Chacun dans son rôle. Juste une infinie tristesse dans l’air. Une sorte de frénésie sur les ondes. Que d’hommages pour Toi, Samuel. J’entends que tu seras doublement décoré. Des rassemblements se tiennent. Un peu partout. Un peu n’importe quand. Faut être rentrés avant l’heure Tu sais.
Les vacances de la Toussaint 2020 portent ton nom. Celui du barbare qui t’a décapité On l’a à peine entendu. Ils dissent le tchétchène. Le jeune tchéchène. Ils disent aussi Le père d’élève. Et puis un nom sort du lot. Celui d’un islamiste patenté. Qui avait pourtant pignon sur rue.
La Laïcité. Voilà le seul joli mot qui revient en boucle. C’est là qu’on réalise qu’avant Toi, les media n’en parlaient guère in fine.
Dans un grand élan fait d’un soudain courage, ils virent des noms que tous nous savions suspects. Tu vois: je ne dis pas « collabo ». L’Observatoire de la Laïcité, Ils ne le regardent plus avec les yeux de Chimène. Ils perquisitionnent partout. Ils ferment des mosquées. Ils regardent de près ce que trafique la Mosquée Omar. Tu sais, celle qui eut déjà maille à partir avec la justice parce qu’elle abritait des apprentis islamistes. La même où alla prier celui qui jeta par la fenêtre Sarah Halimi. Celle de Pantin Ils la ferment. Pour 6 mois. Malgré les excuses du … responsable. Ça fait penser aux 14 inculpés qui sont là, aux Assises. Supposés devoir rendre des comptes quant à leurs rapports avec les auteurs des attentats dits de janvier 2015 ; ceux-là, ils n’ont qu’un mot en bouche : Ils savaient pas. Je savais pas, M’sieur. Du Jawad puissance infinie. Leur lâcheté le dispute à leur bêtise. Laquelle semble décidément la chose qu’ils partagent le mieux. Tous.
Un Livret des Caricatures sera distribué en régions. Tu as bien entendu. Un Livret. Les Caricatures. Celles que tu as montrées.
Ils parlent tous de la rentrée : le Collège où tu exerças portera ton nom. Une minute de silence est évidemment programmée. Une différence de taille : Quiconque osera ne pas la respecter aura des comptes à rendre. Tu vois : ça ne sera pas comme les autres minutes de silence. Avec rires fourbes, regards furieux et autres insolences. Ils préviennent que la tolérance zéro sera de mise. Ils ne disent pas s’ils les embastilleront. Les pendouilleront. Les décapiteront. Ben non. Pas ça. C’est de fort mauvais goût je te le concède.
Y a d’ailleurs pas de blague encore te concernant. Tous sonnés. Les humoristes et nous tous retrouverons le gout de l’insolence peut-être. Plus tard. Y a quand même l’avocat de Soral qui te demande via Twitter si Toi Samuel, Prof d’histoire, Tu y croyais, à la Shoah. Et puis Burgat. Son tweet infâme à ton sujet. Ces deux-là ont tenté d’en rire. Tu sais, ce rire gras.
Charlie certainement a osé. Je n’ai pas lu Charlie depuis Toi.
C’est l’heure, se disent certains. Là, tout de suite, il y en eut un pour parler de guerre civile à nos portes. Puis d’islamisme. De terrorisme. Non Samuel : terrorisme islamiste, ça il a pas pu. Il a encore fait le coup du Pas d’amalgame.
T’as les tchéchènes aussi. Va falloir faire gaffe à nos propos : Pas d’amalgame. Certains osent relever que le terroriste qui a visé les anciens locaux de Charlie récemment venait de Russ… Stoooooop : Pas d’amalgame.
La situation est étrange tu vois. On croirait que Tous Ils le géraient, ce terrorisme islamiste. Pour preuve les éléments de langage délivrés pour la Séance de questions à l’Assemblée ce matin : Ils ont tous la liste des réformes entreprises depuis 3 ans.
C’est juste ballot de les voir ainsi s’agiter et, qui sait, agir, Eux auxquels il aura fallu un … élément déclencheur. C’est juste une torture que de réaliser que cet élément-là ait été … une décapitation. La tienne, Samuel.
