Tribune Juive

Boualam Sansal : la solution est de faire une vraie guerre

Le Point publie une interview de Boualam Sansal, l’auteur de 2084, réalisée par Christophe Ono-dit-Biot .Le titre qui résume bien le texte, est le suivant :  » On tarde à éradiquer l’islamisme par peur ». En voici la conclusion .Elle mérite d’être rapportée et méditée .

– Si le tueur de Nice n’est pas français, la plupart des tueurs islamisés le sont et frappent donc leurs compatriotes : que pensez-vous de la réponse politique ?

Il faudra un jour réviser certaines définitions : un jeune issu de l’immigration, né en France, qui ne se reconnaît pas comme français, qui déteste la France et qui tue avec plaisir et conviction des Français, est-il français ? De quelle nationalité est-il ? En vérité, la question ne se pose pas. Un homme qui, un matin, se réveille islamiste renie toutes les identités qu’il a pu avoir avant. Il est un islamiste engagé dans le djihad d’Allah, le passé n’est rien et doit disparaître.

On peut de même se poser la question suivante : un Français, issu de l’immigration, de confession musulmane, qui se reconnaît français et musulman, il est quoi : un Français, un musulman, un ovni ? Comment un Français non musulman doit-il l’interpeller ? Comme Français, comme musulman devant assurer un service au nom de la francité ? Et comment un Français musulman peut-il l’interpeller ? Comme un musulman devant défendre sa religion et répondre à un frère, ou comme un Français se déclarant prudemment non islamophobe ?

-Entre-t-on dans une guerre civile ?

Non, la France n’est pas entrée en guerre civile, elle traque des organisations criminelles, ce qu’elle fait plutôt mal par manque d’expérience, de connaissance et de moyens et parce que le discours politique est contradictoire. La solution n’est évidemment pas de bombarder Daech. La solution est de lui faire une vraie guerre sur tous les plans (politique, diplomatique, idéologique, militaire, financier, culturel), avec l’idée de l’éradiquer au plus vite et de s’assurer que jamais il ne puisse repousser. Le pouvoir combat le terrorisme islamiste, mais dans le même temps développe des relations troubles avec les monarchies arabes qui financent l’islamisme international. Il ne faudrait pas non plus que la France imite l’Algérie : le pouvoir algérien n’a pas combattu les islamistes, il a fait un deal avec eux : je garde le pétrole, je te laisse la population et on amnistie tout le monde.

Un état d’urgence qui se reconduit d’attentat en attentat est un cancer qui métastase, qui va ronger la société plus vite que le terrorisme ne le fait. Il faut retourner vite au fonctionnement normal des institutions, elles sont plus efficaces ainsi. C’est quand elles sont mises en mode « urgence » qu’elles sont le problème.

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