L’ancienne ministre israélienne de la Justice et des Affaires étrangères Tzipi Livni évite un interrogatoire de la police belge. C’est la loi de compétence universelle des tribunaux belges qui a permis à des victimes d’origine palestinienne de porter plainte contre elle pour les bombardements menés à Gaza en 2009 lors de l’opération « Plomb durci ».

Tzipi Livni devait venir à Bruxelles ce 23 janvier et la justice belge l’attendait, mais elle a renoncé à son voyage. Tzipi Livni devait débattre ce lundi au Parlement européen dans le cadre d’une conférence consacrée aux investissements en Israël pour contrer le BDS, la campagne pro-palestinienne de boycott de l’économie israélienne.
L’ancienne ministre de la Justice a décidé pour raisons personnelles ou de santé, selon les versions, de ne pas venir à Bruxelles ce lundi. Certains estiment cependant qu’elle avait eu vent des intentions de la justice belge. Les enquêteurs avaient en effet cherché à confirmer sa venue.
Le parquet fédéral de Belgique confirme que la justice avait l’intention de profiter du déplacement de Tzipi Livni dans le royaume pour « faire avancer le dossier ». Du coup, l’ancienne ministre échappe à la honte d’être interpellée pour interrogatoire et, par contrecoup, la Belgique et Israël s’évitent un nouvel incident diplomatique grave.
Les avocats des victimes civiles palestiniennes des bombardements de l’opération « Plomb durci », affirment que Tzipi Livni avait participé à la prise de décision de l’opération en tant que ministre des Affaires étrangères et qu’elle avait lancé « nous ne ferons pas de quartier ».
Déjà brièvement inculpée au même titre au Royaume-Uni, Tzipi Livni échappe donc pour la deuxième fois à des procédures dites de compétence universelle. Ces procédures avaient donné lieu en Belgique il y a quinze ans à l’inculpation du Premier ministre israélien Ariel Sharon pour les massacres de Sabra et Chatila au Liban en 1982.