Pour Ilan. La remise d’un Prix national au lendemain d’une profanation insoutenable

Alors que pour ponctuer une année record en termes d’actes antisémites et un week-end insoutenable, générateur de nausées, concrète et désastreuse contradiction à ceux qui aiment à prétendre que Nous nous trompions tous, et que d’antisémitisme galopant il n’en était point, deux arbres qui plantés le long de la voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne en ta mémoire furent profanés, l’un coupé entièrement, l’autre à moitié…

Alors que cette indicible souillure intervint à deux jours des commémorations en ton hommage et à la veille de la remise du prix Ilan Halimi à Matignon…

Alors que Maître Szpiner disait, ô combien ému, que ta mère, Ruth, lui avait expliqué qu’elle ne voulait pas que tu fusses enterré en France afin que tu reposasses en paix…

Alors que tous nous disons notre impuissance mais aussi notre détermination face à cet antisémitisme qui s’affiche sans complexe aucun, puisque sans risque pénal assez dissuasif…

Se célèbre ce soir la remise d’un Prix qui porte ton nom, Ilan.

Et nous qui nous en étonnâmes, Cher Ilan, Nous qui même critiquâmes cette initiative que nous jugeâmes « saugrenue »…

Nous sommes fiers que ce soir, la France parle « un peu » de Toi, en présence de ta mère, Ruth, peu friande d’estrades.

Émilie Frêche a déclaré qu’il fallait inlassablement faire appliquer la loi Gayssot chaque fois qu’un petit malin se rendrait coupable de négationnisme.

Elle a concédé qu’au regard des chiffres, ce combat sur le terrain du droit ne suffisait plus. Qu’il devait in fine être désormais accompagné d’un « combat culturel, de fond et de fourmi »…

Elle ajouta que c’était dans cet esprit qu’Édouard Philippe avait voulu rendre national le prix Ilan Halimi crée en 2014 par le conseil général de l’Essonne, dont la jeune femme écrivain avait accepté la présidence.

Sarah Cattan

Prix Ilan Halimi : une récompense pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme

La première cérémonie de remise du prix Ilan Halimi se déroule ce mardi 12 février, la veille de l’anniversaire de la mort du jeune homme.

Le Premier ministre, Édouard Philippe, a remis le premier prix Ilan Halimi, en présence des ministres Franck Riester, Marlène Schiappa et Gabriel Attal. Il récompense plusieurs initiatives collectives de jeunes qui contribuent à faire reculer les préjugés racistes et antisémites dans la société.

LA JEUNESSE AU CŒUR DE LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET L’ANTISÉMITISME


Pour la première édition de cette distinction, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) a examiné plus de 70 dossiers de candidature. Réservé aux jeunes de moins de 25 ans, la sélection a retenu des projets relevant d’une multitude de domaines : culturel, artistique, sportif ou numérique. Outre le prix Ilan Halimi, quatre autres distinctions sont également décernées ce soir.

Le prix Ilan Halimi est nommé ainsi en souvenir de la mort de ce dernier, il y a 13 ans. En janvier 2006, un groupe surnommé le “gang des barbares” avait enlevé, séquestré et torturé le jeune homme de confession juive pendant trois semaines. Découvert le 13 février 2006 près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois, Ilan Halimi avait succombé à ses blessures peu de temps après son transfert à l’hôpital.

DES MESURES POUR MIEUX LUTTER, ÉDUQUER ET PROTÉGER

Mis en œuvre dans le cadre du Plan national contre le racisme et l’antisémitisme 2018-2020, la création du prix Ilan Halimi s’accompagne de nombreuses mesures de lutte contre la haine, l’intolérance et les violences liées à la religion ou à la couleur de peau.

Parmi elles :

  • Le lancement d’une initiative législative européenne pour imposer un retrait plus rapide des contenus illicites en ligne ;
  • La création d’une équipe nationale de réaction pour améliorer la réponse de l’institution scolaire et l’accompagnement des équipes éducatives face aux comportements racistes et antisémites ;
  • La création de deux bourses de thèse pour financer des travaux sur le racisme et l’antisémitisme ;
  • La mise en place d’un dispositif de pré-plainte en ligne pour les victimes de discriminations, d’actes racistes ou antisémites ;
  • L’expérimentation d’un réseau d’enquêteurs et de magistrats spécifiquement formés à la lutte contre la haine.

Le racisme et l’antisémitisme ont tué en France ces dernières années”, déclarait Édouard Philippe en mars dernier lors de la présentation de ce Plan national. “Pour le Gouvernement, la lutte contre ce fléau est un impératif moral et politique. Ce plan complète, renforce, prolonge les actions que nous menons dans les domaines de la lutte contre les discriminations et de la prévention de la radicalisation.”

DES ACTES ANTISÉMITES EN HAUSSE EN 2018

La cérémonie de remise du prix Ilan Halimi se déroule dans un contexte de recrudescence des actes antisémites. Tandis que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé une augmentation de 74% des actes antisémites en 2018, deux arbres plantés en mémoire d’Ilan Halimi ont été retrouvés sciés hier à Sainte-Geneviève-des-Bois.

Cet acte n’est cependant pas isolé : ce week-end à Paris, des croix gammées ont été découvertes sur deux portraits de Simone Veil. Dans le XVIIIe arrondissement, la Dilcrah a signalé la photographie d’un mur où est inscrit “truie juive”. Sur l’Île-Saint-Louis, l’inscription “Juden” en lettres jaunes sur la vitrine d’une boutique de l’enseigne Bagelstein a également été signalée.

Le parquet de Paris a indiqué que plusieurs enquêtes visant les inscriptions antisémites ont été ouvertes le 11 février.

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