Haut-commissaire aux retraites, Jean Paul Delevoye a déclaré lors d’une réunion publique rassemblant des jeunes « On est dans un moment très malsain de notre démocratie où on cherche à jeter en bouc émissaire : hier, c’était le Juif ; aujourd’hui, c’est le Musulman, après-demain ça sera encore un autre »
L’analogie entre la situation de « bouc émissaires » des Juifs d’hier & celle des Musulmans d’aujourd’hui est une absurdité historique & sociologique.
Aucun des critères dévolus aux populations juives entre & pendant les deux guerres mondiales (lois organisant la spoliation, l’esclavage, la persécution, la ségrégation, la sélection, la déportation, l’extermination, et tout ce qui a conduit les populations juives à la mort dans les souffrances les plus extrêmes) ne sont applicables aux « Musulmans » d’ « aujourd’hui ».
Les grossièretés de Delevoye constituent une indignité supplémentaire infligée aux Français juifs par le détournement de l’Histoire. En comparant des éléments incomparables en termes de Droit, d’Histoire, de sociologie, Delevoye banalise devant un public de jeunes la souffrance des victimes de la shoa. Il rend ainsi encore un peu plus difficile le combat républicain de lutte contre la falsification de l’Histoire et contre l’antisémitisme.
Il est affligeant qu’un haut commissaire rétribué sur le denier public s’autorise de tels écarts historiques qui nuisent tant à la mémoire des victimes juives, à l’unité nationale, au combat contre le racisme et l’antisémitisme.
Il est vrai qu’en la matière, la France n’en n’est hélas pas à son premier faux pas
Pierre Saba