Tribune Juive

La déflation menace l’économie israélienne.

La baisse de l’indice des prix en novembre confirme le risque pour l’économie d’Israël de s’enfoncer dans une spirale déflationniste.

En novembre, les prix à la consommation en Israël ont reculé de 0,4%. Depuis le début 2016, les prix ont baissé de 0,2% selon l’Institut de la Statistique à Jérusalem. Désormais, il existe un risque très sérieux de voir l’économie israélienne s’enfoncer dans une spirale déflationniste, c’est-à-dire dans une baisse durable et généralisée des prix.

Le phénomène de la déflation est considéré par les économistes israéliens comme néfaste pour l’économie du pays ; la tendance à la baisse des prix incite les ménages à retarder leurs dépenses et les entreprises à remettre à plus tard leurs investissements, ce qui freine la croissance. C’est dans ce « cercle vicieux » que se trouve actuellement l’économie israélienne ; de nombreux facteurs en sont à l’origine, certains saisonniers, d’autres structurels.

ALIMENTATION : BAISSE SURPRISE

En novembre, la surprise de l’indice est venue de l’alimentation ; le prix des produits alimentaires a reculé de 0,4% en moyenne. Les baisses les plus fortes ont été enregistrées aux rayons de la volaille fraîche (- 5,8%), des fromages salés (- 3,9%) et des yogourts (- 3,5%).

Aux rayons des fruits et légumes frais, la chute a été encore plus forte : les prix ont baissé de 5,9% pour le seul mois de novembre. Les prix de certains légumes ont carrément dégringolé, comme le fenouil (- 30%), les tomates (- 20%), les concombres (- 19%), les piments (- 19%), le choux (- 18%), etc. Parmi les fruits frais, les baisses les plus fortes ont été enregistrées sur les étiquettes des bananes (- 25%), des avocats (- 24%), des clémentines (- 13%) et des oranges (- 11%).

VOYAGES À L’ETRANGER : BAISSE ATTENDUE

Autre poste de dépense des ménages dont la baisse des prix était attendue mais dont l’impact a été plus fort que prévu : les voyages à l’étranger. Le prix moyen d’un séjour à l’étranger a baissé de 5,1% en novembre par rapport au mois précédent.

La variation du cours des devises est le principal facteur de la baisse du coût d’un séjour à l’étranger pour l’Israélien. Avec un euro en baisse (son cours se rapproche de 4 shekels), les vacances en Europe sont devenues très attractives pour les Israéliens. Avions, hôtels, location d’une voiture, etc. : converties en shekels, toutes les dépenses en euros permettent de réduire le budget du touriste israélien dans un pays de la zone euro.

LOGEMENT : L’EXCEPTION

La baisse de l’indice des prix à la consommation ne doit pas faire oublier que le prix des logements continue d’augmenter en Israël. Selon les chiffres de l’Institut de la Statistique, l’indice des prix de l’immobilier a augmenté de 0,9% au cours des mois de septembre et d’octobre 2016, en comparaison avec les prix des deux mois précédents. En tendance annuelle (octobre 2016 par rapport à octobre 2015), le prix des logements a augmenté de 8,7%.

Bien entendu, le prix de l’immobilier a un impact sur l’indice général des prix. Au cours des douze derniers mois, l’indice des prix à la consommation a reculé de 0,3% : mais en excluant le poste des logements, la baisse des prix aurait été encore plus forte ( -1%).

Jacques Bendelac (Jérusalem) www.israelvalley.com

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