Communique du Comité Laïcité République. Mme Belloubet rétablit le délit de blasphème

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COMMUNIQUÉ DU COMITÉ  LAÏCITÉ RÉPUBLIQUE

 «  Le 29 janvier 2020, la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, interrogée par une journaliste sur Europe 1, a condamné les appels au meurtre et le harcèlement en meute de la jeune Mila sur les réseaux, ce qui est le moins que l’on puisse attendre d’elle.

Cependant, elle a ensuite prononcé ces mots : « L’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c’est grave ».

Ce qui est grave, c’est que, dans ce qui apparaît comme un balancement destiné à équilibrer sa condamnation, en une période où les manœuvres électorales vont bon train et où les voix communautaristes et intégristes sont l’objet de toutes les convoitises, la ministre piétine allègrement et consciencieusement les lois de la République pour des raisons électoralistes.

Une brèche inacceptable dans le rempart laïque contre le retour du délit de blasphème

Cette affirmation de sa part est une brèche inacceptable dans le rempart laïque contre le retour du délit de blasphème. Comment une ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République française peut-elle faire preuve d’une telle irresponsabilité et ouvrir la voie à toutes les persécutions judiciaires – et autres – dont ‎pourraient dès lors faire l’objet les laïques ? Comment justifier ainsi a posteriori le procès fait à Charlie en 2007, dont on sait où il a fini par mener ?

Le Comité Laïcité République appelle le Premier ministre et la ministre de la Justice et Garde des Sceaux à déclarer sans aucune ambiguïté que cette déclaration est une lourde maladresse en contradiction avec l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881  et qu’elle ne reflète en aucun cas la position du gouvernement.

 La liberté de conscience est là pour protéger les individus contre l’emprise religieuse, pas pour interdire aux individus de critiquer, quels qu’en soient les termes, les religions.


Le Comité Laïcité République est une association reconnue d’intérêt général, fondée en 1989, à la suite de l’affaire du voile au collège de Creil. Parmi ses fondateurs, citons Elisabeth Badinter, Maurice Agulhon, Pierre Bergé, Henri Caillavet, Jean-Pierre Changeux, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Max Gallo, Gisèle Halimi, Albert Memmi, Claude Nicolet, Yvette Roudy, Claude Villers. « La laïcité, clef de voûte de l’édifice républicain, fondement institutionnel des libertés individuelles et de l’égalité des droits, ferment de l’intégration des citoyennes et des citoyens de toutes origines, constitue, aujourd’hui comme hier, l’assise indispensable de la paix civile et de l’unité de la Nation. »

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5 Comments

  1. Ce gouvernement n’est pas seulement composé d’individus incompétents et ignares : ce sont également de dangereux extrémistes, fondamentalement antirépublicains.

  2. Une dictature monarchique a trop longtemps dominé la France, malheureusement soutenue par l’Eglise catholique qui acceptait, pour affermir son pouvoir, de bafouer tout l’enseignement évangélique. Cela allait jusqu’à l’hérésie abominable des princes qui se prétendaient VICAIRES DU CHRIST! Les Eglises protestantes poursuivaient une action similaire. Il est juste de pouvoir critiquer ou insulter les religions qui ont trop souvent le goût du pouvoir et qui peuvent être une force libératrice ou une force d’oppression. Dans les moments tragiques, l’Eglise persécutée est plus agréable à Dieu que l’Eglise triomphante.

    Mais il ne s’agit pas de persécution mais “d’atteinte à la liberté de conscience”, suivant le ministre de la Justice qui se pense au-dessus de la morale et de la Loi, comme tout le troupeau Macronien. Cette “atteinte…” ne relève d’aucun texte légal mais bafoue la laïcité, suivant les principes américains modernes des moutons craintifs qui exigent une protection totalitaire.

    Le texte reproduit est évidemment juste mais la laïcité est un problème secondaire, rempart légal mais incertain et fragile contre les tentations totalitaires de religions dévoyées. C’est la République qui est menacée par l’appétit de domination des religions qui prétendent désormais tout contrôler sous prétexte de protéger des fidèles qu’elles maintiennent dans l’hérésie de l’intégrisme. Il s’agit d’un combat pour la République, non pour la laïcité, avec ses querelles interminables.

    Le combat républicain doit continuer à enrichir la France, affaiblie par la faillite des partis politiques et la mascarade présidentielle, c’est un combat de rassemblement auquel les juifs français ont toujours participé.

  3. La devise de Saint-Just c’était Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Dans la France obscurantiste du vingt et unième siècle il semble n’exister de liberté que pour les ennemis de la liberté… Les propos de la garde des sceaux sont consternants et à mon sens très révélateurs de la nature extrémiste du macronisme #jesuismila

  4. Le blasphème ne peut exister que pour l’individu qui croit. Celui qui ne croit pas est libre de dire tout ce qu’il veut des déités des autres.cependant, pour ne pas blesser autrui, il est bon qu’il modéré ses propos. Simple question de politesse et de savoir vivre.

  5. Il n’y a de blasphème que pour le croyant. Le non croyant est en droit d’insulter toutes les pseudos divinités, cependant si c’est un honnête homme au sens du dix septième siècle , il s’en abstiendra devant une personne dont il ne connaît pas les opinions et qu’il craindrait de froisser, dans la mesure où cette personne observe la meme courtoisie à son égard. S’il est en face d’une brute tout lui est permis.

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