Yom Yerushalayim, que l’an prochain se passe seulement à Jérusalem :
Nous fêtons ce soir les retrouvailles inespérées d’un peuple avec sa terre.
Après 2000 ans, contre toute logique , contre les estimations des forces en présence,
Israël a vaincu les quelques kilomètres carrés qui remplissent son cœur et ses tripes.
Il n’est pas facile de dire ce qu’on ressent, en repensant aux moments d’extrême violence
qui ont marqué mon parcours. Ce jour de 1967, où nous entrions en guerre ici, et où les juifs vivaient dans la terreur un peu partout dans les pays où ils étaient encore résidents.
Puis ces dates de nouveaux conflits, et de morts , ces jeunes qui partaient pour défendre leur pays, mais aussi les juifs du monde entier. 1973. 1982 . et toutes les agressions dans les stades, les aéroports, les cafés, les autobus, etc…
Eh bien, comme chaque année, le Yom Yerushalayim me remplit d’une joie immense.
Est-ce parce que dans cette ville nous sommes largement majoritaires depuis au moins quatre siècles.
Que les débats sur la partition me paraissent voués à l’impasse , puisque encore moins logiques que ceux sur notre présence globale sur cette terre.
Dès ce soir, nos enfants dansent dans la ville . Ces enfants qu’une partie de la classe politique trouve bon de détester, de tancer . Mais ces enfants-là ont des défauts que j’aime : ils aiment Israël de tout leur cœur. Ils ont 13, 15, ou 20 ans , et ils sont bien élevés. Parmi les pires défauts, c’est qu’ils viennent de toutes les origines, français, russes, américains, brésiliens, éthiopiens, yéménites, … Et, vous l’aurez deviné, ils ne sont pas tous blancs. Ils respectent chacun de leurs amis comme lorsque Brassens chantait « les copains d’abord ».
En somme, ils sont l’exemple de ce dont on rêve; et sûrement pour ça que ça dérange, puisqu’on ne leur trouve pas de défaut . Pourtant ils aiment « trop » Israël .
Comme chaque année je me prépare à mon bain de foule de demain soir B »H , sur le parvis du Kotel, afin de me laisser entraîner dans ces danses folles avec notre futur à mes côtés, nos jeunes qui aiment d’un amour vrai, spontané, sans calcul. J’attends chaque année ces « rikoudei degualim » (danses des drapeaux) pour reprendre pour l’année entière l’énergie pour défendre les Valeurs si belles de ces gamins.
José Boublil
