Ils se disputent le crime. Fiers. Chacun a la fierté qu’il peut. Un double attentat, une attaque coordonnée. A Jérusalem, ça a de la gueule quoi. Si vous êtes un lâche. Un terroriste musulman. Vous savez, un de ceux que l’AFP nous vend comme assaillant.

Deux attaques donc à l’entrée du shabbat : l’une à l’arme à feu à l’entrée de la vieille ville. L’autre ? Ben à l’arme blanche, hein. Signé d’un Z ? Non ! Cette fois ils se disputent la gloire. L’E I. Le Hamas. Le FPLP.
La victime ? Hadas Malka, 23 ans. Elle habitait dans le moshav de Givat Ezer, dans le centre du pays, et avait rejoint la police des frontières il y a 15 mois, nous dit la presse locale. Qui laisse derrière elle ses parents, ses trois sœurs, ses deux frères. 23 ans. L’âge de nos enfants, lecteurs. Une de plus.
Hadas ? Elle était postée, pour nous défendre nous, rue du Sultan Souleymane, près de la porte de Damas, à l’entrée du chabbat. Un lâche l’a poignardée. Elle en est morte, notre garde-frontière, malgré les soins prodigués à l’hôpital Hadassah du mont Scopus, à Jérusalem, où elle a été opérée en urgence ;
Ceux que l’AFP continue d’appeler les agresseurs ont été abattus.
C’est dépendre de barbares
Voilà. Etre soldat de Tsahal c’est ça aussi. C’est dépendre de barbares, d’êtres moyenâgeux. Ceux-là, ils ont ouvert le feu avec une mitraillette artisanale Carl-Gustav, une arme fabriquée clandestinement en Cisjordanie occupée, sur un soldat. Leurs pareils, ils l’ont poignardée, cette presqu’enfant en faction devant la porte de Damas.
Ben quoi ? Ah oui. Daesh dit C’est nous. Mais le Hamas de Gaza lui dispute l’honneur, à l’EI, et il affirme que le commando, ce sont ses mecs. Affiliés au FPLP et puis même au Fatah.
La police de Jérusalem ? Elle reconnaît que, bien que confrontée à ces tentatives d’attaques au couteau devant la porte de Damas, c’est la première fois qu’elle se trouve face à un plan plus élaboré, incluant des tirs à l’arme automatique. Elle va s’adapter, la police d’Israël, bande de Lâches. Vous pourrez aiguiser, affiner ce que vous croyez vos exploits : Israël saura s’adapter. Demain vous devancer.
Elle l’avait pourtant renforcé, la police, son dispositif de sécurité à Jérusalem-est, sachant combien tuer un israélien pendant le ramadan vous tient à cœur. Vous aviez ainsi été plus de 160 000 fidèles à prier sur l’esplanade des mosquées, quelques instants avant votre ignoble projet. Des autocars palestiniens avaient pu venir directement des villes de Cisjordanie. Et c’était la première fois depuis vingt ans que le Shabak et l’armée israélienne avaient décidé de faire confiance.
Allez les critiquer, vous les défenseurs des palestiniens, osez les critiquer, les Israéliens, lorsque forcément pour la dernière semaine du ramadan, ils renforceront contrôles aux barrages et patrouilles. Défendez-les : demain ils égorgeront votre enfant.
Qui étiez-vous, vous qui tirèrent et vous qui l’égorgèrent. Israël saura. Oui, défenseurs de Gaza, Israël est en train de perquisitionner. D’arrêter. Oui Israël va raser le domicile des auteurs de l’attentat. Oui leurs proches seront privés de leurs droits sociaux, voire de leur statut de résident. Oui ils seront expulsés : ce qui jadis me choqua, vous l’ avez cherché.
Vos méthodes de barbares n’appellent point autre chose, Adel Ankush, 18 ans, Braa Salah, 18 ans, du même village proche de Ramallah, et Amar Bedui, 31 ans, de Hébron. Pardon ? Vous me dites que vous poursuivez votre révolution contre l’occupant, que vous répondez à ses crimes ? Vous ajoutez que l’intifada continuera jusqu’à l’obtention de la liberté totale ? Vous voudriez qu’on vous appelle des résistants, quoi. Et pourquoi pas les Lions du califat ?
Jamais. On vous nommera terroristes. Barbares. Espèce moyenâgeuse. Semeurs de désespérance : comment parler à une bête?
Quant à toi, l’AFP, que d’aucuns appellent Agence France Palestine, j’en connais un, de journaliste, qui veut envoyer sa carte de presse à son père décédé, ex journaliste AFP, avec ce mot : cher papa, je vais bien, il pleut des cons. Le monde a changé et l’Agence est toujours face à la Bourse mais ils ont déménagé tout l’intérieur chez Ma tante avec ta machine à écrire. Heureusement que tu n’es plus là pour voir le bastringue. Ton fils, Jean T.
Sarah Cattan