Tribune Juive

Sarah Cattan. Non! Non et Non!

Lorsque je regarde cette photo postée par mon ami Charles Rojzman, quelque chose d’étrange m’étreint. Une certaine désespérance. Mêlée d’un fou rire un brin nerveux. Tout ça teinté d’ironie. D’une lassitude indicible aussi.

Mon Dieu. Oui il m’arrive bien étrangement d’user de cette exclamation, moi la non-croyante, la Juive assurément, la Juive de Kippour. Mon Dieu donc, (Avez-vous noté la majuscule : je respecte les croyants qui respectent les non-croyants), Mon Dieu donc, Que s’est-il donc passé pour que ces péronnelles, en Norvège donc, s’emparent à leur tour de cette dite « cause » et appellent au BDS, Boykott Israël disent-elles

Dieu (encore lui. Faudra refaire notre lexique et m’ôter « tout ça » puisque nous sommes en mode ménage, Black Lives Matter oblige), Dieu, donc, sait que je suis d’une famille on ne peut plus LOL : de purs macronistes dînent en s’écharpant avec quelque mélenchoniste, lesquels flirtent avec des LR et de nostalgiques Vallsistes. Mais de « ça », nous n’avons pas ! Dieu soit loué ! (Je ne le fais pas exprès. Devrai rajouter dans ma do-list « refaire la liste des expressions qui collent avec moi »)

De « ça » Nous n’avons pas.

Nous, nous en avons, des ado écolo quasi extrémistes. Des vrais de vrais quoi. Qui militent au quotidien. Adaptant à leur propre vie les règles nées de leurs choix : ils déménagent sans ascenseur. Sans voiture. Ils sont végétariens ? Tu plaisantes ? Ils sont végan sans en faire un plat et sans tristesse. Inventant de succulentes recettes où une béchamel se fait avec des noix de cajou en guise de lait etc.

Nous en avons, des ados. Tous, sans exclusive, préoccupés du monde dans lequel ils vivent et vivront. Déterminés à le changer. Mais voilà : « Ils » n’ont pas, eux, mis Israël en place de génocidaire du peuple palestinien. Et ça n’est pas parce qu’ils sont Juifs.

Les nôtres donc, d’ados, ils ont été élevés avec le principe majeur d’objectivité. Ils savent ce qu’est le doute. Le questionnement. La tolérance. Leurs professeurs, même via les cours zoom de cette année si particulière, ont été à la hauteur. Leur parlant, via Diderot ou le Don Juan de Molière, de « droit au blasphème ». Via « votre serviteur », qui a conduit tout ce joli monde au théâtre juste avant la fermeture pour un Don Juan assez extra-ordinaire

Bref…

Je suis colère. Je suis chagrine. Envers ceux, parents, enseignants, media, qui nous ont engendré ces petites norvégiennes et leurs pairs. Les ont nourris de haine. Biberonnées à un si précoce antisionisme au goût amer.  Génération Adama, Disent-ils…

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