Quand l’envoyé spécial de Dieu veut sauver les Juifs gays, par Sarah Cattan

Yves Sokol, de Radio J, c’est un engagement sans faille et la force de ses analyses, je retiens l’humour percutant avec lequel il traite les sujets chauds-brûlants, parfois ceux qui vous feraient pleurer de rage. Mais Yves, pour parler par exemple de l’homophobie chez nous les Juifs, il a trouvé un truc : Shlomo et Yves, ce duo addictif sur les réseaux sociaux : allez y voir.

Ainsi, un matin, Yves Sokol nous balança sur Facebook quelques égarements partis du sujet du mois, la Gay Pride de Tel Aviv,  laquelle offrit sans le savoir à Yves ou Schlomo l’opportunité de nous livrer en pâture des commentaires que certes on eût pu jadis entendre à un déjeuner du dimanche trop arrosé, émis par ce vieil oncle un peu obsessionnel qui se serait lâché quoi.

Sauf que là, cueillis à froid, ça piquait grave les yeux. D’ailleurs, Lecteur: j’y pense encore.

Aujourd’hui. En Israël c’est la journée des Homos… Je me retiens. De vomir… A les voir défiler à poil en travestis… La plume au cul….!!! Des malades. Quelle tare pour Israel, écrivait donc celle-là, à nom découvert.

Shame. Larchouma. La tehon quoi.

Certains essayèrent bien de rappeler la vieille toupie à de meilleurs sentiments, lui parlant de xénophobie, et Nina lui ressortit même le tu aimeras ton prochain comme toi-même, mais devant tant d’aplomb et de bêtise réunis, ma Nina finit par déprimer, sauf qu’elle se ressaisit, affirmant que bien des claques se perdaient et regrettant qu’hélas il n’existât pas de journée particulière pour les connes et les cons puisque décidément chaque jour qui passait leur semblait dévolu. 

C’était parti. Et vas-y que je te balance mes arguments, du laissez-les vivre merde ils dérangent personne jusqu’à la seule question qui valût: fallait-il la laisser, elle, la vieille toupie, s’exprimer. Mais Shlomo et Yves arguèrent qu’ils voulaient montrer aussi l’impubliable, que pour eux l’homophobie, le racisme, l’antisémitisme, la misogynie ne méritaient aucune tolérance, et là c’était parti : Quelle était la frontière entre l’acceptable et la tolérance, les limites de la Démocratie, etc, etc.

On put lire de tout. Que ce n’était pas une maladie, que chacun était  né avec son mektoub, qu’on pouvait ne pas comprendre mais que si on aimait son frère humain on pouvait dialoguer sans hargne, s’instruire de nos différences ou différends, bref y avait là-dedans de tout.

Et puis, comme celle qui avait foutu le balagan était juive, se posa la question habituelle : what ! Un Juif homophobe, un Juif raciste, un Juif qui avait la haine de l’autre, eh bien ce Juif-là, furent-ils nombreux à dire, il n’avait rien de Juif.

Yves et Shlomo ils l’avaient bloquée, vous savez, unfriendée quoi, non sans lui rappeler qu’il existait une poubelle dans le virtuel pour des gens comme ça.

Mais comme c’était une conversation entre Juifs, ça ne s’arrêta pas là, car l’un demanda : Peut-on être homophobe sans les haïr. Quoi qui, lecteur ? Ben les homos ! Faut suivre, hein. Et un autre conseilla de bien regarder au fond de soi puis de se demander pourquoi on était  homophobe : Soyez honnête vous trouverez la réponse.


Moi, tout ça, ça commença à me chauffer : être homophobe mais bon sang je rêvais. Et pourquoi ? Et pour quoi? Que n’avais-je point dit. Cat Patou me répondit que certes c’était moche et pas très malin d’écrire des horreurs pareilles mais qu’il fallait arrêter pour beaucoup de jouer les hypocrites. Nessim expliqua que la nature les avait créés ainsi, Nana plaida pour la liberté de penser et de s’exprimer, et là ça s’enflamma, cet autre montant au créneau pour redire que si la Marche de la Gay Pride était pour seulement un jour, celle des cons était bien tous les jours et ça à travers le monde entier : les gens de la communauté LGBT étant mes amis, je soutiens leur différence et s’il le faut je me défoncerais pour eux car ils sont les enfants de Dieu au même titre que moi, je peux vous dire que je les connais très bien, ils ont des valeurs hautement nobles et droites et certains sont des Juifs fiers et pratiquants et mangeant strictement cacher.

Quoi, Lecteur ? Non, rien, je trouve parfois étranges certaines associations d’idées c’est tout. Le truc cacher, là. 

D’autres parlèrent d’une marche fière et dirent qu’ils avaient un peu honte d’être là, là à commenter ces propos et à se référer au degré de Judaïsme de leur auteur. 

Mais c’était sans compter sur l’apparition de Binyamin : lequel nous lâcha que pour info, pour Hachem,  l’homosexualité était une abomination donc contraire à la Torah. Sachant que des mecs vont défiler pour les gay etc… en Terre d’Israël, terre sainte s’il en était,  et patati et patata. Et il ajouta que maintenant, si on le croyait pas, fallait aller voir un rav ou ouvrir la Torah.

Arielle, elle lui fit remarquer que le fait de ne pas manger casher était aussi décrit comme une abomination dans Le Livre, où le vocable était utilisé à mult reprises, et pas uniquement pour les relations entre hommes.

Mais la dingo, elle trouva du renfort en la personne de Jeannine, qui parla à son tour de dégénérés, qui arrivaient de partout pour participer à cette mascarade, bourrés, drogués, affreux, et pleins de fric. Ah bon. Et en plus ils allaient à Jérusalem, ce qui était plus que dégoûtant.

Du Coluche vous dis-je. Ils me les ont énervés, Yves et Schlomo, qui leur intimèrent de marquer leur éventuel désaccord mais de façon civilisée.

D’autres évoquèrent la difficulté, voire l’impossibilité, pour certains, de faire leur coming out : de voir des gens souffrir de ne pas être reconnus est tout sauf jouissif, demain ce seront peut-être nos enfants ou nos frères. Alors intervint Alain Beit, le Président de Beit Haverim, qui réunit les Juifs gays, lesbiens, bi et trans : Yves, je te remercie pour avoir publié ce post. C’est important, qu’il disait, de garder une traçabilité des remarques homophobes dans la communauté juive.

Alain Beit, il déclara sobrement qu’en tant que Juif et gay, il soutenait la démarche d’Yves et Schlomo : Il fallait publier, écrivit-il, et ne pas faire comme si de rien n’était. Il fallait lancer le débat. Pierre-Yves le soutenait, comparant les homophobes aux islamistes avec qui ils partageaient la haine de l’autre : Je constate que la Communauté juive de France est en grande partie homophobe et personne ne le reconnaît. Ni le Consistoire, ni le CRIF, ni les autres institutions car il n’existe aucune diagnostic de la situation. On fait encore comme si ça n’existait pas chez nous. Il y a des milliers de Juifs gays en France. Et nous sommes continuellement traités d’égoïstes, d’abomination, de dépravés? Elles sont où, les lumières du Judaïsme?

Et il remercia Yves et Schlomo d’avoir mis en exergue cette homophobie rampante.

Parce que Hachem l’a dit

Comme Valérie lui faisait remarquer que malheureusement ce n’était pas mieux en Israël, resurgit  Binyamin, de sa Torah muni : se croyant de ce fait autorisé à parler au nom de Hachem, qu’il disait, il intima à tous de respecter le life mode of way que son Dieu il attendait de nous, son Dieu qui tenait l’homosexualité comme une horreur et refusait ce genre de pratiques : C’est écrit comme ça. Donc tu fais ce que tu veux mais ne demande pas au Consistoire de te soutenir car s’il le fait, cela veut dire qu’il rejette la Torah et les rabbins dont le rôle est de transmettre le message.

Et de conclure : moi qui crains Hachem et qui essaie au maximum de faire sa volonté, je refuse de cautionner la gay Pride, le mariage homo, toutes ces revendications quoi, pas parce que je ne vous aime pas, seulement parce que Hachem l’a dit. 

Et vlan. A quoi l’élégant Alain Beit le remercia pour s’être exprimé avec respect malgré son désaccord et entreprit de lui expliquer sa démarche : rapport à La Torah et ses interdits etc. Et qu’il lui cita à raison le fameux Interdit du Lévitique, très peu lu par les rabbins pour interpréter les textes alors que tous les autres textes faisaient l’objet de centaines d’interprétations : On peut se demander pourquoi… Bref, je ne demande pas au Consistoire, au CRIF et autres institutions juives de cautionner la gay Pride. Je reste réaliste. Je leur demande de condamner l’homophobie, la haine de son prochain quand nous, nous demandons sans cesse aux autorités de condamner l’antisémitisme. Et bizarrement leur condamnation de l’homophobie est très molle, voire inexistante, provoquant des catastrophes humaines. Pourtant je pense que rien n’interdit dans la Torah de condamner la haine de son prochain.

Moi, je me souvenais que lorsque Tenou’a demanda à dix personnalités juives de donner leur lecture de ce verset, ils condamnèrent tous sans ambiguïté toute forme de rejet des personnes homosexuelles pour ce qu’elles étaient.

Mais Binyamin, il voulut rien entendre et il argua de ce que lorsqu’il y avait éjaculation, la semence ne servait pas à la procréation, qu’il sache, hein. Or, lança-t-il, à l’intérieur du sperme se trouve la vie, laquelle, étant sacrée, ne devait être gâchée en vain. Et patati et patata.

Et Binyamin, il avait toutes les réponses : même que Hachem, quand il a créé Adam, il lui a fait une compagne au féminin et non au masculin, et qu’est-ce qu’il leur a dit ? Il leur a dit multipliez-vous. Et pour ce qui était de la destruction de Sodome et Gomorrhe, ben il avait là encore la réponse of course Binyamin : Maintenant tu demandes que le Consistoire condamne. Est-ce que tu crois réellement qu’ils vont le faire ? C’est comme si tu demandais qu’il soutienne, sous prétexte de problème de traduction, celui qui ouvre son magasin chabbat.

Alain Beit, il répéta qu’il parlait bien de Loth et du viol d’étrangers, qu’il était d’accord sur l’interprétation binyamienne de Sodome et Gomorrhe, mais qu’il regrettait de voir le porte-parole de Hachem (ça c’est moi qui le dis hein) botter en touche à la fin avec un amalgame impropre.

Alors, in fine, Binyamin il conclut que si le Consistoire condamnait l’homophobie, ça reviendrait à ce qu’il reconnaisse de facto cette pratique, et ça, c’était pas possible, Hachem le lui ayant pas dit à Binyamin : Alain, Je ne suis pas d’accord avec ta façon de vivre, de penser, d’agir mais comme tu l’a dit,  c’est ton libre arbitre, je te laisse à ta vie. Mais ne viens pas essayer de me persuader que ton chemin est juste même si le texte dit le contraire, la thora est une ligne directrice et comme il est écrit tu n’iras ni à gauche ni à droite.

Copyright Franck Lussato

Dont acte. Alain Beit convint qu’ils avaient des choix de vie différents : Mon judaïsme est important à mes yeux mais je ne laisse pas les textes dicter ma vie. Je sais prendre de la distance. Nous avons deux logiques distinctes, mais voyez-vous, la façon dont les homosexuels sont traités chez nous est clairement une injustice… qui intéresse peu de monde, alors je prends la parole et je le dénonce. La plupart des Juifs ne connaissent rien à l’interdit nous concernant, et ils ânonnent des textes sur lesquels ils ne réfléchissent pas, en disant que nous sommes la pire des choses arrivées à notre peuple. Et beaucoup de religieux et d institutions laissent faire sans broncher : c’est juste être complice de cette haine irresponsable. Je pars me préparer pour la Pride, Benyamin.

Mais l’envoyé spécial de Dieu sur terre voulut finir sa pensée, et vous savez quoi ? Il intima à son interlocuteur de répondre avec honnêteté à un questionnaire dont il était l’instigateur. Es qualité de Dieu sur terre.

Est-ce qu’il existait un Etre supérieur
Etait-ce lui qui avait créé ce monde
Etait-ce lui le boss
Nous avait-il choisis pour être son peuple
Donné des lois à suivre
Et notre boulot sur cette terre n’était-il pas de les mettre en application, ces 10 articles de lois ces 613 sous articles de lois et ces commentaires sur ces articles et sous articles ?

Tu réponds Oui Alain Beit? Or il s’avère que parmi ça il y a entre autre L’homosexualité Le vol Le respect de shabbat etc, Donc cela veut dire que tu t’es planté royalement ! En gros, T’es un menteur qui ne veut pas admettre qu’il est dominé par ses pulsions sexuelles et dont le plaisir physique est supérieur à ce que demande Hachem. Alors tu utilises des arguments-bateau pour me culpabiliser par rapport à l’homophobie. Mais si un jour tu te fais agresser, je serais le premier à me lever pour te défendre même si je n’accepte pas ton comportement, ce qui est mon droit. 

Et il conclut ainsi : Si tu crois en Hachem, tu dois faire ce que Lui attend de nous et non ce que toi, tu penses être juste. Or, en défilant et en revendiquant dans la rue en Israël un comportement refusé par Hachem, tu te mets Hors la Loi. Tu as un choix : abandonner ta façon de vivre, ou cesser d’utiliser  le mot Juif dans tes revendications car tu n’as aucun rapport avec moi.

Alain Beit, ça lui a pas plu que Binyamin essaie de l’enfermer dans une logique binaire dans laquelle il ne se reconnaissait pas et il répliqua sèchement : Je suis donc Juif et gay et je le revendique ! Je vais défiler à la Pride de Tel Aviv avec mes frères et sœurs Juifs gays lesbiennes bi et trans, le postulat de départ étant que je ne commets aucune faute en n’ayant pas de libre-arbitre.

Binyamin, il lâchait pas l’affaire, il voulait sauver Alain, certes né non parfait, mais qui pourrait, à force de travail, aller à l’encontre de sa nature initiale et être ce que lui, Hachem, voulait. En fait, Alain, qu’il disait, il était vachement emmerdé d’être homosexuel et Juif et vivait un vrai dilemme, né Juif, dans une Loi lui interdisant ce comportement : Alain, contraint de rassembler ses racines et celui qu’il était, eh ben voilà, il appelait ça son fameux libre-arbitre. Avec l’aide divine, il pourrait détruire cette  dépendance physique au lieu de se revendiquer Juif, mettre les tef devant le kotel, et partir faire la gay Pride. Alain, il n’était que contradiction et donneur de leçon en pensant sérieusement que judaïsme et homosexualité allaient ensemble. Il était comme ceux qui font des gros dons à Roch Hachana pour acheter la mitzva de la parnassa, puis qui ouvraient le chabbat.

What ? Je ne suis pas Juif si je suis gay ?

Alors là, j’vous dis pas comment il me les a énervés, Yves et Schlomo, qui se mirent carrément à écrire en majuscules : Donc si je réponds NON à tes questions, je ne suis pas JUIF ? Et pourtant le Peuple Juif a existé avant la religion ! Et de quel droit autorises-tu l’emploi ou non de l’appartenance au Peuple Juif ?? L’excité il répondit que, né de parents Juifs, on était Juif, mais qu’on ne se réaliserait en tant que Juif que si on pratiquait etc etc, et vous savez quoi ? Ben, Yves Sokol il en oublia carrément Schlomo et signa : Faux, je suis né pour vivre ma vie d’homme dans le plus grand respect des autres et de la nature, et ce qui m’embête c’est qu’un certain Adolf Hitler était moins sélectif que toi pour dire qui devait aller dans les camps de la mort.

Prends ça. D’un Juif à un Juif. L’autre qui sort au second ce qu’on entend souvent : ça y est, la grande excuse de la Shoah.

Sauf qu’avec Yves ça marcha pas car pour lui la Shoah n’était juste pas une excuse mais un fait, et Adolf Hitler avait défini qui était Juif selon des critères plus vastes que ceux de Binyamin quoi : je ne sais s’il existe ou pas, ce n’est pas mon souci, ce que je sais c’est les premiers principes de la vie : le respect des autres et de la nature, le reste n’est que folklore, je préfère le fond à la forme.

Paola, et y avait pas qu’elle, elle répliqua qu’avec leur logique aux rabbins et compagnie, selon laquelle Dieu était maître de toute chose, ben ils avaient qu’à lui envoyer une lettre recommandée, à Dieu, pour se plaindre, au lieu de nous les casser avec leur homophobie. Elle sortit même sa théorie comme quoi les hétéros devraient remercier les homos, régulateur écologique pour éviter la surpopulation.

Pendant ce temps, certains répétaient, inaudibles, que l’homophobie comme l’antisémitisme étaient des délits et non des opinions et que ces personnes qui défilaient lors de la gay Pride on les retrouvait aussi pour défendre la terre d’Israël. Alain Beit posta le titre du livre qui répondrait à certaines questions : Judaïsme et Homosexualité – 40 ans d’histoire avec le Beit Haverim[1]. 

Tu sers la communauté, tu penses 24h /24 en tant que Juif.

Mais vous savez quoi ? L’incendie ne s’éteint pas ici car d’aucuns demandèrent aux homos d’aller faire leur Gay Pride ailleurs, vu qu’ici c’était la Terre des Juifs qui respectaient les lois, mais Yves, il répondit que la Terre d’Israël était la terre du PEUPLE JUIF, qu’elle était sainte pour les croyants et les religieux et que personne ne pouvait s’arroger le droit de juger les bons et les mauvais Juifs en leur donnant ou pas le droit de se proclamer JUIFS. Il ajouta que, bien que ne comprenant pas l’intérêt de la Gay Pride, il ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas lieu sur la Terre du Peuple Juif, là où, croyants ou pas, les soldats de peuple Juif s’étaient faits tuer pour la restauration de la Patrie du Peuple Juif. Il leur dit encore que lui pensait que les religions étaient faites par des hommes pour édicter des règles leur permettant de vivre en société. Il raconta enfin qu’un jour, à un Rabbin, connu dans la Communauté et proche des Loubavitch et qui avait voulu lui mettre les tefillin, il avait répondu ok mais d’abord explique moi la signification, et que le Rabbin lui avait répondu : tu n’as pas besoin de savoir car c’est une mitzvah, je lui ai répondu donc je ne les mets pas et j’ajoute : Je suis un Juif renégat. Le rabbin m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit … Toi un mauvais juif mais je voudrais  que tous les Juifs soient comme toi : tu sers la communauté, tu penses 24h /24 en tant que Juif.

Je jeune à kippour, conclut Yves, car je sais pourquoi je n’ai pas eu de grands-parents et je trouve que tu juges très et trop facilement les autres, je pense que ce n’est pas super juif comme façon d’agir. Je te laisse car à part l’amour de l’état du Peuple Juif et notre respect réciproque tout nous sépare. Je suis un Juif agnostique, un Juif traditionaliste, un Juif Sioniste, un Juif qui respecte les religieux mais qui veut que les religieux le respectent. 

Tu veux m’associer à ton monde… Je ne suis pas ton frère…

Un autre d’ailleurs demanda à Binyamin de cesser de parler à la place de Dieu. Pendant ce temps, Pierre me sommait de faire quelque chose : il refusait de voir ces choses sur son mur, il ne voulait pas être dans ce genre de débat : mon monde n’est pas celui-là. C’est ce genre de choses qui m’a fait fuir Israël et celui qui m’interdirait la gay Pride aujourd’hui m’interdira demain de manger du cochon. Bref ce genre de chose appartient à un monde qui n’est pas le mien. Alors, quand l’autre illuminé l’appela mon frère, ben Pierre il répondit : tu veux m’associer à ton monde… Je ne suis pas ton frère…

Moi, je leur ai parlé de la brigade des mœurs, Pierre Elie il évoqua la phobie de ces gens chez nous qui ressemblaient aux musulmans en voulant supprimer les gays de la terre, en plus des Juifs, on leur a rappelé que leurs propos étaient passibles de la loi, qu’on avait honte, quoi, qu’ils iraient bien en Tchétchénie, et alors que toi, Pierre Elie tu rappelas que les lois d’Israël interdisaient l’homophobie, et que peu à peu, des femmes et des hommes s’élevaient contre le Guet, moi, je me suis rapprochée de Beith Haverim. Parce que lorsqu’on nous vend Israël comme un pays très gay-friendly, ben on savait tous que c’était plus une opération marketing géante qu’un reflet de la réalité : 46 % des israéliens voyaient l’homosexualité comme une perversion, contre un français sur 10[2].

[1] Contact beit-haverim.com 30 €

[2] Mirage gay à Tel Aviv, Jean Stern, Editions Libertalia, Paris, 2017.

Sarah Cattan

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