Quand je travaille, je me lève tôt, je n’oublie pas que le monde m’appartient. Et en général, je suis un rituel bien établi.
Jamais sans la musique, avant même de prendre le café, comme si cela devait imprimer une marque indélébile sur ma journée. Ce matin, figurez-vous que j’étais sur une chanson de ma jeunesse et que j’aimais beaucoup; elle disait à peu près :
“On est bien peu de choses
Et mon ami la rose
Me l’a dit ce matin…
Croit celui qui peut croire
moi j’ai besoin d’espoir
Sinon, je ne suis rien…
Pour le titre, j’ai fait appel à Jonasz : changer tout, une chanson pleine de sens, ce qui fait défaut de nos jours.
Allez, c’est parti, on embarque.
– Une amie : Khaled où tu nous emmène ce matin?
– Moi, faussement prétentieux : depuis quand tu t’inquiètes quand tu participes à nos ballades?
– L’amie : mais non! Je voulais juste savoir le thème, une curiosité quoi !
– Un fidèle parmi les fidèles : depuis le temps, tu aurais dû comprendre qu’avec lui on sait à quelle heure on part et d’où on part. Quant à la destination, bien malin est celui qui peut la deviner.
– Moi un peu rassurant : pour être sincère, je ne sais pas où on va, ça se joue dans la tête, et là-dedans c’est plutôt le désordre, l’ordre m’indispose.
– L’amie : sans vouloir imposer quoi que ce soit, j’aimerais bien que nous commentions ensemble les résultats des européennes, et que ce faisant, chacun nous fasse part de son ressenti, ses pressentiments pour l’avenir
– Moi : excellente idée, j’y pensais, mais pas que…
– Une des participantes qui nous a connus par hasard et qui voulait découvrir : à votre avis qui est perdant? Qui est gagnant?
– Moi : ça c’est la grille de lecture et d’interprétation des médias, c’est tellement facile.
– L’amie : c’est clair, le RN avec son score inaugure une ère nouvelle, même si on ne sait pas sur quoi elle va déboucher, c’est le grand gagnant.
– Le fidèle : journaleux et plumitifs nous ont habitués à analyser les élections sur le même mode binaire gagnant/perdant sans se préoccuper de la situation d’ensemble du peuple, du pays.
– Un autre participant : je ne sais pas à qui cela va profiter mais je sais que ça été un désaveu cinglant pour Macron et son parti qui, ne l’oublions inclut le Modem et les transfuges de LR, les gameleurs quoi. Donc en réalité le score du parti est nettement plus bas qu’on veut le laisser penser.
– Moi : j’aime bien ta nuance
– L’amie : il faut reconnaître que les verts aussi ont fait un bon score, même s’ils ont beaucoup bénéficié du vote par défaut et des ralliement de dernière minute. Puis d’ailleurs, Macron va les récupérer; un maroquin dans le gouvernement, comme par le passé et le tour est joué
– Moi, sur un ton professoral : n’allons pas vite en besogne, moi je ne vois que des perdants.
Macron a payé pour son arrogance et son mépris du peuple , je n’oublie pas “ceux qui ne sont rien, la foule haineuse, le gaulois réfractaire, il suffit de traverser la rue pour trouver le travail…” Il paie aussi son machiavélisme en voulant rejouer coûte que coûte le match de 2017, il était tellement sûr de…
La démocratie est la grande perdante également : avec un électeur sur deux, il n’y a pas de quoi pavoiser, il s’agit de refonder la république sur d’autres bases en phase avec la nouvelle donne, le régime des partis a fait son temps, place à la société civile.
– La nouvelle participante : tel est pris qui croyait prendre.
– Moi : Le RN est également perdant, ça va braquer tout le monde contre lui, pas évident que ce soit une bonne affaire pour lui.
J’ai oublié aussi de préciser que Macron paie aussi sa compromission évidente avec l’islamisme, les gens en ont marre.
La seule perspective, c’est qu’il faut tout changer. Faire de la politique ne doit plus être un métier, mais un engagement au service des autres.
Il faut également revenir à l’esprit de l’abolition des privilèges, même si cette question est mise en sourdine par tous les partis.
Tout le monde descend, on reprendra nos agapes une prochaine fois.
Une bonne journée;
Au prochain délire.
Khaled Slougui
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