La chanteuse Noa a refusé un prix, simplement parce qu’Ariel Zilber, un autre chanteur-compositeur, en a également obtenu un.
Les deux artistes devaient être honorés par l’ACUM (syndicat national des compositeurs et musiciens), Noa pour la promotion de la musique israélienne, et Ariel Zilber pour l’ensemble de sa longue carrière, démarrée dans les années 70 avec le groupe Tamouz, et continuée depuis sans interruption.
httpv://youtu.be/71ePkvJj8hw
Ces deux la professent des opinions politiques on ne plus opposées. Noa se situe à gauche de l’échiquier politique, milite activement en faveur de la paix, et a été remarquée lors de son duo avec la chanteuse arabe israélienne Mira Awad à l’Eurovision 2009. Partisan des vues de Meir Kahane, Ariel Zilber a fait plus parler de lui au cours des dernières années pour ses déclarations politiques plus que controversées qui le placent à l’extrême droite de l’échiquier politique, que pour ses chansons.
httpv://youtu.be/FMh_1FuJPpE
Et donc pour ne pas apparaître en public au cours de la même soirée que lui, Noa a posté une déclaration sur sa page Facebook. « Je voulais annoncer que j’ai annulé ma participation à la cérémonie ACUM pour des raisons idéologiques. J’ai demandé que personne n’accepte le prix en mon nom, qu’il soit supprimé ».
Bien qu’Ariel Zilber ne soit pas nommément cité, elle a dans le passé exprimé publiquement son aversion pour les positions qu’il soutient au sujet des relations israélo-arabes. En réponse à la décision de Noa, Ariel Zilber a déclaré à la radio qu’il considérait cette attitude comme « démagogique, une tentative d’attirer l’attention des média ».
httpv://youtu.be/3dhGnNFwY_o
On a le droit de ne pas aimer pas la position politique d’Ariel Zilber, mais je ne pas loin de penser qu’il a peut-être raison sur ce point. Une cérémonie de ce type s’intéresse à l’artiste, pas à ses convictions politiques. Et Ariel Zilber mérite ce prix spécial pour l’ensemble de sa carrière. J’ai connu le bouleversement apporté par Tamouz dans la variété israélienne, j’ai continué à suivre avec bonheur la carrière d’Ariel Zilber, et les propos de Noa me semblent au mieux stupides, au pire nocifs et nauséabonds. Elle n’a plus qu’à rejoindre Roger Waters dans sa dernière croisade de persuasion envers Neil Young, pour le dissuader de se produire en Israël.
Tous ceux qui tentent de lutter contre le BDS, tiennent un discours que Noa vient de nier : dissocier art, science et autres domaines intellectuels de la politique. Cette attitude sectaire affichée pour une simple remise de prix ravira tous les hérauts du boycott : Noa a fait bien plus fort qu’eux……
Line Tubiana