Manuel Valls nous avait ainsi interpellés en 2014: Juifs de France, sans vous, la France n’est plus la France! Notre Président se fait, lui, encore plus … lyrique. En paroles.

Le discours d’Emmanuel Macron mardi soir à Paris lors de l’inauguration du CEJ ou nouveau Centre européen du judaïsme a en effet fait parler de lui.
Il paraît que nous, Juifs, avons notre place en France où nous sommes aimés, aimés au point que … notre départ serait une amputation. Sic.
Le Président, revenant sur cet antisémitisme qui resurgit, n’évoque bien sûr pas ce nouvel antisémitisme … musulman, mais parle de … convertir les cœurs et les esprits, et pas seulement nous protéger.
Le judaïsme a joué un rôle primordial dans l’unité du continent pour bâtir ce qu’est la pensée, la civilisation européenne, pour forger au fond ce que nous sommes. Il est une part juive de l’âme européenne, façonnée dans les temps sombres autant que dans les jours heureux, a-t-il ajouté face à l’assemblée et un Joël Mergui offensif, qui, faisant allusion à l’attentat perpétré en 2012 par Mohamed Merah dans l’école Ozar Hatorah et à la prise d’otages de l’Hyper Cacher de Vincennes en 2015, compte faire du CJE un atout dans la lutte contre l’antisémitisme après les années troubles de 2012 et 2015,.
Joël Mergui qui avait déclaré la
veille de l’inauguration dans Le Figaro[1]
que Les juifs étaient une sorte de baromètre de la liberté, expliquant
que Si les juifs ne pouvaient pas être juifs dans une démocratie, c’est que
celle-ci courait un grave danger.
Il reste que tous nos représentants, eux aussi, se paient de mots. Regardez les photos, les reportages divers, qu’il s’agit de cette inauguration-là, d’une énième commémoration, voire d’un hommage à un Juif de plus assassiné parce qu’il était … Juif: Que sont ces visages reconnaissants de la présence d’une autorité, fût-elle celle du Président, si nous ne demandons pas de comptes sur la dichotomie entre ces « mots », qui ne coûtent rien, et ces votes qui les contredisent chaque jour, accablant Israël de tous les maux.
Nous en verrons encore la preuve au Dîner annuel du CRIF. Trop de complaisance devant cette inflation verbale, ce « En même temps », suivi de « rien de concret ».
Oui. Si les Juifs quittent un pays, c’est bien plus qu’une « amputation », Mister President. C’est juste l’échec flagrant et retentissant d’une politique. C’est la honte indicible de ceux qui n’auront pas su tirer leçon de l’Histoire.
Ainsi, Nous ferons la fine bouche et ne cesserons de nous étonner de ce grand écart perpétuel entre les discours prononcés lors d’inaugurations et autres commémorations, et les votes plus que discutables pour ne pas dire clientélistes de nos dirigeants, prompts à juger juger juger encore et toujours l’Etat hébreu.
Et nous encore, nous nous reconnaitrons dans les mots d’un Yvan Attal au micro de Benjamin Petrover sur I24News : J’aimerais qu’un président de France comprenne que le sort des Juifs de France est lié à ce qu’on rapporte d’Israël…
[1] Le Figaro. 28 octobre 2019. Interview de Jean-Marie Guénois.