Tribune Juive

L’annonce. Ou quand Yassine Belattar démissionne. Sarah Cattan

Voilà. Vous l’aurez bien cherché. Et moi aussi j’ai ma part là-dedans. Enervés que tous nous étions à débattre pour savoir si Zemmour avait ou pas dépassé les limites lors de son discours chez Marion Maréchal,

Déjà chauffés à bloc, colère que nous étions tous, lorsqu’un député RN fit pleurer un enfant, fût-il celui d’une femme voilée, nous avons, naïfs esprits, ouvert les digues et à présent, ben à présent où chacun a donné son avis, – si l’on peut appeler avis les contorsions d’un Ministre intangible lorsqu’il s’agit de Laïcité mais hostile à une loi, une de plus- eh bien maintenant, nous voilà dans le balagan le plus total, à ne même plus savoir où et quand le port dudit voile est permis et interdit, et à découvrir avec stupeur que peu de nos dirigeants le savent, in fine.

Ils sont tous là, délivrant leur avis

Ils sont donc tous là, envahissant les plateaux, lesquels se réjouissent de l’aubaine : le sujet en or est partout et chacun vient délivrer son docte avis : y a même Manu, qui nous a lâchés pour œuvrer à Barcelone, qui a le culot de s’en mêler sur Europe 1, volant au secours de Blanquer.

Mais pourquoi pas après tout ! Puisque même Latifa, la L.I.Z nommée Citoyenne de l’année par le Printemps républicain le 4 juillet 2018, a été interrogée, et que bien entendu, elle délivra la sentence, voilée qu’elle est elle-même depuis l’assassinat de son fils, mais entrant dans les écoles. Témoigner devant nos enfants. Voilée.

Latifa Ibn Ziaten, donnant son avis, le 14 octobre

Nos conflits affichés

La prise à partie de cette mère voilée, au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, par un élu RN, nous plongea donc dans des conflits intérieurs entre nous et nos potes, mais encore entre Nous … et Nous.

Les larmes d’un enfant.

Il n’en fallut pas plus pour que chacun reconsidérât la chose.

Jusqu’au moment où il fallut bien s’apercevoir combien, pauvres âmes niaises, nous avions été bernés.

Piégés, tous!

C’est qu’il y avait là tous les ingrédients d’une juste interrogation. D’une indignation. Et que donc, faisant la fatale erreur de faire passer l’émotion avant la rigueur, nous tombâmes dans l’odieux piège, oubliant Nasrin Sotoudeh et autres Amel Zenoune :

L’élu RN, courtois, mais qui n’oublia pas de filmer l’affaire. Piégés.

La mère, ravissante, sourire aux lèvres, consolant l’enfant : Piégés.

La même, accordant un entretien au … CCIF, toujours en embuscade et trop heureux de l’aubaine, et sombrant dans l’excès le plus détestable, jurant qu’on lui avait gâché sa vie blablabla, Fatima en somme pire que Greta : Piégés.

La Tribune des 90 au Monde, son intitulé révoltant : Jusqu’où laisserons-nous passer la haine des musulmans ? Piégés.

Le silence de nos amis musulmans. Celui des apostats aussi. Dont je compris définitivement, à l’occasion, pourquoi ils ne voulaient pas descendre dans la rue. Tant ils ne se reconnaissaient en rien dans les terroristes qui tuèrent, tuent et tueront encore indistinctement. Piégés qu’ils étaient.

Un Zemmour qui, face à un Mohamed Sifaoui fidèle à lui-même, profita de la Tribune pour glisser ignominieusement que l’homosexualité était un choix et le désir d’enfants de ces gens-là un … caprice : Piégés.

La détente grâce à … l’inénarrable Yassine Belattar

Piégés ? Mais avec, in fine, une belle tranche de rigolade lorsque, au moment même où Donald Trump écrivait à Erdogan un courrier peu protocolaire[1], Un autre, le désormais très comique Yassine Belattar, se fendait, lui, d’un long courrier à notre Président, terrible missive où il annonça de grandes choses :

Dans la Lettre ouverte qui marquera l’Histoire mais qui déshonorera une fois de plus le torchon Libé[2], l’humoriste que notre Président et nos media avaient de concert promu au rang de Conseiller, débatteur, diagnostiqueur, Yassine Belattar donc, Celui qui, face à Kouchner et Bruckner, invité qu’il était, vous dis-je, à donner son avis par L’Emission politique de France 2 et déclara que Niet, d’attentat il n’y avait point en France, juste des faits isolés… Mais encore que Poser la question de l’islam et de l’islamisme, c’était mettre en cause les musulmans… Mais encore celui qui appela directement Albert Chennouf Meyer et le menaça de porter plainte contre lui pour … racisme…

La terrible nouvelle

Cette fois, ulcéré qu’il était, Yassine, blessé, il prit la plume pour annoncer la terrible nouvelle : son départ du Conseil présidentiel des villes créé au printemps 2018. Cri d’alerte, titra … L’Express.

Car en effet, il l’était, le clown, Conseiller. Sur le sujet essentiel des banlieues.

Y et le Président

Et donc le Conseiller écrivit qu’il n’en pouvait mais : la France va connaître une mue communautaire et je ne puis me dire que je n’ai pas pu agir pour éviter cela.

Evoquant un contexte qui lui rappelait le pire passé, il poursuivit : Je démissionne du Conseil présidentiel des villes.

Oh non ! Pas ça Pas ça !

Je démissionne car je ne puis siéger dans une institution qui voit les humiliations que subissent les habitants des quartiers non pas pour l’endroit d’où ils viennent mais bien pour ce qu’ils sont tout simplement.

Oh non ! Pas ça Pas ça !

Je suis déçu que certains ministres que vous avez choisis ne supportent même pas l’idée de voir une femme voilée sur le territoire.

Oh non ! Pas ça Pas ça !

L’appellation banlieusard a laissé place à celle de musulman.

Oh non ! Pas ça Pas ça !

Je suis français, je suis musulman, je suis africain, je suis afro européen, je suis de banlieue. Je ne suis pas binaire, je suis français donc pluriel, poursuivit-il, dans une envolée lyrique un peu ampoulée tout de même, cher Yassine. Là, c’est la prof de littérature qui lui parle, à Yassine Belattar.

Nous sommes Français et nous aimons notre pays, vous pouvez comprendre comme il est difficile d’accepter pourquoi nous sommes tant haïs…

Oh non ! Pas ça Pas ça !

Sachez, M. le Président, qu’il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana.

LOL, grand LOL

Il signa … Y

Mais La cerise sur le gâteau, the cherry on the cake étant à venir : la missive porteuse de la sombre nouvelle étant signée …  Y

Y

Ben oui, quand on est potes on est potes hein, mais bon, faut pas exagérer Mister Président: Vous n’avez plus qu’à zapper de votre esprit les noms et visages de toutes celles, mortes, lapidées ou emprisonnées parce qu’elles refusèrent le port du voile, – Vous le faites d’ailleurs fort bien- Et Vous vous attelez à … sauver les musulmans. En grand danger que donc ils sont aujourd’hui.

Comme ils doivent être navrés, Boualem Sansal et autres Abdenour Bidar, qui n’eurent de cesse de nous prévenir, le premier nous disant déjà en 2016, répondant à Alexandre Devecchio : La France est un terrain très favorable à l’islamisation par la voie douce et par le moyen de la violence: elle est inquiète, divisée, épuisée, dégoutée. La force des islamistes et des prédicateurs est la patience.

S


[1] 9 octobre 2019.

[2] 18 octobre 2019.

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