Ces jours-ci les français pourtant décrits comme largement vaccino sceptiques ne comprennent plus rien à la stratégie vaccinale pratiquée dans la lutte anti-covid.
Alors qu’au niveau mondial la vaccination a été appliquée à plus de 10 millions de reprises, la France plafonne à moins de 500 vaccinations c’est à dire un score infinitésimal. A titre de comparaison Israël où la campagne vaccinale a commencé le 20 décembre a dépassé le million de personnes vaccinées et atteint un rythme de croisière de 150 000 injections par jour. L’exécutif français est évidemment à l’origine de ce raté magistral dans le démarrage de la campagne de vaccination.
Tout d’abord, à la différence de bien d’autres pays, à ce jour aucune logistique n’a été déployée pour que le vaccin puisse être distribué partout. Dans un changement de pied magistral le ministre de la santé indique le 31 décembre que tous les personnels de santé de plus de 50 ans pourraient se faire vacciner à partir du 4 janvier. Pourtant, aucun personnel de santé ne sait quand et comment il aura droit à ce fameux vaccin . Bien des médecins s’adressent à l’hôpital ou à l’ordre des médecins et reçoivent la même réponse, aucun protocole n’est en place et aucune date n’est prévue.
Ce que l’on sait, c’est que la bureaucratie du ministère de la santé a édité des manuels pléthoriques à respecter pour la vaccination, faisant ressembler ladite vaccination à un parcours d’obstacles.
Une des explications du retard français en la matière c’est cet étrange phénomène du principe de précaution poussé à l’extrême qui fait que le gouvernement appuie en même temps sur l’accélérateur et sur les freins.
Agissez comme ça avec votre voiture, vous la cassez.
En agissant de la sorte les autorités réussissent la triple performance de mécontenter les pro-vaccins qui ne parviennent pas à savoir quand ils auront accès à ce précieux sésame, mécontenter également les anti-vaccins qui penseront toujours que c’est de l’argent jeté par la fenêtre et aussi de ridiculiser le pays, bon dernier dans l’ordre des vaccinations. Le Président de la République a semblé vouloir accélérer le mouvement lors de son allocution du 31 décembre et dans son interview du 3 janvier dans le JDD.
Il n’est bien sûr pas trop tard à condition d’en finir avec l’impéritie.
L’impéritie c’est le manque de capacité dans la fonction qu’on exerce.
Or en France comme ailleurs il n’existe pas de médicament connu pour le covid. On ne sait pas traiter ou pas assez les formes graves et on ne pourra donc revivre normalement qu’avec l’immunité collective que seul peut conférer un vaccin efficace. Aujourd’hui la seule solution c’est la prévention.
Depuis que les vaccins existent , de nombreuses maladies mortelles ont disparu alors qu’elles tuaient des centaines de millions de personnes. Et ces vaccins sont bien sûr obligatoires… Qui a encore peur de la tuberculose ou de la variole ?
Le covid a déjà tué plus de 65 000 français et maintenant qu’on peut le prévenir , tout retard dans la campagne de vaccination sera durement jugé.
Raphaël Nisand
Chroniqueur sur Radio Judaïca