Jeudi soir, la Promenade des Anglais avait été transformée en piste de danse géante pour les festivités du 14 juillet et un feu d’artifice avait été tiré aux alentours de 22h.
Aujourd’hui, nous faisons connaissance de nouveaux visages : ceux et celles qui, au gré du destin, auront été au mauvais endroit au mauvais moment.
Gradation effrayante. Machiavélique. Un camion qui fonce dans la foule sur la Promenade des Anglais.
Qui au volant ? Le terroriste du 14 juillet est un franco tunisien de 31 ans. Connu des services de police mais nullement fiché comme terroriste ou djihadiste, Son arme, c’est un énorme poids lourd, lancé à 90 km/h sur la Promenade des Anglais. Son arme c’est obéir aux consignes de Daesch : tuez -les comme vous voulez mais tuez-les.
Car Où demain ? Qui demain ? Comment devons-nous apprendre à vivre désormais ?
Demain allons nous voir des post « Je suis Nice » ? Allons-nous lire la vie du tueur et entendre ses voisins nous dire « il était très poli. Non vraiment jamais on n’aurait pu se douter ».
Demain il y aura ceux, un peu gênés car heureux d’avoir été épargnés: les leurs vont bien. j’en fais partie. Et les autres. Tous les autres, infiniment nombreux, concernés par les tués du 14 juillet. Ceux et celles qui sont allés danser. Qui ont emmené les enfants voir le feu d’artifice. J’en fais partie. Comme Vous.
Et pendant que nous serons « Nice » et allumerons des bougies, pendant que nous égrènerons les noms et les vies des tués, « eux », ils programmeront la suite. Le prochain. Encore plus machiavélique.
Car non, ça ne va pas mieux. Et nous avons mis trop longtemps à l’identifier et le nommer, cet ennemi.
Nous ne pouvons plus dire comme Le Président Hollande en janvier dans son hommage aux trois policiers assassinés que « La folie terroriste n’a ni couleur, ni religion » car il porte la couleur de malheur du drapeau noir de Daesch .
C’est lui notre ennemi et cessons de croire qu’un jour on pourra « discuter » avec lui car cet ennemi-là est le plus pervers qui soit, nous contraignant à remettre en question nos libertés d’aller, de nous rassembler.
Nous, Etat de Droit, nous sommes la cible exacte de ceux-là qui n’ont ni loi ni droit. C’était la fête de la liberté. Celle qu' »ils » veulent nous ôter.
Sarah Cattan