Tribune Juive

Sarah, assassinée parce que Juive

Pourquoi je n’ai pas parlé de toi, Sarah Halimi. Parce que j’avais osé poser la question de l’accident de Pantin dans mon papier Pantin, carré 48 : accident…sarah_assassinée_juive

Oser poser la question que vous tous vous posiez a été très mal perçu par certains. Je ne parle pas de la direction de Tribune. Je parle de dégâts collatéraux que je ne compte pas ici détailler, pour ne pas causer davantage d’ennuis à une publication à laquelle j’entends rendre ce qu’elle m’a donné. Je vous citerai tout de même ce message téléphonique : Tribune Juive !!! Qui peut être veut pousser à l Alyah et qui de toutes les façons vit d’antisémitisme, avec la sinistre Sarah Cattan dont c est le fond de commerce, et quelques personnes totalement communautarisées et mal dans leur peau, à force de noircir le tableau, que pour notre part qui sommes dans l activité nous ne percevons pas du tout, bien au contraire, pousse dans la mauvaise direction  Votre schéma fermé est sans issu.

Et c’est signé. D’un triste sire qui ne perçoit aucun antisémitisme en France, d’un lâche qui n’a pas osé me téléphoner à moi, et qui s’est vu, par malheur, contredit par ton assassinat, Sarah Halimi, ton assassinat dont je n’ai pas parlé parce qu’on m’a dit cette fois qu’il fallait me taire en attendant l’enquête.

J’étais là, Sarah, à la marche ce matin pour dénoncer ce que l’on veut taire : que tu fus tuée aussi parce que Juive. Je serai là pour qu’on retienne ton nom. Je serai là parce que je regrette de m’être tue. Parce que depuis cette nuit où tu fus sauvagement assassinée, je savais comme beaucoup qu’il était là encore question d’un crime antisémite aussi. Même si les infos peinent à sortir. Et que, peu à peu, nous avons la version donnée par ton fils Yonathan, et par le président des Consistoires.

Sarah, médecin de profession, femme pieuse, brillante, juste et droite, peut-on lire. Celui qui t’a assassinée est musulman. Déjà connu par les services de police, il venait de sortir de prison. Une dispute violente entre l’individu et sa famille, dans la nuit du 3 au 4 avril, aurait alerté les voisins, qui appellent la police. Celle-ci, arrivée sur les lieux, s’est trouvée face à un homme menaçant qui s’exprime en arabe. Redoutant la confrontation avec  un dangereux forcené radicalisé, les forces de l’ordre font appel au Raid et font le guet au pied de ton immeuble, Sarah. C’est pendant ce temps que l’homme, monté par le balcon à ton étage, Sarah, a forcé ta fenêtre, est entré dans ta chambre et t’a défenestrée, vivante, en somme sous les yeux de notre police qui n’ignorait pas la dangerosité potentielle de l’individu. L’assassin qui déclara lors des interrogatoires avoir vengé ses frères et agi au nom du Coran.

Sarah, à nous qui voulons que soit puni celui qui t’a assassinée et que soit qualifié le motif du crime, sais-tu qu’on nous demande des preuves. On ? On, c’est le Ministre de l’intérieur, qui les demande, ces preuves, au Président des Consistoires, faute de quoi ce crime ne serait pas qualifié d’antisémite. Alors, le CRIF nous sort un communiqué informant la Communauté et lui disant qu’après vérifications, l’éventuelle radicalisation de l’auteur des faits ne peut être avérée…

Sarah, toi, femme juive assassinée au cri d’Allah Ouakbar par un délinquant musulman qui a justifié son acte par le Coran, nous te promettons que ton assassin sera puni pour t’avoir tuée aussi parce que tu étais Juive.

Nous étions plus de mille, Sarah, à marcher pour Toi ce matin. Dignement. Sans slogans ni drapeaux. Georges Bensoussan était là, avec nous. Le CRIF, avec ses représentants. Ariel Goldman et le grand Rabbin Guguenheim. Le kaddish a été dit pour toi, Sarah. Tu as vu ? A la fin du rassemblement des jeunes du quartier ont crié nous avons nos Kalach, et il y a eu de la baston : personne ne les a contenus, nos jeunes, car s’ils étaient dignes, ceux qui étaient là, ils n’entendent plus se soumettre.

Alors que tu reposes au cimetière Givat Shaul de Jérusalem, nous, nous n’abandonnerons pas, Sarah. Non, nous ne nous contenterons pas du fait que le procureur François Molins ait reçu les responsables de la communauté juive de France pour leur assurer que ce drame, en l’état de l’enquête, n’était pas un meurtre antisémite, mais que cette piste serait aussi explorée, dans l’instruction qui s’ouvrait. Surréaliste tout de même que soient reçus tous nos représentants pour être informés d’une enquête à laquelle rien ne les lierait, sinon la confession de la victime. Meyer Habib, lui, continue à dénoncer le mensonge du gouvernement qui, à 2 semaines des élections, ferait tout pour empêcher la diffusion de ce qui se serait passé dans la nuit du 3 au 4 avril : un crime antisémite. Un de plus. Il affirme  que ta famille, Sarah, était régulièrement la cible de propos antisémites de la part de la famille de ton assassin et ton frère, William Attal, nous dit que Elisheva, ta fille, et toi, Sarah, auriez été souvent traitées de sales juives par ton meurtrier et sa famille.

Nous ne savons pas ? Mais nous ne nous associerons pas à ceux qui parlent de cette vieille dame assassinée qui panique la communauté juive. Ces insensés, ces aveugles, ces lâches. Claude Askolovitch ? Et nous n’écouterons pas non plus aveuglément le CRIF qui veut éteindre l’incendie : nous ne savons pas, et le BNVCA vient de se porter partie civile.

Sarah Cattan

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