Tribune Juive

Zeev Sternhell la honte d’Israël, par Raphaël Nisand

En écrivant un article intitulé en Israël pousse un racisme proche du nazisme à ses débuts , l’intellectuel israélien Zeev Sternhell a commis un acte impardonnable.

Cet article a été livré en pâture à de nombreux médias occidentaux et israéliens qui en ont bien sûr immédiatement fait leur miel. 
Pensez-donc, un historien membre de l’académie israélienne des sciences et lettres, professeur à l’université hébraïque de Jérusalem, spécialiste de l’histoire du fascisme qui, du haut de ses origines et de ses compétences reprend l’éternel slogan de tous ceux qui veulent la disparition d’Israël, un slogan qui fait d’Israël un Etat d’apartheid, de racisme et maintenant pourquoi pas du nazisme.

La perversité du raisonnement est évidente. Si les israéliens sont nazis ils n’ont aucune excuse compte tenu de la Shoah et Israël mériterait le sort de l’Allemagne nazie, la disparition pure et simple. 
Le raisonnement est bien sûr pervers, infondé en droit comme en fait et d’ailleurs dans son article Zeev Sternhell vitupère contre des textes de politique intérieure israélien,  contre la droite et la gauche, aucune force politique ne trouvant grâce à ses yeux.

Mais il y a pire. Pour assouvir son besoin de comparer Israël au nazisme Zeev Sternhell n’hésite pas à se comporter comme le plus vulgaire des négationnistes en osant alléguer « il est possible que sans la seconde guerre mondiale « le problème juif  » se serait soldé par une « émigration volontaire » des juifs des territoires sous contrôle allemand ». Après tout dit notre éminent historien, « presque tous les jufis d’Allemagne et d’Autriche ont pu sortir à temps » , fin de citation.

Et monsieur Sternhell de délirer ensuite sur le voeu de la droite israélienne de faire pareil avec les palestiniens.
 La question doit être à présent posée : comment un prétendu historien néanmoins juif et israélien peut-il oublier à ce point l’histoire
Même Faurisson et les pires négationnistes n’ont jamais osé alléguer que presque tous les juifs allemands et autrichiens avaient pu partir à temps.
Oubliées les lois raciales de Nuremberg, oubliée la nuit de cristal.
Oubliés les 160 000 juifs allemands gazés par l’Allemagne nazie, les 60 000 juifs autrichiens hommes, femmes, enfants gazés par les nazis, tout ça , ce ne se sont que des dégâts collatéraux pour Monsieur Sternhell qui décrète sans que le rouge de la honte lui monte aux joues que presque tous les juifs d’Allemagne et d’Autriche ont pu sortir à temps.
Si monsieur Le Pen avait osé écrire ça il serait aujourd’hui en prison, tout le monde lui serait tombé dessus parce que de tels propos sont un véritable appel au meurtre et à une réitération du massacre et qu’à ce titre ils sont justement interdits par la loi et pénalement sanctionnés mais quand c’est un historien juif et de gauche qui écrit de telles inepties pris dans son emportement de HAINE DE SOI alors tout le monde trouve que ses propos sont recevables et méritent publication alors qu’ils sont irrecevables et ne méritent que le mépris.

En Israël c’est la grande mode. 
Dès qu’on n’est pas d’accord avec quelqu’un on le traite de nazi. C’est une terrible dérive qui banalise le mal absolu et d’ailleurs on le voit dans le cas Sternhell pour mieux banaliser le nazisme il en vient à proférer des contre-vérités historiques.
Au risque de me répéter Monsieur Le Pen n’a pas nié la Shoah quand il en a fait un détail de l’histoire et il a été condamné lui à juste titre alors que Sternhell prétend du haut de sa chaire d’histoire et en grand spécialiste du fascisme que presque tous les juifs d’Allemagne et d’Autriche ont pu sortir à temps ce qui est une insulte faite aux centaines de milliers de juifs allemands et autrichiens lâchement assassinés avec l’ensemble du judaïsme européen .

Raphaël NISAND
Chroniqueur hebdomadaire sur Radio Judaïca Strasbourg
Avocat du BNVCA

Quitter la version mobile