Marco Koskas. Mantras et prêt à penser

Pendant une vingtaine de minutes, ce fut un plaisir. J’écoutais Hortense Archambault, directrice de la Maison de la Culture de Bobigny, dite MC 93, répondre à une interview sur le concept absurde de commerces “essentiels et non essentiels” inventé par le gouvernement Macron pour combattre le virus.

Elle expliquait avec des mots simples et une douceur charmante que l’on ne peut pas vivre plus longtemps sans beauté, sans fiction, sans théâtre, sous peine de devenir fous. Elle alertait sans crier et insistait sans menace sur la catastrophe qui nous guette à vouloir considérer que les lieux de culture n’étaient pas essentiels.

Et puis à un moment donné, ça a commencé à se déglinguer. L’intervieweuse induisit des notions arbitraires comme “la Seine-Saint-Denis, département le plus jeune de France”, (comprenez : le plus arabe), et Hortense se mit à vanter les mérites de sa boutique comme “Carrefour des culture” , et autres mantras de l’extrême gauche.

Peu à peu, le charme et la qualité de l’interview se perdirent dans le prêt-à-penser des milieux culturels français, pour qui rien n’a autant d’importance que la place faite à l’arabisation et aux arabo-musulmans.

Une vague nausée me prit et je quittai mon lit pour aller faire couler mon café.

https://www.franceculture.fr/…/lin…/hortense-archambault

© Marco Koskas


Son Balace Bounel, publié chez Ramsay, reçut en 1979 le Prix du Premier Roman. Marco Koskas, pensionnaire de la Villa Médicis de 1980 à 1982, est l’auteur de la biographie du Docteur Schweitzer ( 1992 chez Lattès ), mais également de nombreux romans. Si on lui doit l’adaptation du Roi des Schnorrers d’Israël Zangwill, créé au Festival d’Avignon en 1995, Si on a lu et aimé Mon coeur de père, publié chez Fayard en 2012, Ivresse du reproche, et son Bande de Français, retenu en 2018 pour la première sélection du très prestigieux prix Renaudot, faisant dire au chroniqueur du Point que Marco Koskas écrivait comme un “combattant du style”, “un guerrier tartare” au service d’un “récit alerte, violent, désordonné, où on entend cette musique de plus en plus rare dans la littérature contemporaine étouffée: la respiration de l’auteur“, il faut aujourd’hui lire Aline Pour qu’Elle Revienne, décrit comme un “polar lyrique et déjanté” et que TJ vous présentera très bientôt.

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