Michèle Chabelski. Du Jardin des Finzi Contini à la Shoah…

Bon   Lundi 
     Le jardin des Finzi Contini
        Film de Vittorio de Sica 1970
    Avec Dominique Sanda,Lino Capolicchio, Helmut Berger, Fabio Testi.
       Ferrare 1938
    Une famille juive très fortunée accueille dans son luxueux parc un groupe de jeunes gens venus disputer un tournoi de tennis.
    Le club de tennis local  les a exclus.  Premières lois anti juives italiennes.
   

La première partie du film est une comédie de moeurs , une romance ratée entre Giorgio et Micol, dans cette communauté  juive totalement assimilée qui conserve les préjugés de classe inhérents à toute société.
  Dans la chatoyance du site  qui sert d’écrin aux amours compliquées, on assiste au ballet  amoureux de Micol et de son ami d’enfance, à la lente déliquescence de son frère Alberto ,amoureux de Bruno Malnate, le troublant communiste opposé à Mussolini,qui jouera un jeu pervers…
   

Mais la jeunesse juive italienne danse encore sur le tempo d’une insouciance aveugle au flottement d’un environnement de plus en plus menaçant.
   Et dans cette société ultra policée où les couleurs vibrent  d’ un éclat pathétique ,un duel politique oppose deux tendances d’une société qui commence à tanguer, le père de Giorgio, petit bourgeois sans fortune, adhérant inconditionnellement aux théories facistes.
    Micol rejettera sans pitié son amoureux transi de passion dans une scène dramatique où la caméra s’attarde longuement sur la Maguen David portée par la jeune femme, tandis qu’on la verra, plus tard, offerte  à un autre, non juif, et dépouillée de la médaille symbolique.
   La seconde partie voit les ombres du malheur s’abattre sur la communauté que des lois de plus en plus en plus répressives condamnent à   une  proscription sévère.
    Les couleurs sombres , des bistres, des gris,se font alors l’écho des ténèbres politiques menaçantes dans un monde que commencent  à consumer les lois nazies scélerates.
  Et la fin des amours de Micol et de Giorgio s’inscrira en parallèle avec la fin de l’enchantement d’un univers qui ploie irrémédiablement.

Un univers déchiqueté  par le nazisme aux griffes sanguinaires.



  Le sortilège s’émiettera dans ce  parc dont les hauts murs semblaient une infracturable protection ,  et qui devient sous nos yeux le symbole d’un abri foudroyé qui préfigure une fin inéluctable dans cet univers déchiqueté  par le nazisme aux griffes sanguinaires.
    La douceur et la lumière qui moirent la première partie du film  dans la pétrifiante  beauté des décors, des costumes  et des personnages se noieront dans les ténèbres qui fermeront les  yeux déjà symboliquement clos des membres de la communauté.
    En cette journée qui commémore dans les larmes et la douleur la libération du camp d’Auschwitz, nom maudit entre tous, on ne peut que porter haut les couleurs d’une espérance où les juifs resteront debout , dans un monde qui les protégera des boucheries antisémites que l’Histoire a semées au cours des siècles..
   On retrouvera le souvenir des suppliciés dont l’absence a si cruellement fracassé les survivants et trépané notre enfance incrédule qui s’interrogeait sur l’absence des membres fantômes de nos familles ébranchées…
   Journée de recueillement et de  réflexion , journée d’angoisse aussi, dans cet univers vacillant qui héberge aujourd’hui plus d’incertitudes que d’insouciance.
    Je vous embrasse

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