
Zemmour nous explique tranquillement que islam=nazisme. Il s’étonne ( ou pas) d’être sous le coup d’une enquête pour appel à la haine. C’est sa spécialité, celle qui fait qu’il soit Zemmour. Il utilise le verbe pour ouvrir des tranchées, il est même payé pour ça.
On ne peut pas dire que l’islam soit un nazisme. Déjà parce le sophisme comme argumentaire ne sert que les intérêts des crétins qui le lisent ( le sophisme). Alors on va me ressortir la photo de Adolf et du Mufti, ou la légion musulmane de Hitler, ou l’histoire des brigades de la mort des pays l’Est chargées des corvées de bois. Pour autant ça ne valide pas les propos de Zemmour.
Peut on dire que l’islam est un totalitarisme ?
Si on entend l’islam comme religion et croyance liée à dieu, absolument pas. Les courants philosophiques sont pluriels et divers en fonction des origines. La façon de vivre sa foi différent selon que l’on soit indonésien, indien, arabe, égyptien, turc marocain, mauritanien. Les pratiques différent selon qu’on soit soufi, sunnite, chiitte, wahhabite.
Si l’on doit trouver du totalitarisme global ici, cela ne regarde que le croyant lui même et son rapport à dieu. Pour autant, il n’est pas possible de qualifier de nazifiant, ce pan de l’islam lié au Coran et aux individus. Zemmour commet ici une erreur en associant islam et nazisme..
Mais il existe aussi une dimension sociale à l’Islam. Une dimension de contrôle social qui s’applique aux musulmans d’abord, et en terre musulmane à toute personne habitant ou foulant le sol d’une théocratie se réclamant de l’islam. Il est évident que dans les démocraties les règles relèvent aussi du droit commun, même si ces règles humaines sont souvent remises en cause par des courants rigoristes ou des partis politiques salafistes et ou intégristes. Ils demandent que la loi humaine soit calquée sur la charia issue du Coran et tente d’influer sur les lois libérales. Pour autant, il n’est pas possible de lier cela au nazisme et Zemmour commet ici une erreur en associant nazime et Islam.
Zemmour commet ici une erreur en associant nazime et Islam
Mais alors pourquoi Zemmour fait cette analogie?
En France, les règles sont strictes sans être totalitaires. La laïcité gére le fait religieux et empêche le communautarisme. Elle empêche la partition au sens où il ne peut y avoir de lois spécifiques pour tel ou tel, ni de règles particulières reconnues comme supérieures y compris pour les courants religieux.
Alors quel est l’argument qui fait associer à Zemmour, islam et nazisme?
C’est sur le champ social qu’il pose ce sophisme. D’ailleurs il n’associe pas les deux vraiment, il les pose dans la même phrase. Et la lutte contre le Zemmour part de ce piège.
Cela ne nous empêche pas de faire quelques analogies. Mais pas en les liant au nazisme, mais simplement à l’extreme droite. C’est ici que Zemmour joue la carte qui fait de lui un cerveau supérieur. Il dédiabolise l’extreme droite connue, repérée par tous sur l’échiquier. Il explique en venant à la convention de la droite ( dure) que l’extrême droite traditionnelle n’est pas un danger puisqu’elle combat le nazisme. Comme au temps de la résistance….
Mais alors d’où vient cette analogie islam/ nazisme ? Sur quelle base affirme t-il la chose?
Zemmour surfe sur les sentiments
Zemmour surfe sur les sentiments. Lorsqu’il vient à la convention de la droite, ce n’ est pas pour parler à la droite qui achète ces livres et théorise déjà le grand remplacement et autres fadaises. Non, il parle au café du commerce. A la masse des gens qui par facilité, s’accordent à dire que les musulmans sont des nazis…
Mais pour autant il convient de se poser la question de savoir comment ce genre de conclusions arrivent dans les discours politiques. En réalité, c’est très simple.
On pense à tort, encore trop souvent que l’islam est une religion pauvre et de pauvres, qui associée à une victimisation permanente interresse la presse de gauche, et les partis politiques de gôches et d’extrême gauche.
Il n’y a qu’une poignée de représentants de la parole de l’islam « social » politique. Mais qui sont très actifs, et touchent par des canaux médiatiques le coeur de cible de la discorde. Le français musulmans.
En agitant les rancoeurs réelles ou supposées, un pseudo racisme religieux, un fumeux racisme d’état, ces agitateurs publics instillent le venin de la revendication communautaire. Tout est fait pour qu’ emmerge une identité musulmane. Une identité supra nationale, supra républicaine, et impérialiste. Nous n’approchons toujours pas du nazisme, mais de l’extrême droite classique et historique. L’identité est au coeur de la bataille Zemmour/ islam « social » politique. Cette extrême droite classique qui compte abattre la République, s’exonérer du laicïsme, baser une révolution nationale sur le droit canon catholique et introduire une identité essentialiste supérieure au droit commun.
Le soutien constant de la presse à l’islamisme et à ces portes paroles
La gauche se perd en défendant, faute de lutte des classes, l’extrême droite musulmane politique. Cela n’empêche pas aux musulmans d’être de gauche. Tous les musulmans de France ne sont pas en accord avec cette frange extrême droitière. Ils sont d’ailleurs majoritaire à ne pas s’associer à l’islamisme. Mais ils sont peu à le combattre.
Ceci s’explique en partie par le soutien constant de la presse à l’islamisme et à ces portes paroles. Presse qui ne fait plus son travail d’investigation sur l’extrémisme, mais passe les plats en « closeriffiant » des Bajrafil, Ramadan, Bencheikh.
La lutte anti-raciste traditionnelle, trouve ici un nouvel essor en mutant le racisme anti- arabe réel dans la société française, en lutte contre la pseudo islamophobie. La lutte anti racisme de gauche en défense de l’extrême droite. Mais on ne s’approche toujours pas du nazisme. De l’extrême droite toujours plus.
D’autant que nos représentant de l’islam social et politique, se réfèrent dans leurs prises de position, à des discours de prêcheurs exogènes qui théorisent l’homophobie, l’antisémitisme, le rejet de l’IVG, le mariage pour tous etc etc, le sexo séparatisme, le négationnisme, un totalitarisme idéologique sur fond religieux pour une réponse sociale. Rien de nouveau sous le ciel de l’extrême droite.
Mais il y a une dimension sur laquelle le nazisme touche les positions de Zemmour, ou du moins une dimension qui se lie au nazisme, même de façon capillotractée. Et ça ne va pas dans le sens de Zemmour.
L’islam « social » politique, l’islamisme, a un tropisme qui le caractérise. Le juif!
Non seulement les textes qui régissent la pensée des anciens et des docteurs en théologie qui prêchent le salafisme, ont un biais anti juif lié au Coran lui même, mais en France, les actions juridiques engagées par les milices ideologiques de l’islamisme, se posent autour d’une reconnaissance comparative avec les juifs. La véritable raison des actions est dans la volonté de faire de la défense du musulman une victime à la hauteur de l’antisémitisme.
Faire reconnaître un « peuple » par le culte
Faire reconnaître un « peuple », une Oumma identitaire, non pas par le sang mais par le culte. Une « race » que les indigenistes, milice raciste, théorise jusque dans les universités.
C’est légitime puisqu’en France le culte n’est pas reconnu par l’État ( en théorie). Il ne reste qu’à faire comme si l’état engageait des mesures de rétorsion contre le »peuple musulman » qui lui vivrait sa foi en dehors de la loi commune par obligation.
Une victimisation organisée par des boutiques racialistes tel le CCIF, qui additionnent des »faits islamophobes » dans la plus grande opacité. De là à faire de l’état français un état pétainiste en analogie avec les raffles et la shoah, il n’y a qu’un pas que passe régulièrement les détenteurs de » l’islamophobie ». De Taha Bouhafs, à Laetitia Avia, en défendant l’islamophobie, ils propulsent l’extrême droite musulmane dans le champs légal.
Cet écueil est délétère ! Il enferme l’ensemble des musulmans derrière le pare-feu de la race supposée. Tous ne se revendiquent pas de cette identité. Ils sont même majoritaires. Mais ils sont maintenant condamnés par des Zemmour, à l’infamie identitaire. Zemmour nous demande à tous, de nous lever sans distinctions contre l’islam, espérant que la concurrence extrême droitière sera avantagée en terre de culture catholique.
Que l’islam puisse être approché comme nazifiant dans les théocraties, ne regarde que les théocraties et les droits de l’homme.
En France, ce n’est pas le cas. L’État ne se met pas en chasse d’une population particulière. Aucun directeur de conscience ne fait politique au sein de l’État au point de cibler particulièrement une population, une race, une culture. Il est par contre évident que nos deux extrêmes droites identitaires ont des velléités de pouvoir. Et que l’un souhaite les clefs de l’État pour régler son compte aux » musulmans », et l’autre que l’État devient nazi pour vivre enfin pleinement comme un juif et devenir le nouveau peuple victime d’un totalitarisme ailleurs que dans une théocratie.
Mais la France résiste à cette tenaille idéologique, de part son histoire, et grâce au bouclier des consciences qu’est la laïcité. Toute la question réside dans les futures réactions politiques. Et l’acceptation que l’islamisme, le salafisme, le wahhabisme, l’erdoganisme ne sont pas des valeurs de gauche, mais qu’il s’agit bien d’une extrême droite comme les autres.
Ce qui est sur, c est qu’en France quoi que dise Zemmour, ce n’est pas un nazisme. C’est juste une identité qui marche sur les plates bandes des identitaires. Mais aussi sur la République, sur l’unité nationale, sur la laïcité.
Bref rien de nouveau sous le ciel de l’extrême droite.