Tribune Juive

Sarah Cattan. Et on appelle « ça » une ministre? Et on appelle « ça » un Président?

Notre Ministre. Garante de la Justice

Les bras m’en tombent. Lorsque incompétence, compromissions, veulerie, petits arrangements, « frousse », capitulation sont les seuls mots qui acompagnent la nausée – Je ne brade pas les mots – la nausée donc, à l’énoncé d’une … « info »

Certains s’étonnaient que notre Président ne se fût en rien mêlé au chaos général de la maison France depuis le drame que le racisme engendra à Minneapolis, donnant de la façon la plus vile qui fût la mort à George Floyd.

Nous reviendrons sur la récupération scandaleuse et indigne qu’en firent notamment en France ceux qui, contrairement à nous, ont, eux, soudainement, une âme et un cœur, et se sont pris à s’émouvoir et à poser genou à terre, eux qui se sont tus pour Ilan Halimi, Eux qui se sont tus lorsque furent tués des enfants juifs qui pénétraient leur école un matin, eux qui se rangèrent vite aux abonnés absents lorsqu’une femme fut arrachée à son sommeil, lynchée, fracassée avant que d’être jetée vivante par la fenêtre, – la chose ayant été filmée – et qu’une autre fut lacérée et brûlée, juives qu’elles étaient toutes deux.

Myriam. Je posterai ta photo.

Rien. Seul le silence, un brin gêné, fit écho à cela. Des regards qui se portèrent « ailleurs ». N’est-il pas vrai que les français juifs ne sont que 400 000 mille et que surtout, surtout, ils seraient tous trop suspects d’être tous complices des colons sionistes.

Non Il n’est point ici question de faire valoir l’indignation à géométrie variable: ce serait trop aisé, voire … un brin dégradant, tant il est de ces choses qui ne s’enseignent pas.

Mais tout de même. Tout de même. Si nous avions le projet de vous toucher quelque mot sur cette foule méprisable tant elle a fait montre ici de récupération à tout va, mélangeant tout, offensant tout, utilisant tout, comment dire notre indignation lorsqu’on apprend que Nicole Belloubet va recevoir la famille d’Adama Traoré. Notre ministre veut, dit-elle, « répondre aux interrogations » de la famille Traoré. Je parle bien de la Ministre qui, dans l’Affaire Sarah Halimi, s’est fait un devoir , mais un devoir, ah si vous saviez: le devoir de réserve qui sied, quoi.

Nicole Belloubet et Emmanuel Macron

Indépendance de la justice, chanta-t-elle tout au long de l’instruction surréaliste dans l’Affaire Sarah Halimi. Et comment l’en blâmer n’est-il pas.

Mais voilà: Dans l’affaire Traoré, Nicole Belloubet change de braquet. Elle obéira au désir du Président, lequel lui aurait demandé de « se pencher sur le dossier » Adama Traoré.

Nous ne savons qui, du Président ou de sa Ministre, est le plus condamnable. Lui l’aura convaincue, comme il aura su faire pour qu’Agnès Buzyn abandonnât son poste, laissant l’Hôpital mourir et s’en allant, sans vergogne, tenter, l’innocente, de conquérir Paris, puis revenir pleurnicher dans un media. Le Président ne fait plus illusion. Mais nous pensions encore qu’il existait des Ministres capables de dire NON. NON à la honte. A l’allégeance. Dites-moi juste ce que, après avoir reçu la famille Traoré, il conviendra alors de faire encore.

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