Un crime, une altercation, un règlement de compte ou un attentat, Daesh récupère et vous congratule.
D’ordinaire, l’Etat islamique revendique rapidement un attentat meurtrier.
En l’occurrence, il lui a fallu 36 heures pour revendiquer le massacre à Nice.
Le temps de la réflexion.
Il savait pertinemment que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel n’avait rien d’un terroriste, d’un musulman adepte des normes de la charia, et encore moins d’un djihadiste.
Il était inconnu des services de renseignement, n’était pas pratiquant, ne faisait ni le ramadan ni les prières, mangeait du porc, buvait de l’alcool, fréquentait des filles et pratiquait la musculation de façon intensive.
En outre, il avait un comportement violent, impulsif et dépressif avec des antécédents psychiatriques.
Ses voisins le décrivent comme taiseux, au regard noir et ne répondant pas au bonjour.
Alors pourquoi ne pas saisir cette opportunité et récupérer un massacre quand tout est bon à prendre en période de disette.
C’est un signe évident de faiblesse de l’Etat islamique qui est prêt à s’attribuer n’importe quel crime au moment où il recule en Syrie comme en Irak, et où ses combattants désertent dans la panique.
Les dissensions gouvernementales.
Le Président François Hollande a immédiatement parlé d’acte de terrorisme lié à l’islamisme radical, suivi en cela par son Premier ministre Manuel Valls, tandis que Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, interviewé au même moment, se montrait plus prudent et réservé sur le mobile de l’auteur de la tuerie.
A la question « Est-ce que ce soir vous êtes en mesure de nous dire qu’il est lié à l’islam radical », le ministre de l’Intérieur a répondu « non ».
Une radicalisation expresse qui arrange tout le monde.
Mais rapidement, Bernard Cazeneuve, sous la pression, doit revoir sa copie et déclare que le tueur de Nice se serait « radicalisé très rapidement ».
Une capture d’écran ou un sms sibyllin feraient l’affaire tant pour Daesh que pour nos dirigeants.
Pascale Davidovicz.