Tribune Juive

Malaise : faut-il acheter le "guet"?

C’est le Think thank

« avenir du judaïsme »

qui a dévoilé l’affaire en début de semai

90.000 euros et un faux témoignage au civil ont été exigés à une femme en échange de « sa liberté. »
Une jeune femme qui a été mariée 8 mois se battait depuis cinq ans pour obtenir le guet (divorce religieux) d’un mari récalcitrant. Le droit de délivrer le guet étant détenu par l’homme, l’épouse a dû acheter le prix de sa liberté pour 90.000 euros, une somme qui devait être reversée a une association loubavitch fréquentée par le mari et représentée par un des rabbins présents.

Cette transaction s’est faite au Consistoire de Paris devant une commission représentée par le grand rabbin de Paris, Michel Guggenheim, ainsi que le rabbin Betslalel Levi, responsables du service des divorces. Il arrive également que certains rabbins non consistoriaux s’ingèrent dans le dossier comme c’est le cas dans cette affaire, alors que la Ketouba du couple avait été émise par le Consistoire de Paris .
Cette pratique a attiré les foudres d’internautes sur les réseaux sociaux car la question qui se pose est la suivante : pourquoi négocier le prix de sa liberté face a un mari récalcitrant ? Le problème est justement que cette pratique est maintenant devenue courante.

Un Guet, ça s’achète ?


Le guet devrait être une volonté sans condition, de vouloir libérer la femme.
Le refus d’exécuter une obligation strictement religieuse est un abus de droit pour limiter la liberté religieuse de sa femme, alors que les liens civils ont été rompus. Éliette Abecassis, dans son livre « Et te voici permise à tout homme » avait dénoncé ces méthodes infamantes, ayant elle même vécu ce genre de pratique.
Pourquoi les autorités rabbiniques ne font-elles rien pour résoudre le problème des Agounot ? – femmes enchaînées à leurs maris ?

Michel Guggenheim
grand rabbin

L’Express s’est emparé de l’affaire et titre son article « Le Grand rabbin de France par intérim au cœur d’un scandale financier ». Le grand rabbin Michel Guggenheim a affirmé que cet accord avait été conclu entre les époux avant la remise du guet.
A la veille de l’élection du grand rabbin de France cette opération a-t-elle pour but de déstabiliser le consistoire? Ou met- elle en évidence certains dysfonctionnements du service des divorces ?
Cette affaire justifie l’ inquiétude grandissante, pour beaucoup de membres de la Communauté juive.
Nous espérons que les autorités rabbiniques auront à cœur de répondre à toutes les questions et dissiper ce malaise très rapidement.
Sylvie Bensaid

Communiqué du grand rabbin de Paris

Le 7 mai 2014, à l’occasion d’une réunion du Conseil du Consistoire de Paris, le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, a tenu à répondre aux accusations calomnieuses dont le Consistoire, le Beth Din de Paris et lui-même font actuellement l’objet à propos d’un dossier de divorce religieux (guett).

Le Grand Rabbin de Paris a rappelé que le service des divorces religieux a toujours œuvré dans le souci impérieux d’apaiser et de solutionner des conflits familiaux douloureux et complexes, dans le respect et la dignité des parties. Ce service n’a fait que prendre acte d’un accord intervenu librement entre les ex-époux, ayant permis la conclusion du divorce religieux, sans avoir exercé une quelconque pression sur les parties concernées.
Le Grand Rabbin de Paris et ses services sont en possession de nombreux éléments démontrant qu’il a été ici procédé à une manœuvre à caractère diffamatoire à son égard ainsi qu’à une manipulation grossière visant à nuire à l’institution consistoriale.
Il se réserve le droit de prendre en conséquence toutes les mesures ou d’initier les recours qui pourraient s’imposer.
 

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