
« Au début, elle a timidement lancé le Maître… Et puis elle est restée là, humble, muette, à assister à sa propre humiliation, à la mise en évidence de sa fonction d’alibi.«
Voilà comment Schneidermann, responsable de l’émission Arrêt sur images, croit tacler Christine Kelly, Présentatrice de Face à L’Info, la meilleure d’entre nous, compétente, professionnelle ayant bossé ses sujets, courtoise, mais ce personnage voit en elle le passe-plat d’Éric Zemmour, mieux encore : la noire de service.
N’appelons plus ça un dérapage. Une bévue. On ne sort pas impunément de telles saloperies éminemment racistes en plus que d’être machistes.
Avait-il quelque différend à régler avec sa consœur, laquelle l’éclipserait, Schneidermann ? Ou alors, un peu comme Sarkozy et son humour grotesque, s’est-il révélé, lorsque Zemmour, s’exprimant sur les nouveaux critères de sélection du meilleur film mis en place par l’Académie des Oscars, Christine Kelly s’abstint de réagir, ce qui, il est vrai, est tellement inhabituel sur nos plateaux télé que Schneidermann ne put en déduire que cette vérité : Christine Kelly était la servante de Zemmour.
Non, ça n’est pas sur les déclarations d’Éric Zemmour que se focalisa le présentateur d’Arrêt sur images. Il commença, à raison, par fustiger le fait que personne sur le plateau n’ait repris l’éditorialiste. (La chose concernait une fois encore … les Juifs, que voulez-vous) : Quelqu’un va-t-il le reprendre ? Quelqu’un va-t-il lui faire valoir que les Juifs français, en France, au début du XXIe siècle, ne sont pas précisément ce qu’on pourrait appeler une catégorie dominée, souffrant de sa sous-représentation à l’écran, s’étrangla-t-il, avant de tacler de façon indigne la journaliste-alibi.
Daniel Schneidermann, hier, s’est déshonoré tout seul.