Le yiddish. Michèle Chabelski

Bon
Mardi

Je suis depuis ce matin une des modératrices de Yiddish Pour Tous.

Vous êtes donc priés de me parler avec respect, délicatesse et j’apprécierais également une certaine chaleur dans vos propos.

Il va sans dire que toute flatterie sera bienvenue, quel que soit le domaine abordé.

Je ne refuse pas non plus une légère flagornerie, même si ma légendaire intuition me souffle qu’elle s’éloigne un chouïa de la vérité. C’est comme du maquillage : un éclat qui, pour factice qu’il soit, enjolive ce que la nature a oublié d’offrir.

J’attends aussi de l’humour. Vous savez, cette suave dérision, cette douce raillerie, cette aérienne apostrophe, cette mutine boutade, qui prouvent que vous n’êtes pas dupes mais que vous me gardez un peu de tendresse.

Ah! Bien sûr de l’info pure et dure aussi.

Madame, sachez que le yiddish est une langue dont on trouve les premières traces au 13 e siècle autour de Mayence et de Trèves.

Il a survécu aux pogromes, à la Shoah et à mes injonctions de petite fille :  Papa, parle français steplaît.

Le yiddish est une mélodie, un chant d’amour qui a traversé l’espace et le temps.

Alors fredonnez moi des petites chansons, murmurez moi des expressions imagées dont le yiddish est si friand, couvrez moi de ce velours que mon papa a jeté sur mon âme et qui s’y est lové à tout jamais.

Et qui m’a donné cet amour du français, ce goût du mot que je choisis chaque jour avec l’émerveillement jamais démenti d’une jeune promise conduite dans le salon feutré d’une joaillerie, invitée à choisir dans la rutilance qui fait briller les yeux.

Les mots sont mes diamants, les belles phrases, mes rivières..

Alors, prêts ?

Que cette journée signe les rires, les baisers, les étreintes, les mots gentils qui sont une langue si douce au cœur…

Je vous embrasse

Michèle Chabelski

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1 Comment

  1. Chère Michèle,
    Ton texte est très beau. Je crois entendre Benzion Witler, Gilda Tancer qui me fait “chialer” à la hauteur de Meine yiddishe mammé à chaque fois que je remets son CD qui m’a été offert en Pologne à l’ocasion d’être l’invitation officielle de ce pays pour l’exposition de mes œuvres gravées.
    Les soirées pendant ces trois semaines étaient accompagnées de “Dona, Dona”, et surtout de cette voix unique de Golda Tancer.
    Le silence, à l’écoute, seule juive, de ces deux chansons, était
    très émouvant et quelques “Kleenex”apparurent à la fin de ces soirées.
    J’aurais bien me mettre au Yiddish à notre cinquante neuvième anniversaire de mariage qui eut lieu un 26 juin 1960…
    J’aurai égrainé les quelques phrases que me “balançait” ma belle mère…
    Malheureusement,à te lire,je suis sure qu’en Yiddish, si je mis met, je ne rencontrerai jamais les mots suivants: flagornerie, chouïa,suave,mutine, lovée,rétreintes…
    Suis-je vraiment prête ?
    Viviane/Louise Scemama -Lesselbaum

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