Tribune Juive

Freddy Eytan – Victoire de la raison et du bon sens

Nous constatons une fois de plus, le jeu politique varie et change d’une heure à l’autre. En Israël comme ailleurs, tout est volatile et peut changer ou basculer à la dernière minute, in extremis. Dans le théâtre de l’absurde où nous vivons, les coups sont fréquents, souvent imprévisibles et les promesses électorales sont rarement tenues.

Suite à la démission du président de la Knesset, Yuli Edelstein, la majorité des observateurs et des commentateurs annonçait avec assurance et conviction, le départ de Nétanyahou dans les rangs de l’opposition, et la formation par Benny Gantz d’un nouveau gouvernement minoritaire soutenu par la liste commune des députés arabes.

Mais voilà, soudain, à la dernière minute, tout bascule. Coup de théâtre spectaculaire et dramatique : Gantz est élu président provisoire de la Knesset par le bloc de droite et deux frondeurs, Hendel et Hausner.

L’ancien chef de Tsahal ouvre ainsi la voie à un gouvernement d’union nationale mené au départ par Nétanyahou.

Tandis que Gantz choisit courageusement la realpolitik, Lapid, Yaalon et Lieberman choisissent la lâcheté, la vengeance personnelle et refusent tout compromis. Boycottant le débat, ils n’ont même pas eu le courage d’être présents à la Knesset lors du vote pour élire Benny Gantz.

En réalité, ils ont perdu la face. Ils passent honteusement dans les rangs de l’opposition, grinçant les dents et en colère, côte à côte avec les 15 députés arabes.

Le parti Bleu-Blanc formé de trois formations dans le seul but était d’écarter du pouvoir Nétanyahou éclate avec fracas au grand jour.

Benny Gantz avait bien compris qu’il ne pouvait former un gouvernement. Que faire au moment où des millions d’Israéliens sont confinés chez eux, attendant impatiemment une issue à la double crise ?  Gantz tranche rapidement, préfère la stabilité du pouvoir avec Nétanyahou qu’une fâcheuse aventure avec Lapid et Lieberman.

La raison et le bon sens ont remporté la victoire sur les intérêts du parti. Ils prévalent sur la politique mesquine et politicienne. Sans enthousiasme mais avec une forte conviction, le général baroudeur a obéi à sa conscience. Il a mis la vertu au-dessus de tout en appliquant la devise de sa propre campagne électorale : « L’Etat avant tout. »

Nous l’avons dit et répété ici souvent, dans les moments de crise grave, seul un gouvernement d’union nationale est capable de gérer toutes les affaires du quotidien et de l’Etat, de redonner à la population de l’espoir en attendant des jours meilleurs.

La pandémie du coronavirus est le catalyseur, le moment opportun, le plus propice pour former un gouvernement d’urgence et satisfaire la majorité écrasante des Israéliens.

Nétanyahou et Gantz ont réussi à sortir de la crise en évitant des élections anticipées chères et inutiles. Le nouveau tandem Bibi-Benny est plus que jamais mis à l’épreuve pour relever les grands défis et affronter les menaces.

Il possède une majorité absolue au sein de la Knesset et donc Nétanyahou et Gantz pourront accomplir plusieurs grandes et délicates missions dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale de trois ans :

Les semaines et les mois à venir seront donc décisifs pour l’Etat d’Israël et pour l’avenir politique du nouveau gouvernement d’unité.

A la veille de ces particulières fêtes de Pessah, souhaitons au nouveau gouvernement plein succès. Sa réussite sera aussi la nôtre.

Freddy Eytan                                                                                                               Le CAPE de Jérusalem  jcpa-lecape.org

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