
C’est irréversible
Kaddish
C’est la migraine de la décapitation.
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ou, comme on le traduirait en anglais, puisque depuis des décennies je vis à cheval sur deux pays et deux cultures, « la paille qui a rompu le dos du chameau ».
J’ai beau faire des gâteaux, regarder pousser mes tomates, m’abrutir de séries télévisées, ça ne passe pas. On a dépassé le stade de débattre, d’analyser, de comprendre, d’excuser, de louvoyer. On est dans l’abjection la plus ignoble qui surgit de quelque côté qu’on se tourne et j’ai dans la poitrine le cri de Munch qui n’en finit pas. J’ai envie de hurler à la mort et jusqu’au firmament, tant les événements autour de moi me répugnent, me choquent, me révoltent.
Je suis ce qu’on appelle une citoyenne lambda qui malgré elle, est prise dans une spirale mortifère dont on ne voit plus le bout.
De quoi tu te mêles, tu n’habites plus en France!
Je suis née en France, j’ai son passeport, j’ai été éduquée dans ses écoles républicaines et c’est ma culture. De mon désert du Nevada j’ ai accès à toutes les news françaises et je lis tous les journaux en temps réel, je suis donc aussi informée que si j’y étais et je suis outrée.
Qu’un professeur meure décapité au 21ème siècle dans une province française pour avoir fait un cours sur la liberté d’expression est l’aberration maximale. Qui plus est, lui-même bien pensant, après avoir offert aux élèves que cela offusquerait ou dont cela froisserait les « sensibilités » de sortir de la classe, aberration en elle-même: Depuis quand sort-on d’une classe si on n’est pas capable d’y entendre ce qui s’y dit…
Décapité par un abruti tchétchène de 18 ans, dont le crâne a été bourré par l’imam du coin et qui, illuminé par cette foi mortifère, s’est senti investi d’une mission meurtrière de la façon la plus barbare et chère à sa culture. Un migrant que la France a généreusement accueilli sur son sol et qui n’était pas connu des services de police comme « radicalisé » mais « juste » pour des faits de droit commun, devenus une banalité révoltante qu’on ne relève même plus, ce qui aurait , en soi, dû suffire pour l’expatrier…
Et avec ça, la France a une des législations les plus strictes en matière d’armes mais on voit bien qu’elle est totalement inefficace au regard de tous les attentats dont les acteurs, faute d’armes, s’accommodent très bien de hachoirs de boucher, de couteaux, de camions ou voitures-bélier.
Et, cerise sur le gâteaux, on a un président qui a le toupet, toute honte bue, comme une passionaria de pacotille, de clamer « Ils ne passeront pas » et dont le ministre de l’intérieur en écho nous dit sans rire « iI faut que la peur change de côté ».
Mais mes braves messieurs, « ils sont déjà passés », mieux que ça, « ils » sont installés et « ils » font la loi , dictent les comportements et font plier Marianne, et « ils » n’ont pas peur, puisque dans cette culture, mourir est un honneur…
Pourquoi juste maintenant vous réveillez-vous et dans l’urgence d’une opinion publique qui gronde, prenez-vous des mesurettes à la va vite que vous n’avez pas prises auparavant par lâcheté, laxisme et vil électoralisme.
Où étiez-vous pour les meurtres de Toulouse, du Bataclan et des terrasses, de Charlie Hebdo, du prêtre tué dans son église, du marché de Noël, de Sarah Halimi défenestrée, du « camion fou » à Nice, de l’Hyper Casher, du chef d’entreprise décapité, du récent attentat à nouveau devant les anciens locaux de Charlie Hebdo… jusqu’à quel degré de barbarie devez-vous être confrontés pour comprendre la mesure de ce qui arrive: qu’un élu de la République soit massacré?
Pendant la révolution française ce seraient vos têtes qui seraient au bout de piques dans les manifestations, mais la plèbe s’est avachie dans le bisounoursisme et ne réagit plus qu’avec des fleurs, des bougies, des marches blanches, et des “ »vous n’aurez pas ma haine ».
Vous avez de la chance… Heureusement que devant les nazis on n’a pas dit « vous n’aurez pas ma haine » ou que Charles Martel n’a pas pensé de même à son époque…
On a tellement ménagé la chèvre et le chou, tellement accepté d’aménagements, tellement fait d’atermoiements, tellement utilisé d’euphémismes et de langue de bois, tellement de reculades et de soumission, que nos braves gouvernants ne comprennent pas pourquoi on continue à avoir ces « résultats »: le déni est un virus aussi dangereux que le Covid, si ce n’est plus.
Mais tu ne vis plus en France, alors occupe-toi de tes oignons…!
Justement, je vois avec horreur et angoisse les mêmes problèmes ici aux USA. Je me rend compte que l’Amérique est un géant aux pieds d’argile en train d’être détruite pas ses propres enfants gangrenés, et ayant subi depuis des décennies, depuis le jardin d’enfant, des heures et des heures de propagande qui les ont complément contaminés au point que les idéaux sur lesquels ont été bâtis le pays sont bafoués et foulés aux pieds, remplacés par les idéologies et slogans tiers-mondistes/écolo/ gaucho/progressistes/utopistes et qui nous amèneront à notre perte très rapidement.
Donc à la migraine de la décapitation, s’ajoute celle des élections. Tant de fraudes ont été déjà découvertes et avérées dans les votes par anticipation qu’on se demande si on pourra vraiment avoir un résultat au lendemain du vote, le 3 Novembre. Très peu de jours donc jusque-là pour savoir si nous allons basculer d’un monde à l’autre: quel que soit le résultat des urnes nous nous acheminons vers des gros troubles…
Et pour finir comme un noir corbeau survolant tout ça, le spectre du COVID qui n’en finit pas de nous pourrir la vie et de toucher des gens proches autour de nous.
Nous vivons une époque merveilleuse…
© Martine Eckerling