, il avait des copains de toutes confessions. Il était confiant dans la vie et c’est cette confiance qui l’a tué. J’ai inculqué cette curiosité des autres à mes enfants. Je suis née au Maroc, on a toujours cohabité sans problème avec nos voisins musulmans.

Dans un entretien accordé en exclusivité à Michèle Fitoussi pour le magazine Elle, un mois avant le procès des ravisseurs, elle dit avoir voulu témoigner afin de laisser une trace durable de cette histoire, et aussi pour alerter l’opinion du danger d’un antisémitisme revenu sous d’autres formes.

          

Une génération qui n ‘a plus de références, plus de repères, plus de valeurs

Elle revient sur les « ratés » de l’enquête : Les policiers étaient totalement à côté de la plaque, ils n’avaient pas l’habitude des enlèvements avec demande de rançon, il n’y en a pas eu en France depuis celui du baron Empain en 1978. Ils ne pensaient pas qu’Ilan pouvait être tué. Ils ont cru avoir affaire à des bandits classiques, mais ces gens-là étaient hors normes. Ils n’étaient pas des marginaux. Certains ont fait des études, ils avaient des familles, quelques-uns étaient encore des enfants. Il y avait un Antillais informaticien, une jeune Bretonne, stagiaire dans la police. Ce n’étaient pas des barbares à l’état pur. C’est une nouvelle génération qui n’a plus de repères, plus de références, plus de valeurs. Quand on leur a demandé ce qu’ils comptaient faire avec la rançon, l’un d’eux a répondu : « Je voulais m’acheter des vêtements de marque, […] Dans l’immeuble où Ilan était détenu, la bande avait bloqué l’ascenseur, mais personne n’a réagi. Un des jeunes en a parlé à son père qui a répondu : « Surtout ne dis rien à la police. » Quarante personnes étaient au courant de l’enlèvement. Personne n’a rien dit […] Un matin, en ouvrant le journal, j’ai vu un entrefilet disant qu’un jeune homme avait été retrouvé agonisant. Je me suis tout de suite dit : « C’est mon fils. » […] Pendant des mois après la mort d’Ilan, j’ai marché dans les rues en hurlant.

Ruth explique trouver peu à peu l’apaisement et la force dans sa foi,  et avoir été portée à bout de bras, ajoutant : et ça, c’est la force du peuple juif. C’est cette solidarité qui m’a permis de traverser cette épreuve […] Si je fais le premier pas, Dieu m’aide à faire le deuxième […] J’ai aussi ressenti la force de ma communauté, cette cohésion […]

Donc hier, aujourd’hui, demain, des commémorations.

Juste gâchées cependant, à notre sens, par la sortie annoncée du film Eperdument, de Pierre Godeau, qui raconte, devinez quoi, l’histoire d’un amour impossible entre une prisonnière et un directeur de prison, une histoire vraie donc, tirée du roman Défense d’aimer de Florent Gonçalvez, directeur modèle de la prison de Versailles, arrêté pour avoir entretenu une liaison avec une de ses détenues – et pas n’importe laquelle.

Le directeur de prison et “l’Appât”

Alors certes, le cinéma et la littérature n’existeraient pas sans s’intéresser à de grands criminels, des bourreaux. Sauf que les protagonistes de cette histoire d’amour impossible sont Emma A, alias Yalda, la jeune femme qui a servi d’appât pour Ilan Halimi dans ce guet-apens, et le Directeur de la prison. Sauf que cette affiche est rendue publique presque jour pour jour à l’anniversaire de la mort d’Ilan Halimi. Et qu’on y voit deux comédiens beaux comme tout et que l’accroche commerciale se fait sur le thème « un amour impossible en prison ». Une image romantique, avec deux comédiens très beaux, et avec la promesse attirante d’un amour impossible. Je suis heureux que le thème du grand amour déchirant revienne au cinéma, car ce sont mes sujets favoris. Je regrette que ça se fasse sur la tombe de Ilan Halimi […] ça me fait gerber, écrit Joann Sfar sur sa page Facebook cette semaine.

Ben moi aussi, ça me fait gerber. Et je repense à Daniel Brindel dans son atelier qui me disait, il y a juste dix ans : Je n’arrive plus à peindre. L’art ne peut donc rien contre la barbarie. Et je pense à Ilan. Tu aurais eu 33 ans, Ilan.

Sarah Cattan

[1] Si c’est un juif , d’Adrien Barrot, . Réflexions sur la mort d’Ilan Halimi. Éditions Michalon, Paris, 2007.

[2] La vérité sur la mort d’Ilan Halimi, de Ruth Halimi et Emilie Frèche, Points, 2014,

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12 Comments

  1. Quelle horreur, la communauté juive ne s’en remettra jamais…
    Cela à commencé avec Ilan et cela continue. Les gouvernements n’ont toujours retenue la leçon.
    En France, on tue les juifs parce que juifs. Alors les beaux discours de l’hypocrite macron, de l’hypocrite castaner et de l’autre ferrand
    il n’y a que le CRIF pour y croire.
    ROSA

  2. Je ne suis pas juive , mais j’ai vécu cette histoire pratiquement au jour le jour à travers les médias ! Ça m’a d’autant touchée , qu’Ilan a été retrouvé à 5 km de chez moi et que passant sur cette route située en contrebas de la voix ferrée , j’aurais pu être celle qui a appelé les secours !
    Ce crime sordide restera à jamais gravé dans ma mémoire et je ne peux jamais passer devant cette endroit sans avoir la gorge qui se serre et les larmes aux yeux !

  3. Une pensée pour Ilan, qu’il repose en paix. A l’époque de ce crime horrible, j’ai été très touchée, et les larmes me viennent encore en pensant à ce qui est arrivée à ce jeune homme.

    Je ne suis pas juive, je suis solidaire avec la communauté juive.

    Malheureusement en France l’antisémitisme est toujours présent.
    Le gouvernement doit prendre des mesures fermes et cette justice laxiste doit condamner ces assassins.

    • De même, Nathalie, je ne suis pas juive mais je suis toujours extrêmement indignée par les agressions aux propos haineux et physiques. Mes lectures s’orientent naturellement sur des histoires vécues durant les années sombres, si bien qu’elles attirent naturellement l’attention de mes enfants et de mon petit-fils qui empruntent mes livres. Il est essentiel de transmettre cette triste vérité. J’ai toujours une pensée pour Ilan et sa famille, ainsi que pour Sarah Halimi et ceux que je ne connais pas. Qu’ils reposent en paix.

  4. Le martyre d’Ilan m’avait profondément touchée et horrifiée et je n’arriverai jamais à comprendre comment des êtres soi-disant humains peuvent faire preuve d’autant de cruauté…40 personnes au courant de l’enlèvement et personne n’a bougé ?! J’admire le courage et la noblesse d’âme de la famille d’Ilan et regrette que l’on confonde encore trop souvent laxisme avec démocratie…

  5. Une pensée pour leurs parents est les enfants de madame Sarah que Dieu console vos cœurs est met.du baume.
    A koun dif rebbi lahna. En kabyle
    Recevez la paix de Dieu le shalom .

  6. Jamais je n’oublierai Ilan , un jeune homme comme les autres , martyrisé par une bande de crapules qui croyait que les Juifs sont riches et qu’ils peuvent payer une rançon. Je pense souvent à Ilan, à ses horribles souffrances, et je me demande comment des êtres humains peuvent faire subir cela à d’autres humains.Je prie pour toi Ilan et je pense à ta famille.Repose en paix Ilan.

  7. D’abord toute ma pensée à toi, très cher Ilan Halimi si tu peux m’entendre là où tu es, toi qui es resté si seul aux mains de ces barbares comme abandonné de tous pendant 24 jours, alors que ta mère, ton père, tes soeurs faisaient l’impossible pour te retrouver et te sauver. Toute ma pensée aussi à toi, Ruth, maman d’Ilan, en espérant, sans trop y croire, atténuer un peu ta douleur immense, celle de ton mari et celle des enfants qui te restent. Honte pour toute l’éternité à Fofana et ses complices. Sans jamais oublier les Français absolument remarquables, les Justes de 1940-1945 et la poignée de ceux d’aujourd’hui, honte à Laurent Ruquier qui a recruté et employé la crapule Aymeric Caron et a seulement “coupé au montage” une scène digne d’Hitler au lieu de foutre un grand coup de pied au cul de ce déchet, en public sur le plateau de télévision devant des millions de téléspectateurs, avant de se séparer une fois pour toutes de cette raclure. Désolé pour la grossièreté du propos mais la politesse, cela se mérite. Au lieu de cette justice élémentaire, le propagandiste, comme son illustre prédécesseur d’il y a 90 ans en Allemagne, a encore influencé longtemps des millions de Français et sûrement donné des idées à certains. La haine absolue qui imprégnait le “Gang des barbares”, celle qui gouvernait aussi le “discernement” de celui qui a martyrisé plus tard un autre Halimi, ou plutôt une autre, Sarah, au milieu de “bouffées délirantes”, tout cela n’est pas venu par hasard. Ruth, fais attention.

  8. J’écrivais en Février 2006, à l’aune de son assassinat barbare, ce poème à Ilan, texte qui, m’a-t-on dit, moi en Israël, a été un moment affiché à la vitrine de l’enseigne où travaillait Ilan :

    ________Un arbre au nom d’Ilan

    Sur une terre inculte on a planté un arbre,
    Au détour d’un chemin, comme une plaque en marbre (1).
    Pas loin passaient les trains poussant leurs hurlements,
    Couvrant les cris d’Ilan de leurs sourds grondements.

    Qui les a entendus au corps qui agonise,
    Qui a vu qu’un enfant tremblait nu sous la bise,
    Qui a su les douleurs endurées en son corps ;
    Qui a pu profaner le respect dû aux morts ?

    Comment imaginer ce qui est impensable ?
    J’ai même vu pleurer les pelletées de sable ;
    On a beau répéter qu’il y repose en paix,
    Trois semaines c’est long, milliers d’éternités.

    Les six millions de Juifs, en la période sombre,
    Les nazis ont tout fait pour qu’ils ne soient qu’un nombre (2) ;
    Voir images ou films, écouter les témoins,
    Semblait un cauchemar ou fiction de martiens.

    En Ilan comprends-tu, au ciel de sa souffrance,
    Ce qu’ont pu endurer, d’Allemagne ou de France,
    Chacun des déportés aux mains d’êtres sans lois ?
    C’est lui qu’on suppliciait six millions de fois.

    Sur une terre inculte on a planté l’érable ;
    Sa sève à tout jamais gardera l’immuable
    Des gouttes de ton sang, ta sueur et tes pleurs ;
    Ne t’en fais pas Ilan, l’arbre pousse en nos cœurs.

    27 Février 2006
    © Charly Lellouche

    En mon site de poésie en :
    http://chalellouche.free.fr/dtitre.php?title_id=393

  9. Et un peu avant que l’on plante un arbre au nom d’Ilan z”l, scène qui a inspiré mon poème ci-dessus, j’écrivais à l’annonce du meurtre barbare :

    _______Écrire ton nom Ilan ?

    Écrire, écrire, à quoi ça sert, dites le moi,
    On peut crier, on peut hurler, qui entendra ?
    Avoir raison ou avoir tort, la même chose,
    On te piétine et on te broie, comme une rose.

    À fleur de l’âge, en plein envol, on t’a tué,
    La haine en eux, toi de l’amour, mais torturé,
    Ta mère en pleurs, c’est son enfant, on l’assassine,
    Il paraîtrait que la démone est maghrébine.

    Bien entendu, quand on mettra la main dessus,
    On nous dira à qui la faute, on ne sait plus,
    “Mal des banlieues”, “Intifada, “Caricatures” ;
    Nous c’est du sang, d’un innocent, qu’on fait ratures.

    Ces fous cruels, ces tourmentés, ces fils d’Aman,
    Ils ont brisé nos cœurs encor, au corps d’Ilan,
    Qu’ils sont maudits, et à jamais, âmes damnées,
    Et que leurs noms soient effacés, en fleurs fanées.

    Mais quel est donc, ce culte fou où c’est permis
    D’ainsi fouler la vie à mort, faire ennemis
    Les seuls porteurs, du vrai credo qu’offrit Moïse,
    La Source d’eau de leur croyance, et leur méprise !

    16 Février 2006
    © Charly Lellouche

    Peut être fredonné sur un air de Rap..

    Comme l’avait chanté Jean Ferrat dans son “Nuit et Brouillard” :

    “Je twisterais les mots s’il fallait les twister…”

    En : http://chalellouche.free.fr/dtitre.php?title_id=391

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