27 heures pour qualifier de terroriste l’attentat à la Préfecture de Police. Sarah Cattan

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Un flash radio capté en voiture. Un mec. Un couteau. Une ou deux ou trois victimes. Au moins. Castaner arrive. De Laurent Ninez escorté. Le PM aussi. Mince, cette fois, ça doit être chaud : Y a même le PR.

Les précautions oratoires de mise sur le poste.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Alors ? Attaque ou attentat ? Si attentat, quoi qu’en dît étonnamment sur un plateau-télé le dirigeant sportif Mourad Boudjellal, les chiens que nous serions n’espéraient pas tous, non, que ce fût un islamiste.

Non.

Mais voilà. Ce mauvais esprit qui étrangement nous fait attendre l’identité du tueur. Echaudés que tous nous sommes. Un peu benêts que nous allons, avec nos associations d’idées à la gomme. Des victimes tuées au couteau. Egorgées. Ou juste poignardées ?

On roule.

Bientôt on se sentirait coupable

C’est que bientôt on se sentirait coupable avec nos pressentiments. Nos préjugés, allons, que cela soit dit. L’islamophobie de laquelle ils nous taxent lorsque nous dénonçons vent debout la radicalisation islamiste et le sang qui coula.

Les sirènes couvrent la voix des commentateurs.

Qui d’ailleurs ont peu à dire : le quartier est bouclé.

Le quartier, c’est la Préfecture. La Préfecture de Police.

Où s’est passée la chose ? A l’extérieur ou à l’intérieur ? Car le détail, là, vaut son pesant d’or.

Attaque ou attentat ?

Un auteur, une attaque

Tiens. Par un glissement non courant, l’attaquant-assaillant est désormais nommé l’auteur.

On te dit que le PR tiendra bien son Grand Débat sur les Retraites à Béziers ce soir. Qu’il ne changera rien. Toi tu conclus que donc, tout ça ne doit pas être si grave. Puisque le Président vaque aux affaires courantes.

Ça continue. Un auteur un couteau le nombre de victimes passe à 4. Puis 5 : il est neutralisé d’une balle dans la tête. L’auteur.

Sauf que ça se passe au sein de la Préfecture de Police de Paris. Sauf que là, c’est différent de la tragédie qui ôta, à la Gare Saint-Charles de Marseille, la vie à Maurane et Laura.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Sauf que assez vite on apprend que l’auteur, il est un élément interne de la Préfecture.  

Infiltration dans la Police

L’infiltration des services sensibles. 256° victime du terrorisme islamiste, titra aussitôt mon ami Thierry Seveyrat, évoquant cette crainte ancienne qui s’était avérée : puisque c’était bien au sein de l’un des services les plus exposés de la capitale qu’un homme, dont on saura vite, merci les réseaux sociaux, et Grâces soient rendues aux flics courageux qui nous rencardèrent et sans qui l’affaire serait peut-être restée dans les cartons de Beauvau, qu’il était converti à la religion de paix et d’amour, un homme gentil comme tout, venait d’assassiner et peut-être d’égorger quatre de ses collègues.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Restons prudents. Pas d’amalgame. Sachons raison garder hein, bande d’excités.

Au volant de ta voiture, tu te reprends à penser que c’est la guerre. Puisqu’au sein-même de la Préfecture, nos 253°, 254°, 255° et 256° victimes viennent de tomber. Un vendredi à 13 heures. En 7 minutes, apprendra-t-on le lendemain. De la bouche-même du Procureur.

27 heures avant que le Procureur prît la parole…

Car il fallut 27 heures avant que le Procureur la fît, sa déclaration solennelle. Etrange XXIème siècle où déjà, tous, nous savions. Tout. Les nom et prénom du terroriste islamiste converti à l’islam depuis une dizaine d’années. Adepte de la Mosquée salafiste dite de la Fauconnière. Mosquée dont le site laissait apparaître, parmi les prêcheurs invités, le nom de Youssef Baouendi, qui dirige le Bureau de l’organisation de la Ligue islamique Mondiale[1]. Mosquée dirigée par l’imâm Hassan El Houari, membre du Conseil théologique des musulmans de France, composé à sa grande majorité de prédicateurs de la mouvance Frères Musulmans… Mais encore  l’identité de son épouse. Laquelle était déjà en garde à vue. La nature de l’arme. Ce couteau en céramique qui passe la sécurité chez nous, en France, de peur que d’être too much intrusifs.  On en pleurerait.

L’assassin était, comme d’habitude, gentil souriant aimable et tout ça. Ah Il ne serrait plus la main aux dames depuis un certain temps. Ah Il avait, la veille, entendu … une voix. Comme ses frères.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Il avait échangé des SMS avec son épouse. Laquelle lui avait écrit Seul Dieu te jugera. Allahou Akbar lorsque, par texto donc, il lui fit part de son projet. Le procureur, qui devait bien la remplir, sa mission, après avoir égrené à la seconde près les 7 minutes qu’il aura fallu au terroriste pour accomplir son forfait, et avoir assuré que le terroriste aurait adhéré à une vision radicale de l’islam, nous donna ce samedi à 16 heures le nombre exact de textos envoyés. Et ça, nous ne le savions pas !

Il était donc 13 heures et même si Le scénario, on le sait tous par cœur désormais, on se prend à penser à ces agents. Cette pause déjeuner. A leurs familles. Leurs amours.

Pendant ce temps était diffusée en boucle la déclaration du Ministre de l’Intérieur qui s’acharnait à parler à la France d’homicide volontaire et qui ajouta, – Le scénario, on le sait tous par cœur désormais -, que rien à cette heure ne permettait de penser à un acte terroriste : L’auteur n’avait jamais présenté le moindre signe d’alerte. De concert, ils entonnaient tous, ceux du Gouvernement, la même rengaine. Ils refusaient de faire trop vite tout lien avec un acte terroriste. Et ne leur dites pas terroriste … islamiste.

Un PM qui renouvelle sa confiance à son Ministre de l’Intérieur

Il y aura peut-être une démission, justifiée, de Castaner. Car le scandale, cette fois, est d’Etat. Concomitamment à la catastrophe industrielle de Lubrizol. Dans cette France où s’exacerbe un sentiment d’abandon et de révolte face à ce qui ressemble à tant d’irresponsabilité de la part des corps dirigeants. Ces dirigeants qui, au lieu de gérer l’Etat et de protéger les français, semblaient se payer de mots…

Oseraient-ils cette fois, si, forcés par l’évidence, ils devaient admettre que l’auteur était un terroriste islamiste, nous le vendre encore comme … un déséquilibré.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais.

Des pressions pour orienter vers la piste de la démence

Le Ministre de l’intérieur, le PM, le PR, tous ils doivent demain rendre des comptes  à la France puisqu’au moment où j’écris, le délégué syndical VIGI Police Noam Anouar, après avoir décrit l’auteur comme un fonctionnaire ayant accès à un certain nombre de données sensibles et auquel venait d’être renouvelée une habilitation secret défense,  affirme[2] que l’Institution a essayé d’occulter l’attitude de radicalisation de l’assaillant : On a voulu nous forcer la main pour nous orienter vers la piste de la démence et de la folie passagère, or petit à petit les éléments matériels nous ont amenés à conclure qu’il s’agissait d’un acte délibéré, préparé, prémédité et à vocation terroriste. Il a poursuivi, évoquant des pressions exercées sur certains de ses collègues et sur lui-même : Dès le départ, j’ai ressenti une forme de violence communicationnelle de la part de personnes qui souhaitaient protéger l’Institution et la dédouaner de ses responsabilités. Il évoque des signaux faibles dès le départ qui pouvaient faire avancer la piste de la radicalité. Mais encore les faillites de la DRPP dans la gestion de la lutte antiterroriste.

Des policiers, sous couvert de l’anonymat, évoquent eux aussi des pressions sur des membres de la DRPP pour ne rien révéler des alertes passées sur le comportement de l’adjoint administratif. Quelques-uns disent en avoir fait état à la Crim’. Il est là aussi, le scandale d’Etat.

Quel est décidément ce PR qui s’est barré à Rodez faire son Grand Débat sur les retraites comme si de rien n’était ? N’a-t-il pas mesuré l’ampleur de la chose? Ou bien a-t-il fait Comme si… Ce PR qui trouva que l’observance d’une minute de silence ferait l’affaire.

Quel est ce Ministre de l’Intérieur qui cette fois outrepasse les échecs et duquel chacun est en droit de se demander, en se le remémorant face caméras, s’il est d’une incompétence notoire ou alors fieffé menteur doublé d’un Grand Guignol qui, ne connaissant pas les réalités de son administration, caresserait l’espoir de parvenir à dissimuler une réalité qui s’applique à toute l’administration, à savoir l’infiltration d’éléments islamistes dans les services régaliens de l’État… Dans les deux cas: disqualifié de facto.

Quels sont ces dirigeants qui tous firent mine de ne pas savoir qui les finançait, ces nouvelles mosquées, centres mêlant, pour brouiller les pistes, cultuel et culturel, et qui feignent d’ignorer la stratégie frériste, l’entrisme dans nos écoles, nos hôpitaux, nos Universités, à la RATP, dans la pénitentiaire, jusque dans la police, où cette fois, un djihadiste en puissance était employé dans l’un des principaux services de renseignement français, un service en pointe dans la lutte contre l’islam radical. C’est à pleurer.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. On sait que, Après Aurélia, Anthony, Brice et Damien, les quatre victimes d‘un islamiste dans l’enceinte même de la Préfecture de police de Paris où ils étaient tous en poste depuis plusieurs années, d’autres demain seront saignés. Comme des animaux.

Le scénario, on le sait tous par cœur désormais. Mais eux, malgré l’extrême violence du mode opératoire et ses similitudes avec les vidéos du groupe Etat islamique, il leur a fallu un temps extra-ordinaire, plus de vingt-quatre heures de flottements et rumeurs, pour que l’affaire fût confiée à la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne. Certains évoquèrent un bras de fer.

Nous sommes en danger, gouvernés que nous sommes par des dirigeants pour le moins impuissants, au pire aveuglés. On ne peut combattre l’entrisme islamiste et persister à regarder avec les yeux de Chimène ses colonels. Rappelons-nous les propos surréalistes et lâches d’Emmanuel Macron, à quelques jours de son élection, vendant son âme au diable pour s’assurer quelques voix musulmanes, et assurant que Mohamed Saou, son ex-référent du Val-d’Oise, à côté de ça, était un type très bien, malgré des trucs plus radicaux

Même si ce soir, tard, Edouard Philippe demande le réexamen des outils en place pour détecter les signes de radicalisation, l’attentat au sein de la Préfecture de Paris, le fait qu’il eût pu avoir lieu, la façon dont on essaya de l’occulter, tout cela place les français face à un indicible scandale d’Etat.

Les français qui ne veulent plus entendre leurs dirigeants exprimer leur émotion dégoulinante et n’en peuvent plus, de leurs mesures cache-misère.

Les français qui attendent avec une impatience croissante que les musulmans de France réagissent.


[1] Source Le Point.

[2] Europe 1. 5 octobre. Journal de Wendy Bouchard.

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10 Comments

  1. Sauf que Sarah Cattan crache sur Zemmour (“je hais ses idée”).
    Et illico la réalité donne raison à Zemmour. Comme souvent hélas.
    On attend donc le mea culpa de Sarah.
    Et ça fait bien plus que 27 heures.
    Facile, cracher.

    • Bien dit. Par ailleurs, lire certains articles larmoyants sur feu Chirac, me ferait rire si ce n’était aussi grave. Il a été un des responsables majeurs de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Le déni et le clientélisme ne datent pas d’hier. VGE a été le premier de cette funeste et ininterrompue lignée. EM ne fait que poursuivre. Hélas. Le réveil se fera dans la douleur.

        • “Trop tard”, les deux mots qui expliquent l’origine de la plupart des drames. Trop tard pour comprendre, trop tard pour nommer, trop tard pour agir. Que n’a-t-on pas dit et écrit dès les années 80 s à propos du seul qui avait posé le diagnostic et proposé des solutions: JM le Pen. Nous aurions pu alors recourir à la médecine préventive tant qu’il était temps. On s’approche de l’amputation, sans anesthésie.

  2. Cet article est bien trop long. Le lire en totalité est fastidieux vu qu’il réitère largement ce que nous savions déjà par ailleurs, dilué sous un vertueux verbiage.
    Je saurai la prochaine fois.

    Pour le reste il commet un fréquent amalgame.
    Il confond le moment de la reconnaissance de la nature terroriste de l’évènement par les instances compétentes;
    et le moment de l’annonce de cette conclusion au public (les « 27 heures »).

    Aucun doute que les services antiterroristes s’en saisirent dès les premières minutes.
    Mais par la nature de leur activité ils ne médiatisent que rarement, et jamais en temps réel, l’orientation que prend l’enquête ;
    histoire d’éviter d’avertir prématuremment des cibles potentielles d’interrogatoires, recherches et perquisitions.

    D’où les 27 heures qui sont, à la reflexion, très raisonnables.

  3. Ce que je voudrais savoir ,c’est pourquoi la femme de ce tueur, qui a échangé des dizaines de messages avec lui “religieux” juste avant qu’il accomplisse son forfait,n’a pas averti la préfecture que son époux tenait des propos pour le moins inquiétants . Et elle a été remise en liberté.

  4. Je suis effaré par les incohérences des français, qu’il s’agisse des politiques, des journalistes ou des “spécialises” de la chose qui dénoncent et demandent la tête des quelques courageux qui osent crier que rien, depuis des dizaines d’années, n’est mis en place pour organiser les ripostes vitales contre la guerre déclarée ouvertement à la FRANCE par les islamistes criminels, ces criminels qui à ce jour ont infiltré toutes les administrations françaises jusqu’au coeur même de l’Etat ! Alors que

    la quasi totalité de nos concitoyens sont, eux, convaincus de la guerre qui nous est déclarée et que si on ne se dote pas, même provisoirement sans autre retard des moyens de toutes natures pour chasser ces nuisibles hors de france, nous perdrons cette guerre. Contrairement à ce qu’a déclaré E.Philippe, ce n’est pas d’abord à chacun des
    français de souche de se mobiliser pour aider les autorités à lutter : il devrait au contraire demander à tous les musulmans de france de manifester en masse aussi longtemps que nécessaire pour montrer ouvertement, notamment aux autorités, qu’ils souhaitent être les premiers soldats à lutter contre les salafistes en les pourchassant et en les dénonçant oû qu’ils se dissimulent. En effet, leur actuel silence est incompréhensible car il ne pourra que s’accentuer en France en réaction aux crimes ignobles commis par des musulmans au nom de Dieu. Et ce, même si l’on sait que si tous les musulmans ne sont pas des criminels, il faut admettre que tous les criminels sont musulmans. Dès lors, si la totalité des musulmans conservent le silence, c’est qu’ils approuvent les crimes commis au nom de Dieu et que la religion musulmane est incompatible avec les valeurs millénaires françaises . A bon entendeur, salut !

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