Je ne t’aime plus. Je te quitte. Sarah Cattan

Je ne t’aime plus. Je te quitte. Je te laisse. Je ne veux plus que mon nom soit accolé au tien. Que nous fassions couple.

Je t’ai adoré. Admiré. Suivi. Compris. Je t’aimais imparfait. Vaillant. Fougueux. Noble. Droit.

J’ai cru en toi. Tes mots. Ton regard. Ta voix. J’étais fan de toi.

Tu as cassé ce quelque chose de pur. Ce trésor de promesses.

Je te quitte.

J’ai tenté de rester. Les enfants, tu sais bien. Et puis… La raison. Et puis, l’indulgence. Et puis l’espérance. Tu changerais. Tu y parviendrais à nouveau. Reviendrait ce qui s’est étiolé. La confiance. L’admiration. L’estime a minima.

Je ne t’aime plus.

Je ne ris plus avec toi. Je ne veux plus rire avec toi.

Je te quitte.

Je me suis éloignée. Tu m’as vue faire. Tu as pensé que ça n’était pas grave. Qu’avais-tu fait après tout. Tu m’avais juste déçue.

Je te quitte.

Je te regarde. Je ne reconnais rien. Ce que j’ai aimé n’est plus.

Plus encore : je te regarde et vois tout ce à quoi je ne veux pas ressembler. Trahisons. Petites, certes. Omissions. Compromissions. Arrangements.

Je te quitte. Jadis, nos amis s’appelaient Robert. Simone. Pierre. Philippe. Nous étions du même groupe humain, quels que fussent nos partis. Aujourd’hui tu t’es perdu. Tu as des Relations. Peu glorieuses. Quand elles ne sont honteuses…

Je te quitte. Je ne pourrai plus m’endormir dans tes bras. Je ne saurai plus les penser refuge.

Je te quitte. Je ne suis plus fière de toi.

Je te quitte. Avant que de te mépriser davantage. Avant que de proclamer haut et fort à tous les autres que tu es la déception-même. La mort des illusions. La fin d’un rêve.

Je te quitte. Je ne dirai rien aux autres. Ils savent. Ils restent avec toi par fidélité. Je t’ai été fidèle. Fièrement fidèle. Passionnément fidèle.

Je te quitte. Le 26 mai lorsque tu rentreras, je ne serai plus là.

Sarah Cattan

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7 Comments

  1. Ma carte d electeur tricolore est passee a la corbeille apres la pitrerie qui a fait office d election presidentielle en 2017 , je ne me representerai plus jamais devant une urne tricolore car cela ne sert plus a rien, le peu de democratie a foutu le camps avec le dernier zeste d honneur et de morale , next stop de l autre cote de la mediterranee

  2. “La naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l’on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l’enfant croit au père Noël. L’adulte non. L’adulte ne croit pas au père Noël. Il vote.”
    Pierre Desproges

    • N’abimez pas Desproges de grâce. Il n’est guère question de Pere Noël ou d’une quelconque naïveté ici. Tout le contraire..

  3. En ce temps où en tout lieu et en toute instance, de la rue aux tribunes, du gilet jaune à la cocarde, du comptoir au prétoire, les passions l’emportent sur la raison,
    où ressentiment, colère et peur conduisent au repliement identitaire et à l’enfermement communautaire,
    où la complexité est rejetée, la culture comprise comme un odieux privilège et l’ignorance révérée comme innocence,
    où la simplification, l’amalgame, la confusion se prennent pour l’intelligence et le courage,
    la rupture devient le temps de la lucidité et le lieu où refonder, retremper force et pertinence.

  4. Je suppose que tout le monde ne sera pas d’accord, mais l’inutilité absolue du vote (en France comme dans tous les pays occidentaux ) m’apparaît aujourd’hui comme une évidence quasi mathématique, et ce pour 3 raisons :
    _ la très grande médiocrité intellectuelle du personnel politique (entendre dire que Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron sont des gens “cultivés” et “brillants” est du plus haut comique) et l’indigence abyssale du débat politique. D’ailleurs on ne peut même pas qualifier de débat ces chamailleries de cour de récréation
    _ les mots sont complètement vidés de leur sens. Par exemple entendre dire que le PS, la FI ou en Angleterre le Labour de Corbyn sont des partis de “gauche” et “progressistes”, alors qu’ils incarnent l’antithèse absolue des valeurs de gauche et progressistes relève d’une inversion du réel totalement orwellienne. De même Macron qui se présente comme un “progressiste” et un “rempart contre le populisme”, alors que c’est un complet populiste chez qui il n’y a pas une once de progressisme. Le lexique politique étant vidé de sa substance, le vote l’est également .
    _ les problèmes les plus essentiels (hors économie) de la société ne sont même pas évoqués lors des élections. Le fait qu’en pleine campagne de 2017 le meurtre antisémite de Sarah Halimi ait été passé sous silence illustre parfaitement cette réalité, mais c’est 365 jours par an depuis au moins 30 ans que les sociétés occidentales baignent dans une culture du déni systématique, même si je n’en ai moi-même conscience que depuis 2 ou 3 ans. Les élections ne servent qu’à perpétuer cette pathologie mentale collective que sont les tabous et le déni de réalité, sur des sujets d’ailleurs très divers.

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