Nous sommes déjà entrés dans notre grande fête de Pessah, en ayant détruit notre Hamets , symbole comme chacun sait , de notre manque d’humilité de ce qui nous fait « enfler » à tort.
Et j’ai la faiblesse de me sentir plutôt très concerné; sûrement pour ça que je le détruit avec tant de vigueur chaque année.
Je me permets de souhaiter à cette heure à tous mes amis plusieurs choses simples:
- D’abord une magnifique fête , en sortant réellement d’Egypte ce soir, commechaque année de notre vie : ce n’est pas un souvenir mais une réalité,
- Ensuite, que vos enfants s’épanouissent, posent des questions, des plus simples aux plus difficiles, car c’est la fête de l’intelligence et de l’éducation par excellence dès ce soir. C’est LEUR fête.
- L’an prochain à Jérusalem. Sur ce point central, beaucoup d’entre nous vivons déjà à Jérusalem; et nous espérons que beaucoup d’autres, nos frères de diaspora, viendront nous rejoindre. Nous savons que cette idée parle de Jérusalem du Temple reconstruit que nous attendons tous au plus vite. Mais je dois dire que pour certains dont je fais partie il y a déjà un goût de reconstruction depuis que nous sommes presque 7 millions réunis, que nous sommes quasiment la majorité sur notre terre, que nous sommes les maîtres de notre destin politique, qu’une très grande majorité respectent deux des grands principes de la Thora: la Brith Mila et le Seder de Pessah. Et la suite arrive. Qu’il suffit de lever les yeux, de regarder le résultat de 70 ans de souveraineté et de sacrifices aussi, pour voir la main d’HBH mêlée à celle des hommes . Progressivement tout le monde converge, à sa manière, pour dire: le peuple d’Israël est très grand car son Dieu est avec lui. Et je me dois aussi de respecter ceux qui sont très loin de cette vision; car ils sont juifs aussi, héritiers des millénaires d’oppression, portant encore des noms à coucher dehors; ce « reste » est considérable, c’est l’étincelle qui maintient.
- La quatrième chose, que je ramène d’un de mes maîtres, le Rav Mordechai Rottenberg Chlita , est la conscience d’être juif, tout « simplement ».Après des années dans notre pays , cette conscience tellement peu évidente en galout ne se discute même plus ici , sauf à avoir perdu, has veshalom, ses repères. Aujourd’hui, comment oublier lorsque le jour de Kippour tout est silencieux ; pas une seule voiture sauf celles de la police ou des ambulances. Comment oublier quand quelques jours avant chaque fête la moindre échoppe vous rappelle vos obligations de juifs, comment oublier lorsque le plus éloigné des traditions vous souhaite hag saméah pour vous faire plaisir . Comment aussi, en dehors de certains -incultes comme moi, ou volontairement archaiques-tous reparlent la langue de la Thora, même pour demander son journal, ou un sachet de bonbons. Ca aussi c’est notre conscience d’être juif sur notre terre. Comment ne pas réaliser aussi quand ce matin un de mes amis palestiniens me souhaite Hag Sameah que cette terre est une promesse de Paix en soi. Contrairement à d’autres…La seule paix sera forcément celle des contraires, des différences, des complémentarités, des respects de l’autre, des douze fils de Jacob si spécifiques….
Hag Pessah Casher Vesameah
José Boublil