Knesset : troisième vote ! Est-ce sérieux ?

Les électeurs israéliens retourneront aux urnes début mars 2020, Ce sera la troisième fois en quelques mois.

La Knesset ( Photo: Amit Shaabi )

Il y a 13 députés de la Liste Arabe qui ne sauraient participer à une coalition.

Il y a 8 députés de Israël Beteinou, le parti de Liberman qui a déserté la majorité de droite pour la rendre bancale.

Pourquoi ? Derrière toute trahison il y a une humiliation.

Gantz et deux autres anciens chefs d’Etat-Major plus un journaliste très agressif, sont ensemble dans le parti Bleu Blanc qui est la réunion de quatre ambitions. Ils peuvent compter sur les élus de la gauche modérée ou communiste. Tous ensemble ils atteindront 44 sièges et il faut 61 pour être majoritaire.

Natanyahu est à la tête du Likoud qui peut s’allier avec deux partis de droite et deux partis religieux. Et il arrivera à réunir 55 députés … et il en faut 61…

Donc on repasse devant les électeurs et on espère qu’ils changeront d’avis. Les uns espèrent que le bombardement d’insultes, d’accusations sur des points graves et importants mais qui doivent faire l’objet d’un procès à venir, inciteront à changer de camp. Les autres espèrent qu’au contraire cela incitera à serrer les rangs.

Le Président Rivlin voudrait un gouvernement d’union nationale. Ceux qui devraient y participer ont tous une certaine idée des modalités de cette union : qui sera le Premier ministre la première année, les partis religieux en seront-ils et quelles concessions sont- ils disposés à faire, que se passera-t-il en cas d’ennuis judiciaires…. plus de questions que de réponses possibles.

Est ce que Netanyahu cherche à garder le pouvoir pour se procurer une immunité judiciaire ? Est ce qu’on lui a proposé de se retirer en échange de ne plus être inquiété par le Procureur ? Ce qui signifierait que ses ennuis judiciaires ont bien été inspirés par le désir de le voir céder la place.

Les cadeaux ( cigares, champagne ) sont anecdotiques. Discuter avec des patrons de presse d’une couverture médiatique moins corrosive de la politique suivie ne saurait être délictueux surtout quand il n’y eut aucune contrepartie puisque tout resta comme toujours : la presse de gauche et du centre tirant des salves ininterrompues contre le Premier ministre, sa femme et son fils. Liberté de la presse, quatrième pouvoir ?

Enfin l’affaire des sous marins nucléaires doit être examinée par des juges qui interrogeront des témoins, réuniront des preuves et décideront après que des experts et des avocats aient présenté des arguments et des points de vue des différends.

Est- ce le rôle d’une dizaine d’éditorialistes, d’une cohorte de politiciens de multiplier les déclarations et d’évoquer la teneur des sentences ? Voulez vous réformer la justice sans frais ? Supprimez tout l’appareil judiciaire et confiez sa tache à Facebook et à Twitter : il n’y aura aucun retard et la sévérité sera sans appel !

Le pays va voter, les sondages prévoient de résultats quasi identiques et les humoristes se disputent sur la date du quatrième suffrage, après Pessah ?

Pour qui faut- il voter ? Les électeurs sont fidèles : ils votent selon leur sociologie, leurs idées mais ils changent imperceptiblement. Une élection tient au déplacement de 2 ou 3 points des électeurs. En Italie des années de l’après guerre, il y avait une grande stabilité et la Démocratie Chrétienne l’emportait toujours. Les femmes allaient à la messe, écoutaient les sermons et les prêches et votaient DC alors qu’aux sondeurs elles déclaraient voter PS ou PC comme leur mari.

En Israël, il y a peu de différences entre Gantz et Netanyahu concernant la sécurité du pays, plutôt des changements de comportement ou de styles. Il y a chez Gantz moins de désir de soutenir les partis religieux et leurs exigences mais tout peut se négocier. Améliorer la vie de chacun, les deux candidats le souhaitent et ils sont bien naïfs ceux qui pensent voir Gantz la main dans la corne de la Fortune distribuer du bien être pour tous. Le taux de chômage obtenu jusqu’à présent, 3, 6 % et le PIB a 47.000 dollars sont des exploits dont Netanyahu peut être fier. Mais personne ne peut empêcher le libéralisme, le capitalisme d’être un système économique cruel.

Cruel et efficace !

Trump a déclaré qu’il ne soutenait pas Netanyahu mais l’Etat d’Israël. C’est évident. Mais les deux hommes s’entendent parfaitement. Trump soutient Israël comme aucun Président américain ne l’avait fait. On peut imaginer que Netanyahu en a quand même sa part… Dans un an, les élections américaines, Trump a vraiment beaucoup de chances d’être réélu. Il ne faut pas bouder son plaisir et piétiner la chance.

André Simon Mamou

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2 Comments

  1. Bleu-Blanc est la coalition de quatre ambitions ?
    Peut-être de 400 ? De 4000 ?
    Et le Likoud est la coalition de combien d‘ambitions ?
    Comme tout parti politique ?

    Par ailleurs la conjecture « Est ce qu’on…a proposé (à Netanyahou) de se retirer en échange de ne plus être inquiété par le Procureur ? » n’a aucun fondement et ne permet donc aucune conclusion.
    Le « on » n’existe pas ; personne n’a le pouvoir de « proposer » à Netanyahou une chose pareille.
    L’instance judiciaire ne connait aucune exception à la loi et seule la Knesset peut légiférer de la sorte.
    Or, personne ne peut s’engager sur un vote futur d’une future Knesset (de surcroit) non encore formée.

    Cet article manque donc d’équilibre.

    Concernant Trump : il vient de tenir une cérémonie à la maison blanche pour Hannouka, accompagnée d’un discours et de la signature publique d’un décret présidentiel très pro-israélien et philosémite.

    MAIS sans mentionner Netanyahou une seule fois.
    Sachant que dans des circonstances « normales » (il y a encore quelques mois) il l’aurait mentionné chaleureusement X fois.

    Il faut écouter (pas forcément croire…) ce que dit Trump mais aussi ce qu’il ne dit pas.
    L’omission de Netanyahou n’a rien d’une coïncidence : apparemment les deux se voient peu (ou pas) et se parlent peu (ou pas) depuis des semaines.

    Pour Trump (qui est très bien conseillé en la matière) désormais Netanyahou est sans doute un « lame duck » (un canard boiteux dont le sort est scellé). « He can’t deliver », en langage trumpien.

    Trump se positionne déjà pour l’après-Netanyahou et il sait pourquoi.
    Sous une forme ou une autre, l’ère Netanyahou, après 13 ans au pouvoir est terminée.

    • Tout à fait d’accord avec ce commentaire! Il y a des centaines d’ambitions au Likoud mais c’ st seulement à Bleu Blanc qu’il y avait un accord de « rotatsia » au profit de Lapid qui a fait échouer Gantz et enrager les deux autres chefs d’Etat-Major
      « On » désigne des pourparlers, des suggestions, des promesses et bien sûr pas des engagements officiels impossibles à formuler! Trump serait très maladroit s’il évoquait Netanyahu mais il le soutient en permettant à ses représentants de dire oui aux demandes du Premier ministre par exemple sur la vallée du Jourdain .
      Netanyahu peut très bien perdre cette troisième élection . Il peut également la remporter.Les électeurs israéliens décideront mais ceux qui veulent l’écarter du pouvoir devront gagner dans les urnes pas dans les éditoriaux ou sur les réseaux sociaux ! Vous voyez je suis d’accord avec votre commentaire et vous devriez être d’zccord avec le mien !

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