Du jamais vu à Deauville !
Un couple qui y réside depuis des années laisse exploser sa colère : » C’est incroyable cette invasion sur la plage du “ 93 ” et de l’Afrique, depuis des semaines. Je n’en reviens pas. Je ne vais plus à la plage. Impossible de trouver une place ! ” Ce couple, bien sûr, exagère. La plage de Deauville est immense, et il suffit d’aller plus loin.
Mais, c’est vrai, tous les jours, des gares ou en voiture, des centaines de familles venues des quartiers de l’Ile-de-France, déferlent sur la plage de Deauville. Avec leurs parasols, leurs glacières, leurs tapis, les sacs de nourritures, le pain, les gâteaux. Tout pour le pique- nique permanent de la journée.
Un véritable raz-de-marée. “ Rester tout l’été dans notre quartier, avec les enfants après deux mois de confinement qui ont été très durs, ce n’était pas possible pour nous ” commente Hédi Boubacar, un jeune costaud aux épaules larges, 45 ans, salarié dans une agence de déménagement. Un peu plus loin, au restaurant “La Paillotte”, plein à craquer, où se retrouvent tous les jours, les habitués de Deauville, on revient sur le même sujet : l’invasion de ces “indiens” comme ils les appellent. “Mais je rêve ! je ne suis plus à Deauville, mais à Bamako. Ou à Alger ! Comme est-ce possible ? Ils vont finir par nous envahir. Il faut faire quelque chose ! Prévenir le maire !” explose, lui aussi, Michael, un chirurgien gastro, propriétaire d’un appartement à Deauville. Il se trompe. Bien sûr que le maire de Deauville, Philippe Augier (sans étiquette), est au courant. Et il le fait savoir sans détours. Il est même énervé.
Dans un éditorial publié dans “Deauville Magazine”, le magazine municipal, et intitulé “Sommes nous propriétaires du soleil, de la mer, et de la plage” , il fustige ces “réflexions scandaleuses” et réaffirme sa volonté de continuer à “recevoir avec plaisir et bienveillance” tous les visiteurs. “La plage est à tout le monde, il n’est pas question de l’interdire à qui que ce soit” écrit le maire. Et si je devais un jour l’interdire, ce serait aux racistes et aux xénophobes”. Bravo Philippe Augier pour votre bon sens et votre courage !
Alain Chouffan