Deux individus ont été placés en garde à vue. L’un d’entre eux, de nationalité pakistanaise, est accusé d’avoir perpétré avec la complicité de l’autre une attaque au hachoir sur des piétons qui passaient près d’eux aux abords de l’ancien siège du magazine Charlie-Hebdo (CH). Deux personnes ont été gravement blessées. Une enquête est diligentée par le parquet national antiterroriste.

Le criminel a été félicité par son père, sa famille & l’ensemble des media pakistanais.
Loin de condamner l’attentat, loin d’envoyer un message de solidarité à son homologue fet au peuple français, le premier ministre de la « république islamique du Pakistan » Imran Khan, a appelé devant l’Assemblée générale de l’ONU à lutter contre l’ « islamophobie » & s’en est pris à CH, prétextant du caractère prétendument nocif du blasphème à l’encontre de l’islam.
La réaction du chef du gouvernement pakistanais est précisément indicative sur plusieurs points.
1- L’absence de message de regrets, d’amitiés, de solidarité du gouvernement pakistanais envers le gouvernement français est une rupture des règles diplomatiques et de la responsabilité des Etats sur les fautes de leurs nationaux.
2- La charge du premier ministre pakistanais contre CH devant l’Assemblée générale de l’ONU correspond à la synthèse entre l’assassin et complice, l’attaque au hachoir sur des piétons & le gouvernement représentant l’ensemble des institutions de la « république islamique du Pakistan ». Cette synthèse consacre la solidarité du Pakistan islamique avec la terreur commise à Paris aux abords de l’ancien siège de CH.
3- L’argument d’ islamophobie avancé par Khan est une méthode utilisée de tous temps par les pouvoirs autoritaires & autocratiques. Elle consiste à victimiser le coupable aux yeux de tous ceux qui ne sont concernés qu’indirectement et à empêcher la solidarité anti-mafieuse avec les Etats démocratiques attaquées sur leurs sols.
Cette méthode repose sur le néologisme « islamophobie » créé aux fins de bloquer tout blasphème de l’islam ou toute critique des pouvoirs djihadistes. Elle est très usitée en France.
4- Le comportement criminel de l’assassin appuyé par la « république islamique des Pakistan » révèle brutalement l’éthique, la méthode, la règle des régimes « islamiques » tels que le Pakistan ou l’Iran.
Compte tenu des difficultés & des drames que crée en France le djihadisme d’une part, compte tenu d’autre part des préparatifs d’une loi visant à réprimer le djihadisme, le bas niveau des réactions du gouvernement français aux incartades de Kahn est particulièrement inquiétant.
L’absence de propositions françaises visant à supprimer les aides que l’Union européenne (UE) accorde au Pakistan est stupéfiant.
Une occurrence encore plus révélatrice s’est produite dans une autre région, au Liban, mais s’agissant du même djihadisme. Le président français Macron a procédé à Beyrouth & à Paris à des déclarations très critiques à l’égard de la milice djihadiste Hezbolah, armée et financée par la « république islamique d’Iran ».
Or, quelques jours plus tard, le 30 septembre 2020, l’agenda diplomatique de l’ambassade de France au Liban et le service de presse de la milice Hezbollah précisent un entretien de courtoisie entre l’ambassadeur français Bernard Foucher et le responsable du « bureau des relations internationales » du Hezbollah, Amar Moussawi, le 30 septembre 2020.
Volonté d’atténuer les propos publics du président Macron? Mesure de précaution tentant d’éviter de nouveaux attentats en France? Les silences & les discrétions françaises ne permettent pas de répondre à ces questions. En revanche, il possible d’avancer l’absence de transparence & le déroulement de contradictions diplomatiques de la part de la France. D’un côté, lutte officielle contre le terrorisme, & de l’autre, réunion entre un ambassadeur français et une milice djihadiste.
L’attaque terroriste djihadiste commise à Paris par un pakistanais a conduit le gouvernement pakistanais à la justifier en condamnant l’ » islamophobie ». Cette attaque n’a pas conduit la France à une réaction diplomatique d’usage envers le Pakistan, ni à rompre les réunions de son ambassadeur à Beyrouth avec le Hezbollah adepte des attentats.
Dans ces conditions de contradictions et d’opacités, quel crédit accorder aux déclarations de Macron sur la milice djihadiste au Liban & au projet de loi relatif au djihadisme en France ?
En toutes hypothèses, ce ne sont pas les tergiversations du grand-écart français qui contribueront à éviter de nouveaux attentas sur le sol français.
Pierre Saba